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AVISDE SAISINE DE LEGATAIRE UNIVERSEL â DELAI DâOPPOSITION Article 1007 du Code civil / Article 1378-1 Code de procĂ©dure civile. Suivant testament olographe en date du 18 avril 2000. Madame Françoise GisĂšle Colette RICHOMME, ayant conclu avec Mademoiselle Christiane LAVIALLE un pacte civil de solidaritĂ©, enregistrĂ© au greffe du
SOMMAIRE Quâest-ce que lâoccupation sans droit ni titre ? Comment obtenir lâexpulsion de lâoccupant ? Existe-t-il des mesures dâurgence ? Combien de fois avez-vous entendu parler de squatteurs expulsĂ©s dâun lieu dâhabitation ? Vous pensiez que cela nâarrivait quâaux autres et pourtant vous vous retrouvez aujourdâhui dans la mĂȘme situation. Comment faire pour que ces occupants soient expulsĂ©s ? Avocats Picovschi, compĂ©tent en droit immobilier depuis plus de 30 ans, vous assiste dans vos dĂ©marches pour faire dĂ©loger ces occupants sans droit ni titre. Quâest-ce que lâoccupation sans droit ni titre ? Lâoccupant sans titre est celui qui nâa pas de titre lui permettant dâoccuper lâimmeuble tel un titre de propriĂ©tĂ©. Lâoccupant sans droit est celui qui, au moment de la procĂ©dure, nâest pas liĂ© par un bail au propriĂ©taire. Il peut donc sâagir dâun ancien locataire dont le bail nâest plus valable. Lâoccupant sans droit ni titre ne concerne donc pas seulement les squatteurs, contrairement aux idĂ©es reçues. En effet, cela peut aussi toucher les personnes qui vivent chez leur concubin ou chez un parent qui vient Ă dĂ©cĂ©der. Lâoccupation sans droit ni titre concerne donc les personnes qui occupent un bien illĂ©galement. NĂ©anmoins, si la personne vit depuis longtemps dans lâimmeuble en question, il est possible quâelle ait acquis des droits sur le bien en question. Ainsi, en tant que propriĂ©taire dâun bien immobilier, vous pouvez demander lâexpulsion de lâoccupant sans droit ni titre. La procĂ©dure dâexpulsion peut en outre concerner toute personne locataire qui ne sâest pas acquittĂ© de ses loyers alors quâelle a Ă©tĂ© mise en demeure de le faire. Comment obtenir lâexpulsion de lâoccupant ? Pour pouvoir faire expulser les personnes qui se sont installĂ©es chez vous alors quâelles nâont aucun droit ni titre sur lâimmeuble en question, il faut se prĂ©valoir dâune dĂ©cision de justice. En prĂ©sence de squatteurs, il est possible dâagir sans dĂ©cision de justice si la demande dâexpulsion est faite dans le dĂ©lai de 48 heures Ă compter du dĂ©but de lâoccupation. Pour obtenir une dĂ©cision de justice, il convient de saisir le Tribunal du lieu de lâimmeuble afin de mettre en Ćuvre une procĂ©dure dâexpulsion. Attention, le Tribunal Ă saisir varie selon quâil sâagisse dâun immeuble dâhabitation ou dâun autre lieu tel quâun garage. Le juge, sâil estime que les occupants sont sans droit ni titre, peut ordonner lâexpulsion. Il peut nĂ©anmoins assortir sa dĂ©cision dâun dĂ©lai pouvant aller de trois mois Ă trois ans article L412-4 du Code des procĂ©dures civiles dâexĂ©cution. Pour fixer le dĂ©lai, le juge tient compte de la bonne ou mauvaise volontĂ© manifestĂ©e par l'occupant dans l'exĂ©cution de ses obligations, des situations respectives du propriĂ©taire et de l'occupant, notamment en ce qui concerne l'Ăąge, l'Ă©tat de santĂ©, la qualitĂ© de sinistrĂ© par faits de guerre, la situation de famille ou de fortune de chacun d'eux, les circonstances atmosphĂ©riques, ainsi que des diligences que l'occupant justifie avoir faites en vue de son relogement ». Lâassistance dâun avocat est vivement conseillĂ©e afin quâil puisse mettre en lumiĂšre les difficultĂ©s dues Ă cette occupation illicite. En principe, un commandement de quitter les lieux est dĂ©livrĂ© par huissier aux occupants. Celui-ci, sâil nâest pas expressĂ©ment retirĂ© par le juge, fait courir un dĂ©lai de 2 mois. Ă lâexpiration de ce dĂ©lai, les occupants devront avoir quittĂ© les lieux, faute de quoi, le concours de la force publique peut ĂȘtre demandĂ©. Il sera procĂ©dĂ© alors Ă une expulsion forcĂ©e. Attention ! Vous avez sĂ»rement entendu parler de la trĂȘve hivernale qui empĂȘche dâexpulser un locataire entre le 1er novembre et le 31 mars de lâannĂ©e suivante. PrĂ©cisons toutefois que cette trĂȘve ne sâapplique pas si votre bien est occupĂ© par des squatteurs. Existe-t-il des mesures dâurgence ? Le juge peut ĂȘtre saisi soit au fond soit en rĂ©fĂ©rĂ©. Nombreux sont les propriĂ©taires qui saisissent la juridiction des rĂ©fĂ©rĂ©s en expulsion de lâoccupant sans droit ni titre, la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© Ă©tant rĂ©putĂ©e plus rapide. NĂ©anmoins, il nâest pas rare que la condition dâurgence pour obtenir en de rĂ©fĂ©rĂ© la mesure dâexpulsion manque Ă lâappel, ce qui a pu avoir pour consĂ©quence le rejet des demandes. Par un arrĂȘt du 21 janvier 2021 Civ. 3Ăšme, 21 janvier 2021, n° la Cour de cassation a toutefois pu rappeler que lâoccupation sans droit ni titre dâun bien dâautrui constitue un trouble manifestement illicite, quelle quâen soit la durĂ©e. Ainsi, il ne sera plus difficile, Ă lâavenir, dâobtenir le dĂ©logement des occupants en rĂ©fĂ©rĂ©. La demande doit cependant rĂ©unir toutes les preuves de lâurgence et du trouble en cause. Mais il peut Ă©galement ĂȘtre demandĂ© au juge de dĂ©libĂ©rer par une ordonnance dâheure Ă heure. Dans ce dernier cas, il est nĂ©cessaire que la situation soit urgente et grave ou dangereuse. Il peut sâagir par exemple dâune crainte que lâon a pour la santĂ© des occupants Ă cause de la nature insalubre de lâhabitation ou de sa dangerositĂ© comme des travaux non terminĂ©s ou au contraire que lâon ait peur pour la protection de la maison comme la destruction ou la dĂ©tĂ©rioration de sa maison par les occupants. Lâintervention de lâavocat permet de qualifier la situation et dâapprĂ©cier la procĂ©dure la plus adaptĂ©e Ă votre situation. Avocats Picovschi, compĂ©tent en droit de lâimmobilier et procĂ©dures civiles dâexĂ©cution depuis plus de 30 ans, vous accompagne dans le cadre de vos demandes dâexpulsion et sâengage Ă dĂ©fendre vos intĂ©rĂȘts et celui de votre patrimoine.Article33 du Code civil. La rĂ©fĂ©rence de ce texte avant la renumĂ©rotation est l'article : Code de la nationalitĂ© française 158. Pour l'application du prĂ©sent titre : 1° Les mots : " tribunal de Code de procĂ©dure civileChronoLĂ©gi Article 33 - Code de procĂ©dure civile »Version Ă la date format JJ/MM/AAAAou duVersion en vigueur depuis le 01 janvier 1976 Naviguer dans le sommaire Article 33Version en vigueur depuis le 01 janvier 1976 La compĂ©tence des juridictions en raison de la matiĂšre est dĂ©terminĂ©e par les rĂšgles relatives Ă l'organisation judiciaire et par des dispositions en haut de la page CettehypothĂšse est prĂ©vue par lâarticle 472 du code de procĂ©dure civile. Ce texte Ă©nonce, dâune part, que si le dĂ©fendeur ne comparaĂźt pas, il est nĂ©anmoins statuĂ© sur le fond. Il ajoute, dâautre part, que le juge ne fait droit Ă la demande que dans la mesure oĂč il lâestime rĂ©guliĂšre, recevable et bien fondĂ©e. Cours de procĂ©dure civile Licence 3 - Droit privĂ© Cours du professeur Assi Assepo Cours de droit judiciaire privĂ© du professeur Assi Assepo, enseignant de Droit Ă l'universitĂ© FĂ©lix Houphouet Boigny de Cocody/Abidjan. Ce cours est composĂ© d'une introduction gĂ©nĂ©rale, d'une PremiĂšre partie La thĂ©orie de la juridiction et d'une DeuxiĂšme partie La thĂ©orie du procĂšs. INTRODUCTION GENERALE La procĂ©dure civile peut ĂȘtre dĂ©finie comme lâensemble des rĂšgles gouvernant lâorganisation et le fonctionnement de la justice en vue dâassurer aux particuliers la mise en Ćuvre de la sanction des droits subjectifs en matiĂšre de droit privĂ©. Pour traiter cette matiĂšre, on peut suivre un plan qui Ă©pouse lâordre dans lequel le sujet de droit aborde normalement la procĂ©dure. Dans un 1er temps, il va se demander sâil peut ou doit agir. Cette question concerne lâaction. Câest elle quâil faudra donc dâabord Ă©tudier. Ensuite, il doit savoir quelle juridiction saisir. Ce qui emmĂšne Ă sâintĂ©resser Ă la compĂ©tence juridictionnelle. Enfin, il doit savoir comment lâinstance va se dĂ©rouler, quelle dĂ©cision sera rendue, et une fois le jugement rendu, il importe pour le justiciable de savoir comment il pourrait la remettre en cause. Cela conduit donc Ă lâĂ©tude de lâinstance du jugement et des voies de recours. Ces observations conduisent Ă Ă©tudier dâabord la thĂ©orie de la juridiction dans un 1er temps, ensuite, dans un 2nd temps, la thĂ©orie du procĂšs. 1Ăšre PARTIE LA THĂORIE DE LA JURIDICTION Ătudier la thĂ©orie de la juridiction nous conduit Ă voir dans un 1er temps les notions essentielles concernant lâaction et dans un 2nd temps, la compĂ©tence juridictionnelle. TITRE I LES NOTIONS ESSENTIELLES CONCERNANT LâACTION Lâexercice de lâaction en justice peut se traduire par deux 2 formules - Lâaction est le droit pour lâauteur dâune prĂ©tention dâĂȘtre entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondĂ© ». Cela se concrĂ©tise par la demande en justice. - Pour lâadversaire, lâaction est le droit de discuter le bien-fondĂ© de cette prĂ©tention». Cela se traduit par lâexistence des moyens de dĂ©fense. CHAPITRE 1 LA DEMANDE EN JUSTICE La facultĂ© dâagir qui appartient Ă chacun se traduit dâune maniĂšre concrĂšte par un acte la demande en justice que lâon peut encore dĂ©finir comme la mise en Ćuvre dâune action dans le cadre dâune affaire dĂ©terminĂ©e. Deux points essentiels concernant lâĂ©tude de la demande en justice sont dâune part les formes et le contenue de la demande en justice et dâautre part, la recevabilitĂ© de cette demande. Section 1 Les formes et le contenu de la demande en justice LâĂ©tude des formes et du contenu de la demande en justice se ramĂšne Ă poser la question de savoir comment matĂ©riellement saisir une juridiction. Autrement dit, il sâagit des modes de saisine des juridictions, c'est-Ă -dire les actes par lesquels les juridictions sont concrĂštement et officiellement saisies dâune affaire. Le code de procĂ©dure civile en son article 32 laisse entrevoir trois 3 modes essentiels de saisine des juridictions lâassignation, la requĂȘte et la comparution volontaire. Paragraphe 1 Lâassignation Devant les juridictions, la demande en justice est en principe formĂ©e par assignation. En effet, lâarticle 32 alinĂ©a 1er du code de procĂ©dure civile Ă©nonce que » les instances en matiĂšre civile, commerciales ou administrative sont introduites par voie dâassignation ». Lâassignation peut ĂȘtre schĂ©matiquement reprĂ©sentĂ©e comme lâappel en justice du dĂ©fendeur par le demandeur. Cet appel porte le nom gĂ©nĂ©rique de citation. Ainsi, en droit comparĂ© et pour paraphraser le droit français, on peut retenir que lâassignation est lâacte dâhuissier de justice par lequel le demandeur cite son adversaire Ă comparaĂźtre devant le juge ». Lâassignation doit comporter un certain nombre de mentions fondamentales. Comme acte dâhuissier de justice, lâassignation doit satisfaire Ă toutes les formes requises Ă lâarticle 246 du code de procĂ©dure civile. En tant quâacte dâhuissier de justice ayant pour objet dâinformer une personne quâun procĂšs lui est fait, elle doit mentionner lâindication de la juridiction devant laquelle la demande est portĂ©e, la date et lâheure de lâaudience et lâobjet de la demande. Elle doit ĂȘtre signifiĂ©e, c'est-Ă -dire porter Ă la connaissance du dĂ©fendeur selon les formes prĂ©vues aux articles 247 et suivant du code de procĂ©dure civile. Paragraphe 2 La requĂȘte Selon les termes de lâarticle 32 alinĂ©a 2 du code de procĂ©dure civile dans les affaires personnelles, c'est-Ă -dire relative Ă lâĂ©tat des personnes ou mobiliĂšre dont lâintĂ©rĂȘt pĂ©cuniaire nâexcĂšde pas la somme de Francs, la demande peut ĂȘtre introduite par voie de requĂȘte. Les articles 35 et suivants du code de procĂ©dure civile dĂ©crivent les modalitĂ©s de mise en Ćuvre de cette voie de saisine des juridictions. Parmi ces modalitĂ©s, il faut retenir que la requĂȘte peut ĂȘtre Ă©crite ou orale. Ce qui constitue une originalitĂ©. Elle est prĂ©sentĂ©e au greffe de la juridiction compĂ©tente pour connaĂźtre de lâaffaire par le demandeur en personne ou son reprĂ©sentant ou mandataire. Le procĂšs-verbal de dĂ©pĂŽt de la requĂȘte doit ĂȘtre dressĂ© par le greffier qui le signe en mĂȘme temps que le requĂ©rant. Paragraphe 3 La comparution volontaire Au sens propre du terme, la comparution est le fait de se prĂ©senter en personne devant une autoritĂ© pour accomplir un acte pour lequel la loi ordonne ou autorise quâil soit fait par lâintĂ©ressĂ© lui-mĂȘme Exemple le mariage. La comparution volontaire est prĂ©vue par le code de procĂ©dure civile comme lâun des modes de saisine des juridictions. Toutefois, il ne peut sâagir que dâune voie exceptionnelle. Deux 2 raisons au moins militent en faveur dâune telle analyse - Primo lâarticle 32 alinĂ©a 1er qui lâannonce commence par le mot sauf » - Secundo, lâarticle 39 du code de procĂ©dure civile indique Les parties peuvent, sans assignation ni requĂȘte se prĂ©senter volontairement devant la juridiction compĂ©tente pour y ĂȘtre jugé⊠». Section 2 la recevabilitĂ© de la demande en justice Lorsque le juge est saisi dâun litige par le biais dâune demande en justice, lâune des consĂ©quences essentielles qui se pose est celle de savoir si la demande est recevable. Pour ce que le juge soit tenu de statuer sur le fond, il ne suffit pas quâune demande lui ait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. Encore, faut-il quâil en ait Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement saisi. Pour se faire, il faut dâune part, que lâaction existe et que dâautre part, son exercice soit rĂ©gulier. Paragraphe 1 Lâexistence de lâaction Un principe fondamental domine la matiĂšre. Pour que lâaction existe, le demandeur doit justifier dâun intĂ©rĂȘt Pas dâintĂ©rĂȘt, pas dâaction ». Cette maxime signifie que si lâexercice dâune action nâest pas susceptible dâoffrir une certaine utilitĂ© au demandeur, la demande doit ĂȘtre dĂ©clarĂ©e irrecevable et ĂȘtre rejetĂ©e. Ă cet Ă©gard, lâarticle 3-1 du code de procĂ©dure civile exige que le demandeur justifie dâun intĂ©rĂȘt lĂ©gitime juridiquement protĂ©gĂ©e, direct et personnel. Ă ces trois 3 conditions lĂ©gales, la jurisprudence a ajoutĂ© une 4Ăšme exigence Ă savoir que lâintĂ©rĂȘt nĂ© et actuel. A-LâintĂ©rĂȘt Dire dâune personne quâelle a intĂ©rĂȘt Ă exercer une action en justice signifie que la demande formĂ©e est susceptible de modifier sa condition juridique prĂ©sente. LâintĂ©rĂȘt est un avantage dâordre patrimonial ou extra-patrimonial, pĂ©cuniaire ou moral. B- IntĂ©rĂȘt lĂ©gitime juridiquement protĂ©gĂ© LâintĂ©rĂȘt est lĂ©gitime ou juridique lorsquâil est fondĂ© sur un droit. La notion de juridiquement protĂ©gĂ© » nâajoute Ă notre humble avis aucune prĂ©cision Ă lâexigence de la lĂ©gitimitĂ©. En effet, on ne voit pas comment un intĂ©rĂȘt lĂ©gitime, c'est-Ă -dire fondĂ© en droit ne serait pas juridiquement protĂ©gĂ©. C- IntĂ©rĂȘt direct et personnel Cette condition signifie quâun simple particulier ne peut saisir un tribunal que dans la mesure oĂč la violation du droit lâatteint dans ses intĂ©rĂȘts propres. Il nâest pas question de permettre Ă une personne dâagir alors que ce sont les intĂ©rĂȘts dâautrui qui sont en cause. Il faut bien entendu rĂ©server lâhypothĂšse de la reprĂ©sentation en justice. Mais, en pareille circonstance, tout se passe comme si câĂ©tait le reprĂ©sentĂ© lui-mĂȘme qui agissait et câest alors en sa personne que lâon apprĂ©cie lâexistence dâun intĂ©rĂȘt direct et personnel. En pratique, lorsque lâaction est exercĂ©e par un simple particulier, qui lui-mĂȘme se prĂ©tend personnellement titulaire du droit allĂ©guĂ©, lâintĂ©rĂȘt dont il se prĂ©vaut a toujours un caractĂšre direct et personnel. En fait, cette condition ne prend toute son importance que dans les hypothĂšses ou lâaction est exercĂ©e par un groupement. En effet, un groupement, dĂšs lors quâil est dotĂ© de la personnalitĂ© morale ou juridique, peut certainement agir en justice pour la dĂ©fense de ses propres intĂ©rĂȘts en tant que groupement. Dâailleurs, les dispositions de lâarticle 1er du code de procĂ©dure civile vont dans ce sens » toute personne physique ou morale peut agir devant les juridictions de la RĂ©publique de CI en vue dâobtenir la reconnaissance, la protection ou la sanction de son droit ». En rĂ©alitĂ©, le problĂšme de la recevabilitĂ© des demandes formĂ©es par les groupements ne se pose que dans les hypothĂšses oĂč le groupement invoque non pas son intĂ©rĂȘt personnel, mais, les intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux de la collectivitĂ© quâil est sensĂ© incarner ; lorsquâen dâautres termes, il prĂ©tend agir en justice pour obtenir la condamnation de certains agissements qui, sans porter atteinte de façon directe Ă lâintĂ©rĂȘt du groupement lui-mĂȘme risque de nuire indirectement et par rĂ©percussion aux intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux de la collectivitĂ©. Ainsi, lâintĂ©rĂȘt doit ĂȘtre celui de la collectivitĂ© dans son ensemble considĂ©rĂ© comme une entitĂ© globale et abstraite. DĂšs lors, les syndicats professionnels ne peuvent agir en justice pour la sauvegarde des intĂ©rĂȘts collectifs que si dâune part, lâintĂ©rĂȘt allĂ©guĂ© est nĂ© et actuel. D- IntĂ©rĂȘt nĂ© et actuel Cette formule classique souvent rappelĂ©e dans la plupart des dĂ©cisions de justice signifie que lâintĂ©rĂȘt qui est pris en compte est celui qui existe au moment oĂč lâaction est exercĂ©e. Un intĂ©rĂȘt simplement futur ou Ă©ventuel ne saurait en principe ĂȘtre suffisant. Ce qui emmĂšne normalement Ă dĂ©clarer irrecevables les actions prĂ©ventives. Câest ainsi par exemple que ne sont admises les actions interrogatoires, câest-Ă -dire des actions tendant Ă obliger quelquâun qui dispose dâun certain dĂ©lai pour prendre partir Ă choisir immĂ©diatement notamment en vue de forcer un hĂ©ritier Ă dire sâil accepte ou refuse une succession avant lâexpiration du dĂ©lai dâoption reconnu Ă celui-ci. De mĂȘme, ne peuvent ĂȘtre accueillies des actions provocatoires. Il y a action provocatoire lorsquâune personne de ventant dâavoir et de se rĂ©server de les faire valoir en justice, une autre personne concernĂ©e agit contre la 1Ăšre en vue de la contraindre Ă dĂ©montrer immĂ©diatement la rĂ©alitĂ© de ses droits. Telles sont les conditions auxquelles doit satisfaire la demande pour ĂȘtre recevable. Cependant, il convient de prĂ©ciser que le code de procĂ©dure civile en son article 4 fait Ă©tat dâune exigence qui concerne la nationalitĂ©. En principe, aucune distinction nâest Ă©tablie concernant le droit dâaccĂšs aux tribunaux selon que, le demandeur est ivoirien ou Ă©tranger. Toutefois, une certaine discrimination rĂ©sulte de la loi afin de garantir le dĂ©fendeur qui aurait fait lâavance des frais du procĂšs ou/et qui obtiendrait une condamnation pĂ©cuniaire contre lâinsolvabilitĂ© du demandeur Ă©tranger, lâarticle prĂ©citĂ© exige de ce dernier le versement prĂ©alable dâune caution que lâon appelle la cautio judicatum solvi. Cette caution ne doit ĂȘtre fournie que si le dĂ©fendeur lâexige. Paragraphe 2 Lâexercice rĂ©gulier de lâaction de lâaction en justice Il existe un certain nombre de conditions Ă dĂ©faut desquelles la demande en justice est irrecevable. Ces conditions proviennent de lâobligation faite par la loi de se soumettre Ă certaines formalitĂ©s. Le demandeur doit accomplir des formalitĂ©s et respecter certains dĂ©lais Ă peine dâirrecevabilitĂ© condition de forme. Dâautres conditions ont trait Ă la capacitĂ© et Ă la qualitĂ© du demandeur condition de fond. A- Condition de forme les actes et les dĂ©lais de procĂ©dure 1-Les actes de procĂ©dure Lato sensu, lâacte de procĂ©dure peut ĂȘtre dĂ©fini comme un acte de volontĂ© negotium ou Ă©crit le constatant instrumentum se rattachant Ă un acte judiciaire et pouvant ĂȘtre lâĆuvre des parties et de leurs mandataires ou des juges ou de leurs auxiliaires. Stricto sensu, il signifie lâacte des parties Ă une instance ou des auxiliaires de la justice qui ont pouvoir de les reprĂ©senter avocats, huissier de justice ayant pour objet lâintroduction, la liaison ou lâextinction dâune instance, le dĂ©roulement de la procĂ©dure ou lâexĂ©cution dâun jugement. On peut citer ainsi comme acte de procĂ©dure Lâassignation, les conclusions rĂ©digĂ©es gĂ©nĂ©ralement par des avocats, Le commandement acte dâhuissier de justice prĂ©cĂ©dent gĂ©nĂ©ralement une saisie qui met le dĂ©biteur en demeure dâexĂ©cuter des obligations rĂ©sultant dâun titre exĂ©cutoire, la sommation acte extra-judiciaire notifiĂ© par huissier par lequel un requĂ©rant fait intimer un ordre et une dĂ©fense Ă lâadresse de son destinataire, le constat, lorsque lâhuissier dĂ©crit une situation matĂ©rielle Ă titre dâinstrument de preuve constat dâadultĂšre, le procĂšs-verbal, lorsque lâhuissier dĂ©crit les opĂ©rations matĂ©rielles auxquelles il a procĂ©dĂ© Exemple procĂšs verbal de saisie, la signification notification faite par huissier de justice consistant en la remise dâun acte de procĂ©dure Ă son destinataire. Les actes de procĂ©dure sont donc caractĂ©risĂ©s par leur extrĂȘme diversitĂ©. Il nâest donc pas possible de procĂ©der Ă lâĂ©tude de lâun ou lâautre. Plusieurs intĂ©ressantes questions tournent autour des actes de procĂ©dure leur rĂ©daction, leur notification le fait de porter Ă la connaissance dâune personne un fait, un acte ou un projet dâacte qui la concerne individuellement voir ainsi par exemple le fait de porter Ă la connaissance dâun intĂ©ressĂ© un acte de procĂ©dure soit par voie de signification soit par voie postale. Leur sanction au cas oĂč des irrĂ©gularitĂ©s les affecteraient. Sâagissant de ce point qui retiendra quelque peu notre attention, la sanction encourue est la nullitĂ©. Il faut dĂšs lors envisager les cas de nullitĂ© avant de faire Ă©tat de la mise en Ćuvre de celle-ci. a- Les cas de nullitĂ© Selon les dispositions de lâarticle 123 en son alinĂ©a 1er il y a deux 2 types de nullitĂ© qui peuvent frapper les actes de procĂ©dure la nullitĂ© absolue et la nullitĂ© relative. a-1- La nullitĂ© absolue Aux termes des dispositions de lâarticle 123 alinĂ©a 2 du code de procĂ©dure civile, la nullitĂ© est absolue lorsque la loi le prĂ©voit expressĂ©ment. Câest la consĂ©cration du principe pas de nullitĂ© sans texte ». Câest la nullitĂ© textuelle qui signifie quâune nullitĂ© ne peut ĂȘtre prononcĂ©e pour mĂ©connaissance de telle ou telle prescription si un texte ne prĂ©cise pas que cette prescription doit ĂȘtre respectĂ©e Ă peine de nullitĂ©. Il faut donc quâun texte prĂ©voit expressĂ©ment la sanction de la nullitĂ© pour que celle-ci puisse jouer. Cela signifie aussi, que lorsquâune telle nullitĂ© est Ă©dictĂ©e par un texte, le juge ne peut en principe refuser dâannuler lâacte. Cependant, lâapplication de ce systĂšme emporte certains inconvĂ©nients. En effet, la rĂšgle pas de nullitĂ© sans texte » suppose une loi sans lacune dans laquelle il a Ă©tĂ© tenu compte de lâimportance de chaque formalitĂ©. Or, les lois ne sont jamais parfaites et il apparaĂźt que bien des fois, le lĂ©gislateur omette de prĂ©voir la sanction de la nullitĂ© en cas dâinobservation de rĂšgle de forme dont pourtant lâimportance est indiscutable. Quoi quâil en soit, lâarticle 123 alinĂ©a 2 du code de procĂ©dure civile prĂ©voit Ă©galement que la nullitĂ© est absolue lorsque lâacte porte atteinte Ă des dispositions dâordre public. En dehors de toute autre prĂ©cision dans le texte, câest au juge quâil revient dâapprĂ©cier le caractĂšre dâordre public ou non de la disposition. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les juges considĂšrent que les irrĂ©gularitĂ©s concernant les actes de procĂ©dure entraĂźnent une nullitĂ© absolue lorsque la formalitĂ© mĂ©connue est importante, substantielle par opposition aux formalitĂ©s secondaires ou accessoires. Câest ainsi par exemple, que les modalitĂ©s des actes de signification prĂ©vus aux articles 250 et 251 du code de procĂ©dure civile font souvent lâobjet dâune nullitĂ© qualifiĂ©e dâordre public. Lâarticle 123 alinĂ©a 3 du code de procĂ©dure civile Ă©voque cette sanction par opposition Ă la nullitĂ© absolue lorsquâil dispose que dans tous les autres cas, la violation dâune rĂšgle de procĂ©dure nâentraĂźne la nullitĂ© dâ lâacte que sâil en rĂ©sulte un prĂ©judice pour la partie qui sâen prĂ©vaut ». Il sâagit lĂ , dâune nullitĂ© dâintĂ©rĂȘt privĂ© que seule peut Ă©voquer la partie protĂ©gĂ©e. Ainsi, comme exemple de nullitĂ© relative, lâomission dans lâacte dâassignation de la mention relative Ă lâadresse du destinataire. b- La mise en Ćuvre de la nullitĂ© Ăvoquer la mise en Ćuvre de la nullitĂ© revient Ă poser le problĂšme du rĂ©gime procĂ©dural de lâexception de nullitĂ©. En effet, câest par la voie dâune exception de procĂ©dure que la partie qui entend faire dĂ©clarer nul un acte de procĂ©dure doit soulever la nullitĂ©. Lâexception est un moyen de dĂ©fense qui tend, avant tout examen au fond ou contestation du droit dâaction Ă faire dĂ©clarer la procĂ©dure irrĂ©guliĂšre. Selon les Ă©nonciations de lâarticle 122 du code de procĂ©dure civile lâexception de nullitĂ© a pour but de faire dĂ©clarer nul un acte de procĂ©dure lorsque cet acte ne rĂ©unit pas les conditions de formes prescrites par la loi ». La mise en Ćuvre de la nullitĂ© conduit nĂ©cessairement Ă reprendre la distinction prĂ©cĂ©dente celle fondĂ©e sur nullitĂ© absolue nullitĂ© relative. b-1- La nullitĂ© absolue Cette nullitĂ© peut ĂȘtre invoquĂ©e par toutes les parties Ă lâinstance en tout Ă©tat de cause, c'est-Ă -dire Ă toute Ă©tape de la procĂ©dure. Ce qui est normal pour une nullitĂ© absolue. Par ailleurs, lâarticle 123 sus citĂ© indique en son 4Ăšme et dernier alinĂ©a que la juridiction saisie doit soulever dâoffice la nullitĂ© absolue ». Il en rĂ©sulte par un raisonnement Ă contrario de lâarticle 123 alinĂ©a 3, que cette forme de nullitĂ© ne nĂ©cessite pas la preuve dâun prĂ©judice spĂ©cial rĂ©sultant de lâirrĂ©gularitĂ© de lâacte. Une question sâimpose cependant lâarticle 125 article capital du code de procĂ©dure civile consacrĂ© au rĂ©gime de mise en Ćuvre des moyens de dĂ©fense nâautorise Ă soulever, aprĂšs une dĂ©fense au fond, que les exceptions ou fin de non-recevoir dâordre public. Doit-on alors en dĂ©duire que les nullitĂ©s textuelles doivent ĂȘtre soulevĂ©es IN LIMINE LITIS au dĂ©but du procĂšs, dĂšs lâentame comme des nullitĂ©s relatives ? Une rĂ©ponse affirmative Ă cette question manquerait de logique. Elle semble pourtant sâimposer b-2- La nullitĂ© relative Ătant donnĂ© que la nullitĂ© ne peut ĂȘtre invoquĂ©e Ă juste titre que sur la justification dâun grief voir la rĂšgle âpas de nullitĂ© sans griefâââ. La nullitĂ© a ici, un caractĂšre dâordre privĂ© et ne peut donc ĂȘtre prĂ©sentĂ©e que par celui des plaideurs auxquels lâirrĂ©gularitĂ© a causĂ© prĂ©judice, lequel dâailleurs peut toujours y renoncer. En revanche, lâadversaire qui est Ă lâorigine de la cause de nullitĂ© ne peut sâen prĂ©valoir et le juge ne peut pas dâavantage soulever dâoffice la nullitĂ©. Une question se pose quelle est la nature du prĂ©judice ainsi exigĂ©e par la loi ? En lâabsence de solution Ă notre connaissance en droit ivoirien, il faut interroger le droit comparĂ©. A cet Ă©gard, en droit français, le prĂ©judice est conçu comme un prĂ©judice spĂ©cifique qui consiste principalement dans le fait de ne plus pouvoir faire valoir ses droits en justice par exemple en exerçant une voie de recours. 2- Les dĂ©lais de procĂ©dure Les dĂ©lais de procĂ©dure sont un laps de temps plus ou moins long accordĂ© Ă une personne pour accomplir un acte de procĂ©dure. Les dĂ©lais sont utiles Ă un double titre. Dâune part, ils ont pour but de stimuler le zĂšle des plaideurs en les obligeant Ă exercer leurs actions le plus rapidement possible. Dâautre part, le dĂ©lai a pour but dâassurer une sorte de trĂȘve destinĂ©e Ă laisser au plaideur un temps de rĂ©flexion câest un dĂ©lai dâattente pour rĂ©flexion. Le dĂ©lai de procĂ©dure se distingue du dĂ©lai de prescription tendant Ă consolider des situations de faits ou Ă Ă©teindre prescription extinctive des situations de droit ; alors que les dĂ©lais de procĂ©dure visent Ă enfermer les actes de procĂ©dure dans une longueur de temps dĂ©terminĂ©e. Il existe plusieurs dĂ©lais dans les diffĂ©rents actes de procĂ©dure prĂ©vus par la loi. Il est pratiquement impossible de faire une liste des diffĂ©rents dĂ©lais. On retiendra entre autres, quâil y a un dĂ©lai dâassignation ou dĂ©lai de comparution qui est en principe de huit 8 jours appelĂ© dĂ©lai de huitaine sauf prorogation par les dĂ©lais de distance ou abrĂ©viation de ceux-ci par le juge. Il y a aussi des dĂ©lais de recours. Par exemple, le dĂ©lai dâappel qui, dâaprĂšs lâarticle 168 du code de procĂ©dure civile est d'un 1 mois sauf augmentation. Il y a Ă©galement des dĂ©lais de dĂ©pĂŽt des conclusions ou des mĂ©moiresâŠ. Il faut Ă©tudier successivement les trois 3 questions classiques qui concernent les dĂ©lais dâabord, la computation comment dĂ©compter les dĂ©lais, ensuite, leur modification Ă©ventuelle et enfin, la sanction de leur inobservation. a- La computation des dĂ©lais Les dĂ©lais de procĂ©dure sont gĂ©nĂ©ralement fixĂ©s en jour ou en mois. Il arrive de façon exceptionnelle quâil le soit en annĂ©e et encore trĂšs rarement en heure. On peut Ă cet Ă©gard citer le rĂ©fĂ©rĂ© procĂ©dure dâurgence Ă jour fixe ou dâheure Ă heure. La computation des dĂ©lais comporte trois 3 points dâabord, le point de dĂ©part du dĂ©lai, ensuite, son Ă©chĂ©ance, enfin, lâincidence des jours non-ouvrables. a-1- Le point de dĂ©part du dĂ©lai Quand on parle dâun dĂ©lai, il est indispensable de savoir le moment prĂ©cis Ă partir duquel il commence Ă courir. Ă cet Ă©gard, il y a toujours un Ă©vĂšnement ou un acte qui sert de point de dĂ©part Ă la computation, c'est-Ă -dire au calcul des dĂ©lais. Le moment le jour auquel lâĂ©vĂšnement oĂč lâacte sâest produit sâappelle le dies a quo jour de dĂ©part. Le dies Ă quo doit-il ĂȘtre pris en compte dans le dĂ©compte du dĂ©lai ou non ? Selon les dispositions de lâarticle 430 du code de procĂ©dure civile, les dĂ©lais prĂ©vus par le code sont tous francs. Le dĂ©lai franc est un dĂ©lai dans lequel on ne compte pas le jour du fait Ă©vĂšnement, acte, notification, signification qui le fait courir dies Ă quo. Ainsi, le dies Ă quo nâest pas pris en compte dans le dĂ©lai. Ainsi, par exemple, en sachant que lâacte est signifiĂ© dans la journĂ©e du mercredi 15 fĂ©vrier 2012, la computation part du jeudi 16 fĂ©vrier 2012. Donc le 15 fĂ©vrier 2012 est non compris dans le dĂ©lai. La raison de cette rĂšgle se laisse aisĂ©ment comprendre. En effet, si le dies Ă quo devrait ĂȘtre compris dans le dĂ©lai, il suffirait dâattendre lâextrĂȘme fin de la journĂ©e pour rĂ©duire dâautant le dĂ©lai accordĂ© Ă lâadversaire. a-2- LâĂ©chĂ©ance du dĂ©lai Le jour oĂč un dĂ©lai vient Ă expiration sâappelle le dies ad quem jour dâarrivĂ©e. Mais, comment savoir concrĂštement le jour oĂč un dĂ©lai donnĂ© arrive Ă expiration ? Cela pose encore la question de la franchise des dĂ©lais de procĂ©dure. Le lĂ©gislateur semble avoir rĂ©solu dĂ©finitivement la question. En effet, lâarticle 430 prĂ©citĂ© a dĂ©jĂ Ă©noncĂ© que tous les dĂ©lais prĂ©vus par le code sont francs. Relativement Ă son Ă©chĂ©ance, dire dâun dĂ©lai quâil est franc, revient Ă admettre que lâon ne compte pas dans le dĂ©lai le jour qui, dâaprĂšs la stricte durĂ©e de dĂ©lai devrait ĂȘtre le dernier, en sorte que, le jour suivant est encore par faveur dans le dĂ©lai. Lorsque les dĂ©lais sont exprimĂ©s en mois ou en annĂ©e, on dĂ©termine lâĂ©chĂ©ance de ceux-ci en comptant de quantiĂšme en quantiĂšme. Ainsi, par exemple, pour un dĂ©lai dâun mois, Ă partir dâune signification faite le 4 fĂ©vrier 2008, lâĂ©chĂ©ance se situait le 4 mars 2008. Mais, le dernier jour utile se situait le 5 mars 2008. Si le point de dĂ©part dâun dĂ©lai dâun mois est le 30 ou le 31 janvier, lâĂ©chĂ©ance sera faut de quantiĂšme identique le mois suivant le 28- fĂ©vrier ou sâil sâagit dâune annĂ©e bissextile le 29- fĂ©vrier. a-3 Lâincidence des jours non ouvrables dimanche, jour fĂ©riĂ© et chĂŽmĂ© Les jours prĂ©citĂ©s sont ceux au cours desquels il est soit impossible juridiquement soit difficile pratiquement dâaccomplir ou de faire accomplir un acte ou une formalitĂ©. Cependant, il ne sâagit pas dâexclure purement et simplement tous les jours prĂ©citĂ©s de la computation des dĂ©lais. Mais, lorsque le dernier jour oĂč un acte peut ĂȘtre accompli est en application des rĂšgles prĂ©cĂ©dentes lâun de ces jours, il y a prorogation de dĂ©lai jusquâau 1er jour ouvrable suivant. b- La modification Ă©ventuelle du dĂ©lai En principe, les dĂ©lais de procĂ©dure ne peuvent ĂȘtre ni suspendus ni interrompus. Cette rĂšgle nâest pourtant pas absolue et le dĂ©lai de procĂ©dure est susceptible de modifications qui peuvent aller dans le sens de la rĂ©duction de ce dĂ©lai ou au contraire, de son allongement. Ces 2 formes de modification procĂšdent elles-mĂȘmes dâune modification lĂ©gale ou judiciaire. b-1 Modification lĂ©gale Il existe 2 cas dans lesquels le lĂ©gislateur modifie des dĂ©lais de procĂ©dure le moratoire et le prolongement des dĂ©lais Ă raison des distances. En ce qui concerne le moratoire, il arrive parfois que le lĂ©gislateur Ă©dicte des mesures exceptionnelles et temporaires visant Ă proroger ou Ă suspendre certains dĂ©lais. Dans ce cas, on dit que le lĂ©gislateur Ă©dicte un moratoire. Il en est ainsi par exemple en cas de guerre, de grĂšve gĂ©nĂ©rale ou de cataclysme naturel entrainant une perturbation dans le pays. Sâagissant de lâaugmentation des dĂ©lais Ă raison des distances, lorsquâun acte doit ĂȘtre accompli dans un dĂ©lai en un lieu Ă©loignĂ© du domicile de celui qui doit effectuer cet acte de procĂ©dure, il est normal de proroger le dĂ©lai ordinaire supplĂ©mentaire appelĂ© dĂ©lai de distance ». Et cela de maniĂšre Ă tenir compte des difficultĂ©s supplĂ©mentaires qui rĂ©sultent de lâĂ©loignement. Câest donc en ce sens que par exemple lâarticle 34 du code de procĂ©dure civile prĂ©voit une augmentation du dĂ©lai dĂ» Ă lâĂ©loignement du dĂ©fendeur en effet, en plus du dĂ©lai normal si le dĂ©fendeur est domiciliĂ© hors de la juridiction qui statue, il bĂ©nĂ©ficie dâun dĂ©lai supplĂ©mentaire de 15 jours ou 2 mois selon quâil rĂ©side en CI ou Ă lâĂ©tranger. On peut aussi relever lâexistence de la loi n° 96-670 du 29 AoĂ»t 1996 portant sur suspension des dĂ©lais de saisines de prescription de pĂ©remption dâinstance, dâexercice des voies de recours et de lâexĂ©cution de toute procĂ©dure judiciaire, contentieuse ou non contentieuse » dont lâarticle 1er fait de la grĂšve au sein du service public de la justice une cause de suspension du dĂ©lai de procĂ©dure, laquelle suspension prend fin au terme de la grĂšve. b-2 Modification judiciaire La modification dâun dĂ©lai de procĂ©dure doit demeurer chose exceptionnelle surtout lorsque le dĂ©lai joue un rĂŽle de protection des droits de la dĂ©fense et que lâintervention judiciaire a pour but dâen rĂ©duire la partie. Cependant, il faut relever quâen cas dâurgence, la durĂ©e du dĂ©lai de comparution est judiciairement rĂ©duite voir article 34 du code de procĂ©dure civile. c- Les sanctions de lâinobservation du dĂ©lai La sanction de lâinobservation dâun dĂ©lai de procĂ©dure est plus ou moins grave selon le rĂŽle assignĂ© audit dĂ©lai. Si le dĂ©lai transgressĂ© avait pour but de stimuler le zĂšle des plaideurs en les obligeant Ă verser leur action le plus rapidement possible, c'est-Ă -dire sâil sâagit dâun dĂ©lai dâaction. Sâil sâagit dâun dĂ©lai dâaction, son inobservation est rigoureusement sanctionnĂ©e, elle entraĂźne une dĂ©chĂ©ance, une forclusion, c'est-Ă -dire la perte par lâintĂ©ressĂ© du droit de faire lâacte qui devrait ĂȘtre effectuĂ© ou accompli dans le dĂ©lai considĂ©rĂ©. Ainsi par exemple, le non exercice dâune voie de recours opposition, appel, recours en cassation dans le dĂ©lai requis fait normalement perdre le droit dâexercer cette voie de recours. Si le dĂ©lai mĂ©connu a pour but dâassurer une trĂȘve destinĂ©e Ă laisser au plaideur un temps de rĂ©flexion, son inobservation nâest pas sanctionnĂ©e aussi rigoureusement que la transgression des dĂ©lais dâaction, car il sâagit ici de dĂ©lai dâattente. Cette 2nde catĂ©gorie de dĂ©lai comportant essentiellement des dĂ©lais de comparution, le dĂ©fendeur qui ne respecte pas les dĂ©lais risque une dĂ©cision par dĂ©faut. B- Les conditions de fond capacitĂ© et qualitĂ© 1- La qualitĂ© La qualitĂ© est le titre qui donne Ă une personne le pouvoir dâexercer en justice le droit dont elle demande la sanction. Pour comprendre concrĂštement le rĂŽle de cette condition, il faut partir de lâidĂ©e que personne ne peut agir pour le compte dâautrui sans un titre qui lui donne le pouvoir. Cette condition a donc une utilitĂ© certaine. Il ne sâagit pas de savoir si la demande est fondĂ©e ou non. Ceci constitue une interrogation de fond qui, au stade de la recevabilitĂ© ne doit pas ĂȘtre envisagĂ©e. En fait, le problĂšme de la qualitĂ© consiste Ă se demander si Ă supposer que le droit allĂ©guĂ© existe effectivement, le plaideur qui sâen prĂ©vaut, a le pouvoir de lâexercer. Il faut dâailleurs remarquer que la qualitĂ© ne doit pas exister seulement dans la personne du demandeur, elle doit Ă©galement exister dans la personne du dĂ©fendeur. Si par exemple, le dĂ©fendeur assignĂ© nâavait pas la qualitĂ© requise, la demande serait irrecevable. Une autre interrogation se pose par ailleurs la qualitĂ© est-elle une condition autonome de recevabilitĂ© de la demande ? Il a Ă©tĂ© parfois affirmĂ© que la qualitĂ© nâest pas une condition autonome, car en rĂ©alitĂ©, elle se confond avec lâintĂ©rĂȘt direct et personnel celui qui se prĂ©vaut dâun intĂ©rĂȘt direct et personnel a toujours, soutient-on, qualitĂ© pour agir. Cette affirmation est quelque peu excessive et gagnerait Ă ĂȘtre relativisĂ©e. En effet, si cette assertion se vĂ©rifie dans certains cas, elle ne lâest pas toujours. a- Lâaffirmation selon laquelle la qualitĂ© nâest pas une condition autonome est vĂ©rifiĂ©e Lorsque le demandeur agit en son nom personnel, pour son propre compte, lorsquâen dâautres termes, il invoque un droit dont il prĂ©tend ĂȘtre titulaire, il est exact de dire que la qualitĂ© nâest pas une condition autonome de recevabilitĂ©. En effet, dans cette hypothĂšse, mĂȘme si la prĂ©tention du demandeur nâest pas fondĂ©e, dĂšs lors que celui-ci se prĂ©tend titulaire dâun droit, il a nĂ©cessaire qualitĂ© pour agir puisque lâaction est liĂ©e au droit lui-mĂȘme. Si le droit nâexiste pas, la demande serait rejetĂ©e au fond. Mais, du seul point de vue de la recevabilitĂ© sa qualitĂ© pour agir aura Ă©tĂ© indiscutable. b- Lâaffirmation nâest pas vĂ©rifiĂ©e Lâaffirmation selon laquelle la qualitĂ© nâest pas une condition autonome, car se confondant avec lâintĂ©rĂȘt direct et personnel cesse dâĂȘtre exacte dans 2 types dâhypothĂšses Dâabord, lorsque la loi rĂ©serve lâexercice de lâaction Ă certaines personnes quâelle prend soin dâĂ©numĂ©rer action attitrĂ©e. Par exemple, en matiĂšre de dĂ©saveu de paternitĂ©, le mari ; en recherche de paternitĂ© naturelle, lâenfant, et pendant sa minoritĂ©, sa mĂšre ; ou encore en matiĂšre de divorce, les Ă©poux. Dans tous ces cas, on peut facilement imaginer des personnes qui ont un intĂ©rĂȘt direct et personnel Ă lâexercice de lâaction par exemple en matiĂšre de dĂ©saveu de paternitĂ© les autres fils du pĂšre, en matiĂšre de recherche de paternitĂ© naturelle les autres enfants de la mĂšre, enfin, en matiĂšre de divorce les parents des Ă©poux et cependant elles ne peuvent lâexercer, car elles nâont pas qualitĂ© pour le faire. Dans ces conditions, on voit que la qualitĂ© est fonction de lâinstitution en cause, de sa nature et de la volontĂ© du lĂ©gislateur dâĂ©largir ou de restreindre le cercle des bĂ©nĂ©ficiaires de la protection. Ensuite, lorsque lâaction est exercĂ©e par un reprĂ©sentant qui agit pour le compte dâautrui. Câest le cas par exemple du pĂšre qui agit au nom de son enfant mineur non Ă©mancipĂ© ou du tuteur qui agit pour son protĂ©gĂ©. Dans une telle hypothĂšse, pour que la demande soit recevable, le reprĂ©sentant doit justifier du pouvoir qui lâhabilite Ă agir au nom et pour le compte dâautrui. Ă dĂ©faut de pouvoir, la demande sera dĂ©clarĂ©e irrecevable pour dĂ©faut de qualitĂ©. Lorsquâil en est ainsi, la qualitĂ© est une condition autonome qui se distingue de lâintĂ©rĂȘt en ce sens que la qualitĂ© sâapprĂ©cie dans la personne du reprĂ©sentant alors que lâintĂ©rĂȘt sâapprĂ©cie dans la personne du reprĂ©sentĂ©. 2- La capacitĂ© De mĂȘme, quâun droit nâest valablement exercĂ© que si son titulaire a la qualitĂ© requise, la demande en justice nâest rĂ©glementairement formĂ©e que si le plaideur a la capacitĂ© dâester en justice lâarticle 3 du code de procĂ©dure civile indique quâil faut possĂ©der la capacitĂ© pour agir en justice ». Il faut dĂšs lors sâarrĂȘter sur la dĂ©finition de la capacitĂ© dâester en justice câest lâaptitude Ă plaider en justice Ă ĂȘtre partie en nom devant les tribunaux capacitĂ© de jouissance soit comme demandeur capacitĂ© active soit comme dĂ©fendeur capacitĂ© passive ; câest aussi lâaptitude Ă faire valoir soi-mĂȘme ses droits en justice Ă y ĂȘtre partie agissante comme dĂ©fendeur ou demandeur sans ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par un tiers par exemple un tuteur capacitĂ© dâexercice. Cette dĂ©finition permet de poser le problĂšme de la capacitĂ© en matiĂšre dâaction en justice. En effet, toute personne est susceptible de se voir reconnaĂźtre le droit dâagir en ce sens quâelle peut ĂȘtre titulaire dâun droit dâaction, mais cela ne veut pas dire que toute personne pourra elle-mĂȘme exercer ou seul problĂšme dâassistance un tel droit. Câest quâen effet, si la capacitĂ© de jouissance est reconnue Ă nâimporte quelle personne en matiĂšre dâaction en justice, il en va diffĂ©remment de la capacitĂ© dâexercice. Pour bĂ©nĂ©ficier de cette capacitĂ© dâexercice de lâaction en justice, il faut en principe ĂȘtre majeur, donc ĂȘtre ĂągĂ© de 21 ans au moins. Age auquel lâindividu est rĂ©putĂ© capable de tous les actes article 28 de la loi n° 70-483 du 3 AoĂ»t 1970 relative Ă la minoritĂ© dispose que le mineur non Ă©mancipĂ© a nĂ©cessairement un reprĂ©sentant pour tous les actes de la vie civile. Celui-ci est soit un administrateur lĂ©gal lorsque le pĂšre et la mĂšre ou lâun dâeux est vivant soit un tuteur » et peut donc en particulier exercer des actions en justice. Si le mineur ne bĂ©nĂ©ficie pas normalement de cette possibilitĂ©, il faut cependant rĂ©server le cas des mineurs Ă©mancipĂ©s lesquels, sauf restriction sont capables comme les majeurs pour tous les actes de la vie civile » notamment dâexercer leur droit dâagir en justice. Il faut prĂ©ciser dâailleurs que tout majeur nâa pas nĂ©cessairement la capacitĂ© dâexercice affairant Ă lâaction en justice. Il existe en effet des majeurs incapables. Le droit ivoirien connaĂźt Ă cet Ă©gard 2 rĂ©gimes - Celui des interdits ; - Celui des majeurs sous conseil judiciaire. Concernant lâinterdiction lâĂ©tat dâindividu en situation habituelle dâimbĂ©cilitĂ©, de dĂ©mence ou de fureur, la loi, notamment les articles 506 et suivants du code de procĂ©dure civile français, dispositions applicables en CI, indique que le mari est de droit le tuteur de la femme interdite alors que lâhypothĂšse inverse est facultative. Sâagissant des majeurs sous conseil judiciaire, lâarticle 513 du code de procĂ©dure civile français dispose quâil peut ĂȘtre dĂ©fendu aux prodigues de plaider sans lâassistance dâun conseil qui leur est nommĂ© par le tribunal. CHAPITRE 2 LES MOYENS DE DĂFENSE Lâaction en justice ne doit pas ĂȘtre regardĂ©e seulement du cĂŽtĂ© de celui qui prend lâinitiative de saisir le juge, c'est-Ă -dire le demandeur. Il faut aussi lâapprĂ©hender en se plaçant du cĂŽtĂ© du dĂ©fendeur, car il est fort probable que ce dernier ne va pas rester inactif et quâil va tenter de rĂ©sister Ă la demande de son adversaire soit en sâefforçant de paralyser la demande dirigĂ©e contre lui, soit en formant Ă son tour une autre demande que lâon appelle demande reconventionnelle ». Se faisant, il rĂ©plique par une dĂ©fense positive demande reconventionnelle ou par une dĂ©fense nĂ©gative. Section 1 La dĂ©fense nĂ©gative Sans Ă©lever de son cĂŽtĂ©, aucune prĂ©tention, le dĂ©fendeur peut se prĂ©valoir de certains moyens de dĂ©fense dont le but est de faire Ă©chec Ă la demande dirigĂ©e contre lui. Il va ainsi opposer au demandeur une dĂ©fense au fond, une exception de procĂ©dure ou une fin de non recevoir. Paragraphe 1 La dĂ©fense au fond La dĂ©fense au fond du droit est un moyen par lequel un dĂ©fendeur entend faire rejeter la demande de son adversaire au motif que celle-ci est mal fondĂ©e en droit, soit parce que le droit allĂ©guĂ© par lâadversaire nâexiste pas ou nâexiste plus, soit parce quâil nâa pas lâĂ©tendu que celui-ci lui attribue. En un mot, le dĂ©fenseur sâattaque au fond du droit lui-mĂȘme. Ainsi, par exemple, Ă une personne qui demande en justice le paiement dâune somme dâargent, le dĂ©fendeur rĂ©plique que son adversaire ne lui a jamais rien prĂȘtĂ© ou encore que lâobligation dont il Ă©tait tenu a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e par paiement ou par compensation. Ainsi, par exemple, Ă une personne qui demande en justice le paiement dâune somme dâargent, le dĂ©fendeur rĂ©plique que son adversaire ne lui a jamais rien prĂȘtĂ© ou encore que lâobligation dont il Ă©tait tenu a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e par paiement ou par compensation. De mĂȘme, si le prĂ©tendu responsable dâun accident rĂ©agit Ă la demande de la victime, en soutenant que les conditions de la responsabilitĂ© civile dĂ©lictuelle ne sont pas remplies, le moyen de dĂ©fense invoquĂ© est une dĂ©fense au fond puisque le dĂ©fendeur conteste lâexistence mĂȘme du droit Ă rĂ©paration. Ainsi prĂ©sentĂ©e, la dĂ©fense au fond apparaĂźt comme lâantithĂšse de la demande en justice elle-mĂȘme. En un mot, la demande en justice et la dĂ©fense au fond apparaissent comme les deux aspects, lâun positif et lâautre nĂ©gatif de lâaction en justice. Câest la raison pour laquelle il est de rĂšgle que les dĂ©fenses au fond peuvent ĂȘtre proposĂ©es en tout Ă©tat de cause ». La dĂ©fense au fond peut non seulement ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au premier degrĂ© de juridiction, mais Ă©galement au second, c'est-Ă -dire en appel devant la cour suprĂȘme ou Cour de cassation, la question est plus complexe, car il faut tenir compte de lâinterdiction de principe de prĂ©senter des moyens nouveaux devant cette juridiction. Par ailleurs, dans chacune de ces instances la dĂ©fense au fond peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă tout moment, tout au moins aussi longtemps quâil est possible de conclure. Paragraphe 2 Lâexception de procĂ©dure Il ne sâagit plus dans le cadre de ce moyen de dĂ©fense de contestation portant sur le fond mĂȘme de la prĂ©tention de lâadversaire, mais de contestations portant sur la procĂ©dure. Ceci explique lâutilisation des termes exceptions de procĂ©dure ». Cette prĂ©cision sâimpose par ailleurs, car le terme exception est un mot polysĂ©mique, c'est-Ă -dire qui est susceptible de recevoir plusieurs sens. Ainsi lorsquâon parle en droit civil particuliĂšrement en droit des obligations dâexception de compensation » ou dâexception dâinexĂ©cution », on fait en rĂ©alitĂ© Ă©tat dâune vĂ©ritable dĂ©fense au fond. Dans son sens technique prĂ©cis, lâexception dĂ©signe alors un genre particulier de moyen de dĂ©fense par lequel le dĂ©fendeur sans sâattaquer au fond mĂȘme du droit entend faire ajourner la discussion immĂ©diate de la demande. Ainsi, par exemple, lorsque le dĂ©fendeur invoque une exception dâincompĂ©tence, car estimant que le tribunal saisit nâest pas compĂ©tent pour statuer sur le litige, il ne conteste pas, du moins pour lâinstant, le fond du droit ; il demande simplement que lâinstance soit suspendue afin quâil soit statuer prĂ©alablement sur ce point particulier. Alors quâen droit français et donc en Droit comparĂ©, le code de procĂ©dure civile prĂ©sente lâexception de procĂ©dure comme tout moyen qui tend soit Ă faire dĂ©clarer la procĂ©dure irrĂ©guliĂšre ou Ă©teinte, soit Ă en suspendre le cours » le lĂ©gislateur ivoirien a prĂ©fĂ©rĂ©, dans les articles 115 Ă 122 du code de procĂ©dure civile, procĂ©der Ă une Ă©numĂ©ration des principales exceptions de procĂ©dure qui sont au nombre de huit 8. Il faut donc les passer en revue. A-Les diffĂ©rentes exceptions visĂ©es par le code 1- Lâexception dâincompĂ©tence PrĂ©vue par lâarticle 115 du code, cette exception peut ĂȘtre sommairement prĂ©sentĂ©e comme le moyen de dĂ©fense par lequel le plaideur entend paralyser lâinstance en invoquant que le juge saisit nâest pas le bon. En effet, le dĂ©fendeur soutient ici que la juridiction saisie nâest pas compĂ©tente pour statuer sur la demande. La partie qui lâinvoque doit selon la loi et sous peine dâirrecevabilitĂ© indiquer la juridiction qui selon elle est compĂ©tente pour connaĂźtre du litige. 2- Lâexception de litis pendance Selon lâarticle 116 du code, cette exception a pour but le renvoi de lâaffaire devant un autre tribunal dĂ©jĂ saisi dâune demande ayant le mĂȘme objet. Cette situation qui concerne gĂ©nĂ©ralement le droit interne peut aussi se rencontrer au plan international. Une situation de Litis pendance international suppose que le juge ivoirien compĂ©tent selon la loi ivoirienne a Ă©tĂ© saisi en second dâune instance ayant le mĂȘme objet que celle qui a Ă©tĂ© dĂ©jĂ engagĂ©e devant le juge Ă©tranger Ă©galement compĂ©tent selon son propre droit. 3- Lâexception de connexitĂ© Elle a selon lâarticle 117 du code de procĂ©dure civile pour but le renvoi de lâaffaire et sa jonction avec une instance dĂ©jĂ pendante soit devant la mĂȘme juridiction soit devant une autre lorsque les deux affaires prĂ©sentent entre elles un rapport tel quâil parait nĂ©cessaire dans lâintĂ©rĂȘt dâune bonne administration de la justice quâune seule dĂ©cision intervienne sur les deux contestations ». Pour distinguer lâexception de connexitĂ© de lâexception de litis pendance, on peut retenir que la deuxiĂšme concerne deux affaires identiques identitĂ© dâobjets, de parties de causes alors que la premiĂšre sâapplique Ă des affaires ayant entre elles des rapports Ă©troits. Cependant, ces deux moyens de dĂ©fense ont pour but dâobtenir que lâune de ces affaires soit renvoyĂ©e devant la juridiction saisie de lâautre demande afin que toutes les deux soient jugĂ©es par une seule et unique juridiction rendant une seule dĂ©cision. 4- Lâexception de renvoi Selon lâarticle 118 du code de procĂ©dure civile Lâexception de renvoi a pour objet le dessaisissement dâune juridiction en faveur dâune autre pour cause de parentĂ©, dâalliance, de suspicion lĂ©gitime ou pour sĂ»retĂ© publique ». 5- Lâexception de rĂšglement de juges Selon les dispositions de lâarticle 119 du code de procĂ©dure civile, ce moyen de dĂ©fense a pour but de faire dĂ©terminer par une juridiction supĂ©rieure laquelle de deux ou plusieurs juridictions infĂ©rieures doit connaĂźtre dâune procĂ©dure dont elles se trouvent simultanĂ©ment saisies. » 6- Lâexception de communication de piĂšces Pour comprendre cette exception de procĂ©dure, il faut comprendre que la communication des piĂšces est le fait lâobligation pour une partie Ă lâinstance de porter spontanĂ©ment et en temps utiles Ă la connaissance de tout autre partie Ă lâinstance les piĂšces dont elle fait Ă©tat au soutien de ses prĂ©tentions. Lâarticle 120 du code de procĂ©dure civile dispose que lâexception de communication de piĂšces a pour but dâexiger que soient communiquĂ©es Ă la partie qui la soulĂšve les piĂšces sur lesquelles la partie adverse entend fonder sa dĂ©fense ou sa demande ». 7- Lâexception de garantie PrĂ©sentĂ©e par lâarticle 121 du code de procĂ©dure civile lâexception de garantie a pour but de subordonner la poursuite dâune procĂ©dure Ă la prĂ©sentation dâune caution ou au dĂ©pĂŽt dâun cautionnement. ». On peut faire ici fait Ă©tat de la cautio Judicatum Solvi de lâarticle 4 du code de procĂ©dure prĂ©citĂ© 8- Lâexception de nullitĂ© Selon les dispositions de lâarticle 122 du code, cette exception a pour but de faire dĂ©clarer nul un acte de procĂ©dure lorsque cet acte ne rĂ©unit pas les conditions de forme prescrites par la loi ». La liste des exceptions que fournie le code de procĂ©dure civile nâest pas comme on devrait logiquement sây attendre exhaustive de sorte que lâon peut tout Ă fait raisonnablement penser Ă dâautres exceptions non visĂ©es ici. Ainsi, par exemple, on peut penser Ă lâexception dilatoire. Est appelĂ©e exception dilatoire un moyen de dĂ©fense qui a pour objet direct dâobtenir que lâinstance soit suspendue jusquâĂ lâexpiration dâun certain dĂ©lai. Ă titre dâexemple, on peut citer le cas de lâhĂ©ritier qui dispose dâun dĂ©lai dâoption pour choisir dâhĂ©riter ou non. B- Le rĂ©gime juridique de l'exception Par ailleurs en ce qui concerne le rĂ©gime juridique de lâexception, il convient de noter que contrairement Ă la dĂ©fense au fond, lâexception de procĂ©dure est soumise Ă un traitement plus strict. Les parties au procĂšs doivent en effet et en principe sâen prĂ©valoir IN LIMINE LITIS, c'est-Ă -dire au dĂ©but du procĂšs, selon lâarticle 125 alinĂ©a 1er du code de procĂ©dure civile, avant toute dĂ©fense au fond. Cette mĂȘme disposition ajoute quâaucune exception ne sera reçue aprĂšs quâil ait Ă©tĂ© statuĂ© sur lâune dâelles. En dâautres termes, toutes les exceptions doivent Ă peine dâirrecevabilitĂ© ĂȘtre simultanĂ©ment prĂ©sentĂ©es. La rigueur de cette solution peut sâexpliquer de la maniĂšre suivante dans la mesure oĂč lâexception est un simple moyen de procĂ©dure, dont lâobjet est dâajourner le dĂ©bat sur le fond, il est Ă craindre quâelle ne soit invoquĂ©e dans un dessein dilatoire, dans le seul but de retarder le vĂ©ritable dĂ©bat. La sĂ©vĂ©ritĂ© lĂ©gale est cependant tempĂ©rĂ©e lorsque lâexception est dâordre public. Câest dire que si lâexception est dâordre public, elle peut ĂȘtre soulevĂ©e Ă toute Ă©tape de la procĂ©dure. Paragraphe 3 La fin de non recevoir FNR Il faut dâabord Ă©tudier la notion de FNR avant de sâintĂ©resser Ă son rĂ©gime juridique. A- La notion de fin de non recevoir Lâarticle 124 du code de procĂ©dure civile donne la dĂ©finition de ce moyen de dĂ©fense en ces termes est une fin de non recevoir, tout moyen ayant pour objet de faire rejeter la demande comme irrecevable sans discuter le fondement de la prĂ©tention du demandeur ». Ă partir de cette dĂ©finition lĂ©gale, on peut affirmer que la fin de non recevoir est un moyen de dĂ©fense mixte en ce que le plaideur sans engager le dĂ©bat sur le fond soutient que son adversaire nâa pas dâaction et que sa demande est irrecevable. Mais en quoi concrĂštement la fin de non recevoir est-elle un moyen de dĂ©fense mixte ? La FNR ressemble dâune part Ă la dĂ©fense au fond par ses effets, car ils entraĂźnent un Ă©chec dĂ©finitif de la demande ; puisque du fait de lâirrecevabilitĂ© de celle-ci, il va ĂȘtre mis fin dĂ©finitivement prĂ©maturĂ©ment au procĂšs. Dâautre part, elle se rapproche de lâexception de procĂ©dure par le terrain sur lequel elle place le dĂ©bat ; le dĂ©fendeur ne contredisant pas la demande sur le fond, mais la paralysant sans engager ouvertement le dĂ©bat avec elle. Comme exemple de fin de non recevoir on peut relever le moyen tirĂ© de la tardivetĂ© dâun appel ou dâun pourvoi en cassation. Dans un tel cas, il nâest pas nĂ©cessaire de rechercher si la prĂ©tention de lâappelant ou du demandeur au pourvoi est fondĂ© ou non puisque de toute maniĂšre, lâappel ou le pourvoi est irrecevable car n'ayant pas respectĂ© les dĂ©lais de procĂ©dure. On peut noter Ă titre de droit comparĂ© que le code de procĂ©dure civile français cite comme exemple non limitatif de fin de non recevoir le dĂ©faut de qualitĂ©, le dĂ©faut dâintĂ©rĂȘt, la prescription, lâexpiration dâun dĂ©lai et lâautoritĂ© de chose jugĂ©e. On peut aussi citer comme exemples en matiĂšre de recherche de paternitĂ© naturelle, le fait pour le prĂ©tendu pĂšre de se prĂ©valoir de lâinconduite notoire de la mĂšre ou son impossibilitĂ© physique dâĂȘtre le pĂšre de lâenfant ou encore lâincompatibilitĂ© des groupes sanguins article 26 de la loi relative Ă la paternitĂ© et Ă la filiation. Ces deux groupes dâexemples montrent lâextrĂȘme diversitĂ© des fins de non recevoir. Dans le premier groupe, la fin de non recevoir a un caractĂšre strictement procĂ©dural. Dans le deuxiĂšme groupe dâexemple, le dĂ©fendeur invoque non plus une raison ou un moyen de procĂ©dure, mais une vĂ©ritable raison de fond le plaideur conteste Ă son adversaire le droit dâobtenir lâĂ©tablissement du lien de filiation. Par consĂ©quent ici, la fin de non recevoir fait davantage penser Ă une dĂ©fense au fond. Ce caractĂšre hĂ©tĂ©rogĂšne de la fin de non recevoir va dĂ©teindre sur son rĂ©gime juridique. B- Le rĂ©gime juridique de la fin de non recevoir Ă cause du caractĂšre mixte mais aussi hĂ©tĂ©rogĂšne de la fin de non recevoir, il est permis dâhĂ©siter lorsquâil sâagit de fixer son rĂ©gime juridique. La solution adoptĂ©e par le lĂ©gislateur en lâarticle 125 du code de procĂ©dure civil tĂ©moigne justement dâune telle hĂ©sitation car il dispose les exceptions dĂšs lors quâelles ne sont pas dâordre public ne sont recevables que si elles sont prĂ©sentĂ©es simultanĂ©ment avant toute dĂ©fense au fond et aucune ne sera reçue aprĂšs quâil aura Ă©tĂ© statuĂ© sur lâune dâelles. Il en est de mĂȘme des fins de non recevoir lorsque celles-ci ne constituent pas par elles mĂȘme de vĂ©ritables dĂ©fenses au fond. ». Lâarticle 125 du code de procĂ©dure civil traite donc en principe, quant au rĂ©gime juridique la fin de non recevoir comme une exception de procĂ©dure lorsque ce moyen de dĂ©fense nâest pas dâordre public il doit ĂȘtre soulevĂ© IN LIMINE LITIS avec les autres exceptions ou fin de non recevoir qui ne sont pas dâordre public. Cependant, sâil y a rapprochement du rĂ©gime de la fin de non recevoir de celui de lâexception de procĂ©dure il nây a pas assimilation totale ou fusion. En effet lorsque la fin de non recevoir constitue une vĂ©ritable dĂ©fense au fond, elle a le mĂȘme rĂ©gime juridique que la dĂ©fense au fond proprement dite. Mais alors une question apparaĂźt inĂ©vitablement Quand peut-on dire que la fin de non recevoir constitue par elle-mĂȘme une vĂ©ritable dĂ©fense au fond ? On peut rĂ©pondre Ă cette question en retenant que les obstacles Ă une action en justice prĂ©vue par une disposition de droit substantielle constituent une fin de non recevoir de fond ou une vĂ©ritable dĂ©fense au fond voir encore lâexemple sus citĂ© de lâaction en recherche de paternitĂ© naturelle prĂ©vu par les dispositions de lâarticle 26 de la loi relative Ă la paternitĂ© et Ă la filiation. Section 2 La dĂ©fense positive la demande reconventionnelle Câest une demande formĂ©e par le dĂ©fendeur en rĂ©ponse Ă celle initiĂ©e par le demandeur et qui a pour but soit dâattĂ©nuer la condamnation qui le menace, soit de lâempĂȘcher complĂštement, soit mĂȘme de faire prononcer une condamnation contre le demandeur. Autrement dit il sâagit de la demande formĂ©e par le dĂ©fendeur qui non content de prĂ©senter des moyens de dĂ©fense attaque Ă son tour et soumet au tribunal un chef de demande. Ainsi, par exemple, face Ă une demande en divorce par exemple pour abandon de domicile conjugal, lâautre Ă©poux rĂ©pond par une demande reconventionnelle en divorce par exemple pour adultĂšre. Cette dĂ©finition de la demande reconventionnelle laisse transparaĂźtre son originalitĂ© qui dĂ©coule de ses caractĂšres et de sa nature juridique Paragraphe 1 quâil faut examiner avant dâanalyser ses avantages et ses inconvĂ©nients, paragraphe 2. Paragraphe 1 CaractĂšres et nature juridique de la demande reconventionnelle. LâoriginalitĂ© de la demande reconventionnelle provient du fait quâelle constitue une vĂ©ritable demande en justice laquelle est formĂ©e par le dĂ©fendeur. A- La demande reconventionnelle Demande en justice La demande reconventionnelle est une demande en justice ayant son objet propre qui ajoute la prĂ©tention du dĂ©fendeur Ă celle dĂ©jĂ pendante devant le tribunal et qui est prĂ©sentĂ©e par le demandeur. Elle a donc pour objet dâĂ©tendre le champ de lâinstance. DĂšs lors le juge est dĂ©sormais saisi de deux demandes ayant chacune leur objet propre celle du demandeur et celle du dĂ©fendeur. B- La demande reconventionnelle Demande Ă©manant du dĂ©fendeur Deux consĂ©quences au moins peuvent ĂȘtre tirĂ©es de cette idĂ©e Dâune part, la demande reconventionnelle est lâune des demandes incidentes est appelĂ©e demande incidente une demande qui nâouvre pas lâinstance, mais intervient au cours dâun procĂšs dĂ©jĂ engagĂ© puisque par hypothĂšse, elle suppose un procĂšs dĂ©jĂ engagĂ© par la demande initiale ou introductive dâinstance formĂ©e par le demandeur. Dâautre part, elle peut dans certaines circonstances jouer le rĂŽle dâun moyen de dĂ©fense au fond. En effet, lorsque par exemple, le dĂ©fendeur assignĂ© en exĂ©cution dâun contrat demande reconventionnellement la nullitĂ© de ce contrat, il est Ă©vident que sâil obtient gain de cause sur ce point, il fait disparaĂźtre le droit du demandeur. Par cet aspect, la demande reconventionnelle sâapparente Ă une dĂ©fense au fond. Toutefois, il nâen est pas toujours ainsi. Parfois, la demande reconventionnelle nâa pas pour objet principal de tenir en Ă©chec la demande initiale. Il en est ainsi lorsque par exemple lâun des Ă©poux ayant demandĂ© le divorce, lâautre demande Ă son tour le divorce par une demande reconventionnelle ce qui aboutira au prononcĂ© dâun divorce aux torts rĂ©ciproques ou aux tors exclusifs dâun des Ă©poux. Paragraphe 2 Avantages et inconvĂ©nients de la demande reconventionnelle A- Les avantages Comme avantage offert par la demande reconventionnelle, on peut noter Le fait que les deux demandes soient instruites au cours dâun mĂȘme procĂšs permet Ă la justice dâĂȘtre mieux rendue ; le juge ayant une vue plus complĂšte de lâaffaire. La demande reconventionnelle permet de rĂ©aliser un gain de temps et dâargent, car il suffit au dĂ©fendeur de dĂ©poser de simples conclusion devant le tribunal dĂ©jĂ saisi de la demande principale ainsi, le dĂ©fendeur ne va donc pas faire un autre procĂšs, un autre acte dâhuissier, payer dâautres frais de procĂ©dure. Dans le cas particulier ou le dĂ©fendeur est lui-mĂȘme crĂ©ancier dâun adversaire qui lâassigne en paiement, le dĂ©fendeur va Ă©viter les risques dâinsolvabilitĂ© Ă©ventuelle du demandeur, car Ă dĂ©faut de toute compensation lĂ©gale, le dĂ©fendeur pourra solliciter par le moyen de la demande reconventionnelle la compensation judiciaire de sa propre crĂ©ance avec celle de son adversaire. B- Les inconvĂ©nients La demande reconventionnelle peut ĂȘtre source de deux types dâinconvĂ©nients En premier lieu la demande reconventionnelle peut constituer un moyen dâintimidation il en va ainsi notamment lorsquâil sâagit dâune demande reconventionnelle en dommages et intĂ©rĂȘts fondĂ©e exclusivement sur la demande principale. Par exemple, la demande principale selon le dĂ©fendeur a pour but exclusif de nuire ; le demandeur aurait donc abusĂ© du droit dâagir en justice. En second lieu, elle complique la procĂ©dure en ce quâelle entraĂźne une extension de la saisine initiale du juge. En effet, la demande reconventionnelle peut ne pas relever de la compĂ©tence de la juridiction saisie de la demande principale. TITRE II LA COMPĂTENCE JURIDICTIONNELLE Il existe deux sĂ©ries de rĂšgles de compĂ©tence lesquelles correspondent Ă deux types de sanctions quâil faut Ă©tudier successivement. Dâabord, il convient de dĂ©terminer dans quelle catĂ©gorie de juridiction entre la matiĂšre du procĂšs sâagit-il dâune affaire qui doit ĂȘtre connu par le tribunal de premiĂšre instance, par le tribunal du travail ou le tribunal de commerce ? Il sâagit lĂ dâune question qui concerne la compĂ©tence dâattribution. Ensuite une fois dĂ©terminĂ©e la catĂ©gorie de juridiction compĂ©tente, il faut rechercher parmi toutes les juridictions de la mĂȘme catĂ©gorie par exemple parmi tous les tribunaux de premiĂšre instance ou parmi tout les tribunaux du travail laquelle est territorialement compĂ©tente cela sâimpose, car chaque juridiction a un certain ressort gĂ©ographique. Si par exemple la compĂ©tence dâattribution appartient au tribunal de premiĂšre instance encore faudrait-il savoir si le tribunal territorialement compĂ©tent est celui dâAbidjan Plateau, de Daloa, dâAbengourou, de Gagnoa, de BouakĂ©, de Man, de Korhogo, Yopougon. En un mot, il faut dĂ©terminer la compĂ©tence territoriale de chaque juridiction. CHAPITRE 1 LA COMPĂTENCE DâATTRIBUTION Il faut Ă©tudier la mise en Ćuvre des rĂšgles relatives Ă la compĂ©tence dâattribution. Cela se ramĂšne Ă prĂ©senter les attributions spĂ©cifiques des diffĂ©rentes juridictions. Cela ouvre la voie Ă la distinction qui est faite entre la juridiction supĂ©rieure et la juridiction infĂ©rieure. Mais un autre regroupement permet dâopposer les juridictions du premier degrĂ© aux juridictions de contrĂŽle reprĂ©sentĂ©es par les cours dâappel et la cour suprĂȘme ou Cour de cassation. Section 1 Les juridictions de premier degrĂ© les tribunaux de premiĂšres instances, leurs sections dĂ©tachĂ©es et les tribunaux de commerce La compĂ©tence du tribunal est dĂ©terminĂ©e en fonction de la nature de lâaffaire ou du montant de lâintĂ©rĂȘt du litige. Les tribunaux de premiĂšres instances et leurs sections dĂ©tachĂ©es sont des juridictions de droit commun et ont une compĂ©tence de principe selon lâarticle 5 du code de procĂ©dure civil, le tribunal connaĂźt de toutes les affaires civiles, [commerciales], administratives et fiscales pour lesquelles compĂ©tence nâest pas attribuĂ©e expressĂ©ment Ă une autre juridiction en raison de la nature de lâaffaire ». Lâarticle 6 du code de procĂ©dure civile Ă©nonce que le tribunal statue en toute matiĂšre et en premier ressort sur toutes les demandes dont lâintĂ©rĂȘt du litige est supĂ©rieur Ă ou dont le montant est indĂ©terminĂ© ainsi que sur celles relatives Ă lâĂ©tat des personnes, celles mettant en cause une personne publique et celle statuant sur la compĂ©tence. En matiĂšre civile et [commerciale], il statue en premier et dernier ressort sur toutes les demandes dont lâintĂ©rĂȘt du litige nâexcĂšde pas francs ». En vertu des dispositions qui prĂ©cĂšdent, il nâest donc pas possible dâinterjeter appel contre une dĂ©cision statuant en matiĂšre civile ou [commerciale] et dont le montant de lâaffaire est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă francs. Cela veut dire Ă contrario quâĂ partir de francs lâappel est donc possible. Remarques Les tribunaux de premiĂšre instance dâAbidjan Plateau et de Yopougon, ne connaissent plus, depuis la mise en place du tribunal de commerce dâAbidjan, les affaires commerciales. En effet, le tribunal de commerce dâAbidjan créé par dĂ©cret n° 2012-628 du 6 juillet 2012 Ă lâinstar des autres tribunaux de commerce Ă venir, connaĂźt des affaires commerciales visĂ©es Ă lâarticle 7 de la DĂ©cision n° 01/PR du 11 janvier 2012 portant crĂ©ation organisation et fonctionnement des Tribunaux de Commerce Des contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens de lâacte uniforme relatif au Droit Commercial GĂ©nĂ©ral. Des contestations entre associĂ©s dâune sociĂ©tĂ© commerciale ou dâun GIE. Des contestations entre toute personne relative aux actes de commerce au sens de lâacte uniforme relatif au Droit Commercial GĂ©nĂ©ral. Toutefois, dans les actes mixtes, la partie non commerçante demanderesse peut saisir les tribunaux de droit commun. Des procĂ©dures collectives dâapurement du passif. Plus gĂ©nĂ©ralement des contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les commerçants Ă lâoccasion de leurs commerces et de lâensemble de leurs contestations commerciales comportant mĂȘme un objet civil. Des contestations et oppositions relatives aux dĂ©cisions prises par les tribunaux du commerce. Par ailleurs, les tribunaux de commerce statuent En premier ressort sur toutes les demandes dont lâintĂ©rĂȘt du litige est supĂ©rieur Ă de francs ou est indĂ©terminĂ©. En premier et dernier ressort sur toutes les demandes dont lâintĂ©rĂȘt du litige nâexcĂšde pas de francs. Les jugements du tribunal de commerce sont rendus par des juges dĂ©libĂ©rant en nombre impaire, et assistĂ©s dâun greffier. Toutefois, le nombre de juges professionnels ne peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă celui des juges consulaires. Les jugements sont toujours rendus par trois juges au moins Ă raison dâun juge professionnel, prĂ©sident, et de deux juges consulaires, assesseurs. Les tribunaux de commerce comprennent en effet des juges professionnels appelĂ©s âjugesââ, et des juges non professionnels appelĂ©s âjuges consulairesââ la chambre de commerce et dâindustrie Ă©tablie pĂ©riodiquement une liste dâaptitude aux fonctions de juges consulaires et de juges consulaires supplĂ©ants la composition du tribunal de commerce relĂšve donc Ă©galement de lâĂ©chevinage. Il faut noter que la tentative de conciliation devant le tribunal de commerce est obligatoire, et la procĂ©dure suivie devant les TC est celle contenue dans la dĂ©cision du 11 janvier 2012 et dans le CPC⊠Il faut relever par ailleurs que le ressort territorial du TC dâAbidjan, se confond avec ceux des tribunaux de premiĂšre instance dâAbidjan plateau et de Yopougon. NB selon les dispositions de lâarticle 39 de la loi du 14 juillet 2014. Les procĂ©dures encourent demeure. Section 2 Les juridictions de contrĂŽle Il faut distinguer Ă ce niveau la cour dâappel institution juridictionnelle de la cour suprĂȘme ou Cour de cassation qui est seule de son espĂšce. Paragraphe 1 La cour dâappel La cour dâappel est une juridiction de droit commun du second degrĂ© dirigĂ©e par le premier prĂ©sident, et divisĂ©e en chambre. Chacune dâelle comprenant un prĂ©sident et deux conseillers. Elle se prĂ©sente de ce fait comme une formation collĂ©giale les deux conseillers sont aussi des magistrats. Sa compĂ©tence est prĂ©vue par deux dispositions du code de procĂ©dure civile Ă savoir lâarticle 8 expressĂ©ment, et lâarticle 162 implicitement. Il ressort de ces deux dispositions que la cour dâappel a une compĂ©tence de principe elle est juge dâappel des dĂ©cisions rendues par toutes les juridictions de premiĂšre instance sauf si la loi en dĂ©cide autrement. Comment comprendre lâexpression sauf si la loi en dĂ©cide autrement » ? Une orientation se trouve dans une analyse des dispositions combinĂ©es des articles 162 et 6 du code de procĂ©dure civil desquelles on dĂ©duit que lâappel nâest pas possible lorsque le tribunal doit statuer en premier et dernier ressort, c'est-Ă -dire dans le cas des petits litiges ». Autrement dit ceux dont le montant est infĂ©rieur ou Ă©gal Ă francs infĂ©rieur ou Ă©gal Ă en matiĂšre commerciale. La compĂ©tence de la cour dâappel consiste selon les termes de lâarticle 162 Ă reformer la dĂ©cision rendue en premiĂšre instance. Cela signifie quâelle doit examiner et rejuger lâensemble de lâaffaire Ă elle soumise, c'est-Ă -dire analyser les faits de lâespĂšce et les questions de droit. En un mot, elle statue sur le fond du litige. Ce rĂŽle de la cour dâappel la distingue traditionnellement de la cour suprĂȘme. Paragraphe 2 La cour suprĂȘme cour de cassation Ă Abidjan, siĂšge une juridiction unique pour toute la RĂ©publique ; il sâagit de la Cour SuprĂȘme Cour de Cassation. Elle comprend comprenait trois chambres la Chambre Judiciaire remplacĂ©e dans les Constitutions de 2000 et 2016 par la Cour de Cassation, la Chambre Administrative remplacĂ©e dans les Lois fondamentales de 2000 et 2016 par le Conseil dâEtat et la Chambre des Comptes remplacĂ©e dans les Constitutions de 2000 et 2016 par la Cour des comptes. Concernant la compĂ©tence de la cour suprĂȘme et relativement Ă une rĂ©cente Ă©volution lĂ©gislative, il convient de sâinterroger sur le rĂŽle de la cour suprĂȘme. Le rĂŽle dâune cour suprĂȘme consiste Ă contrĂŽler la rectitude juridique des jugements et surtout des arrĂȘts rendus en dernier ressort par les tribunaux et les cours dâappel. LâidĂ©e qui a prĂ©sidĂ© Ă la crĂ©ation de la cour suprĂȘme est dâunifier lâinterprĂ©tation et/ou lâapplication de la rĂšgle de droit. Sa vocation est dâĂȘtre une cour rĂ©gulatrice afin quâune rĂšgle de droit soit interprĂ©tĂ©e et appliquĂ©e de la mĂȘme façon dans toutes les juridictions du pays. La cour se prononce donc sur la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision rendue par les premiers juges. On dit que la cour suprĂȘme juge les arrĂȘts et non les affaires ». La cour suprĂȘme est juge du droit et non des faits ou du fond. Câest lĂ toute la diffĂ©rence entre le pourvoi et lâappel qui ouvre au second degrĂ© un dĂ©bat Ă la fois sur les faits et le droit. Le pourvoi a pour unique objet de censurer la conformitĂ© du jugement ou de lâarrĂȘt avec la rĂšgle de droit. Toutefois, cette idĂ©e semble remise en cause par lâarticle 28 nouveau de la loi N° 97-243 du 25 avril 1997 modifiant et complĂ©tant la loi N° 94-440 du 16 aoĂ»t 1994 dĂ©terminant la composition, lâorganisation, les attributions et le fonctionnement de la cour suprĂȘme qui dispose que En cas de cassation, la chambre judiciaire Ă©voque lâaffaire dont elle saisie ». LâĂ©vocation se dĂ©finit comme la possibilitĂ© de se rĂ©server une cause, c'est-Ă -dire une affaire qui devrait ĂȘtre examinĂ©e par une juridiction infĂ©rieure. Autrement dit, saisit dâun pourvoi formĂ© contre un arrĂȘt ou un jugement, la cour suprĂȘme va sâemparer de toute lâaffaire et statuer sur le tout, c'est-Ă -dire sur le moyen du pourvoi et sur le fond du procĂšs par une seule et mĂȘme dĂ©cision. Ainsi, dĂ©sormais, le dĂ©roulement de la procĂ©dure devant la cour suprĂȘme se prĂ©sente de la maniĂšre suivante lorsque la cour suprĂȘme est saisie, sa mission consiste Ă contrĂŽler la dĂ©cision contestĂ©e. Elle a le choix entre deux dĂ©cisions. Si la cour estime que les premiers juges nâont commis aucune erreur de droit, quâils ont interprĂ©tĂ© et appliquĂ© la rĂšgle juridique, elle va rejeter le pourvoi ; la dĂ©cision attaquĂ©e devient irrĂ©vocable la chose jugĂ©e a force de vĂ©ritĂ© lĂ©gale ». Lâaffaire est dĂ©finitivement terminĂ©e. Si au contraire, la cour constate une erreur dâinterprĂ©tation, elle casse la dĂ©cision contestĂ©e, c'est-Ă -dire, elle lâanĂ©antit, elle lâannule. Câest Ă ce niveau quâest intervenu le changement notable opĂ©rĂ© par la loi prĂ©citĂ© du 25 avril 1997. En effet avant lâintervention de cette loi, aprĂšs la cassation, la cour suprĂȘme renvoyait lâaffaire devant une juridiction de mĂȘme nature et de mĂȘme degrĂ© que celle dont la dĂ©cision a Ă©tĂ© cassĂ©e. Actuellement, aprĂšs la cassation, la cour suprĂȘme doit Ă©voquer, c'est-Ă -dire quâelle va attraire Ă elle le fond du litige et va donner Ă lâaffaire une solution dĂ©finitive. Toutefois, lâalinĂ©a 3 de l'article 28 nouveau de la loi prĂ©citĂ©e, indique que si aprĂšs cassation dâun arrĂȘt ou dâun jugement rendu en dernier ressort, lâarrĂȘt de cassation est attaquĂ© par les mĂȘmes parties procĂ©dant en la mĂȘme qualitĂ© avec les mĂȘmes moyens, le prĂ©sident de la cour suprĂȘme saisi par ordonnance de renvoi avec indication de la date dâaudience la chambre judiciaire qui statue toute formation rĂ©unie, les formations rĂ©unies de la chambre judiciaire statuent alors sans possibilitĂ© de renvoi » prĂ©cise le dernier alinĂ©a du mĂȘme article 28. Par ailleurs, il faut relever que la cassation avec renvoi nâest pas totalement supprimĂ©e puisque lâarticle 28 nouveau de la loi prĂ©citĂ©e dispose en son alinĂ©a 2 que le renvoi est obligatoire En cas de cassation pour incompĂ©tence dans cette hypothĂšse, la chambre judiciaire renvoie lâaffaire devant la juridiction compĂ©tente. En cas de cassation dâune dĂ©cision intervenue sur lâaction publique en matiĂšre pĂ©nale, procĂ©dure pĂ©nale, est-ce que les conditions Ă©taient respectĂ©es⊠en cette occurrence, la chambre judiciaire renvoie lâaffaire devant une autre juridiction de mĂȘme nature expressĂ©ment dĂ©signĂ©e ou devant la mĂȘme juridiction autrement composĂ©e. On retiendra de tout ce qui prĂ©cĂšde quâil est dĂ©sormais possible de former un recours contre un arrĂȘt de la cour suprĂȘme. Cet arrĂȘt devant ĂȘtre toutefois un arrĂȘt de cassation. Cette solution est logique puisque la haute cour peut statuer maintenant en droit et en faits. Les juges de la cour suprĂȘme seraient donc devenus des juges du fond Ă lâinstar de leurs homologues des tribunaux et des cours dâappel. En un mot, la cour suprĂȘme serait donc devenue un troisiĂšme degrĂ© de juridiction. Une telle opinion est cependant Ă notre humble avis excessive et gagnerait Ă ĂȘtre fortement nuancĂ©e. En effet la cour suprĂȘme statue toujours principalement en droit et ce nâest quâoccasionnellement en cas de cassation et accessoirement quâelle juge en fait et en droit. Elle ne peut ĂȘtre saisie que sur un problĂšme de droit article 206 CPCâŠ, elle statue toujours en droit, et en cas de rejet elle nâaura jugĂ© quâen droit ; mĂȘme dans lâhypothĂšse de la cassation qui lâoblige Ă statuer en droit et en fait, ce nâest quâaprĂšs avoir jugĂ© en droit quâelle peut juger en fait ; elle nâest donc que juge du droit contrairement Ă la cour dâappel ; il faut quâil y ait cassation avant que la CS ne juge en fait, ce nâest donc pas Ă juste titre que lâon affirme quâelle est un troisiĂšme degrĂ© de juridiction. Rejet Cassation jugement en droit dâabord. Jugement en droit ; aprĂšs constatation de la mĂ©connaissance de certaines rĂšgles de droit. Jugement uniquement quâen droit. Jugement en fait et en droit. Pour terminer, il faut savoir que dans le cadre communautaire, le traitĂ© de lâOHADA a mis sur pied une cour supĂ©rieur dĂ©nommĂ©e Cour Commune de Justice et dâArbitrage CCJA. Celle-ci est une juridiction suprĂȘme ou de cassation, car elle assure lâunitĂ© dâinterprĂ©tation et dâapplication des actes uniformes par les Etats parties. La CCJA va donc se substituer Ă la cour suprĂȘme ou de cassation nationale de chaque Etat partie pour connaĂźtre des recours en cassation formĂ©s contre les dĂ©cisions rendues en dernier ressort mettant en jeu des actes uniformes. Sâagissant de son rĂŽle ou de sa compĂ©tence, la CCJA a le pouvoir Ă lâinstar de la cour suprĂȘme ivoirienne de statuer aprĂšs cassation sur le fond, dâĂ©voquer lâaffaire voir article 14 alinĂ©a 3 du traitĂ© de lâOHADA sans renvoyer Ă une juridiction nationale du fond de lâEtat concernĂ©. CHAPITRE 2 LA COMPĂTENCE TERRITORIALE La bonne juridiction ayant Ă©tĂ© soulignĂ©e dans son rĂŽle, son degrĂ© et sa nature, il faut ensuite Ă©tablir parmi les juridictions de mĂȘme nature celle qui sera gĂ©ographique compĂ©tente au regard de la localisation gĂ©ographique de lâaffaire. Autrement dit les donnĂ©es du problĂšme sont les suivantes une fois dĂ©terminĂ©e, la juridiction matĂ©riellement compĂ©tente pour connaĂźtre du litige par exemple le TPI il reste Ă choisir celle qui territorialement va en connaĂźtre par exemple le TPI de Gagnoa. La dĂ©termination de la juridiction compĂ©tente ne repose plus sur la nature ni sur la valeur du litige, mais sur sa localisation va en connaĂźtre la juridiction dans le ressort territorial de laquelle le litige est situĂ©. Mais les Ă©lĂ©ments constitutifs du litige ou les Ă©lĂ©ments mis en cause par le litige pouvant ĂȘtre localisĂ©s en des lieux diffĂ©rents, des choix sâimposent. La loi rĂ©alise ses choix au moyen des rĂšgles de compĂ©tence territoriale. Les rĂšgles de compĂ©tence territoriale sont pour lâessentiel Ă©ditĂ©es dans le code de procĂ©dure civile dans les articles 10 Ă 18. Pour lâessentiel et non pas exclusivement, car il faut Ă©galement tenir compte des dispositions particuliĂšre que le code de procĂ©dure civile en dâautres endroits oĂč dâautres textes consacre Ă la compĂ©tence territoriale des juridictions Voir par exemple lâarticle 2 nouveau de la loi relative au divorce et Ă la sĂ©paration de corps qui dispose que le tribunal compĂ©tent en matiĂšre de divorce et de sĂ©paration de corps - Le tribunal du lieu oĂč se trouve la rĂ©sidence de la famille ; - Le tribunal du lieu de rĂ©sidence de lâĂ©poux avec lequel habitent les enfants mineurs - Le tribunal du lieu oĂč rĂ©side lâĂ©poux qui nâa pas pris lâinitiative de la demande dans les autres cas. Cependant, quelles que soient leurs sources, les rĂšgles de compĂ©tence territoriale reposent sur un principe celui de la compĂ©tence du tribunal du domicile du dĂ©fendeur, le "forum rei" qui est assorti de multiples dĂ©rogations. Section1 PrĂ©sentation du principe de la compĂ©tence du tribunal du domicile du dĂ©fendeur La rĂšgle traditionnelle actor sequitur forum rei » en vertu de laquelle le tribunal compĂ©tent est celui du domicile du dĂ©fendeur a Ă©tĂ© consacrĂ©e par lâarticle 11 du code de procĂ©dure civile. La justification de cette rĂšgle est aisĂ©e Ă comprendre. Il est, en effet, normal que ce soit Ă celui qui prend lâinitiative de modifier la situation acquise de prendre sur lui les inconvĂ©nients dâun Ă©ventuel dĂ©placement. JusquâĂ preuve du contraire, le dĂ©fendeur est rĂ©putĂ© ne rien devoir de mĂȘme quâil nâa rien Ă dĂ©montrer. Il nâa donc pas Ă se dĂ©ranger pour aller se dĂ©fendre devant un tribunal Ă©loignĂ© de son domicile. Cependant, cette rĂšgle quâil convient dâĂ©noncer subit des altĂ©rations par la jonction dâune option de compĂ©tence. Paragraphe 1 ĂnoncĂ© du principe Selon les dispositions de lâarticle 11 alinĂ©a 1er du code de procĂ©dure civile le tribunal territorialement compĂ©tent en matiĂšre civile est celui du domicile rĂ©el ou Ă©lu du dĂ©fendeur et, en lâabsence de domicile, celui de sa rĂ©sidence ». Toutefois, cette solution de principe soulĂšve deux 2 sĂ©ries de problĂšmes qui concernent lâhypothĂšse oĂč il y a plusieurs dĂ©fendeurs et celle dans laquelle le dĂ©fendeur est un ivoirien Ă©tabli Ă lâĂ©tranger ou un Ă©tranger nâayant en CĂŽte dâIvoire ni domicile ni rĂ©sidence. A- PluralitĂ© de dĂ©fendeurs Il peut arriver quâune instance comporte plusieurs dĂ©fendeurs. En pareille situation, dĂ©cide lâarticle 11 alinĂ©a 2 code de procĂ©dure civile que Lâaction peut ĂȘtre portĂ©e indiffĂ©remment devant le tribunal du domicile ou Ă dĂ©faut de la rĂ©sidence de lâun dâeux ». Si par exemple un dĂ©fendeur est domiciliĂ© Ă Gagnoa, un 2nd Ă Korhogo et le 3Ăšme Ă BouakĂ©, le demandeur peut assigner ses 3 adversaires ensemble devant les juridictions de lâune de ces villes Ă son choix. Cette solution se justifie de la maniĂšre suivante il serait contraire Ă une bonne administration de la justice dâobliger le demandeur Ă former des demandes distinctes devant des tribunaux diffĂ©rents. Ce qui entraĂźnerait des frais supplĂ©mentaires et exposerait surtout au risque dâune contrariĂ©tĂ© de dĂ©cision les diffĂ©rentes demandes doivent ĂȘtre unies entre elles par un lien de connexitĂ© ou dâindivisibilitĂ©. Par exemple, il peut sâagir de demande formĂ©e contre des codĂ©biteurs. B- Le dĂ©fendeur est un ivoirien Ă©tabli Ă lâĂ©tranger ou un Ă©tranger nâayant en ci ni domicile ni rĂ©sidence Dans ces cas, lâarticle 11 alinĂ©a 4 du code de procĂ©dure civile dispose que le tribunal compĂ©tent est celui du domicile du demandeur. Cette solution ne doit pas faire croire quâil y a ici dĂ©rogation ou entorse Ă la rĂšgle du "forum rei". Elle sâimpose en effet, car il est impossible juridiquement de la faire jouer sans heurter la rĂšgle de la territorialitĂ© postulat selon lequel le droit en vigueur dans un territoire dâune part est seul applicable dans ce territoire, dâautre part nâa pas dâeffet hors de ce territoire. Paragraphe 2 AltĂ©ration du principe par une option compĂ©tente Il peut arriver que le lĂ©gislateur soucieux de mieux protĂ©ger le demandeur offre Ă celui-ci un choix entre plusieurs tribunaux parmi lesquels figure le lieu oĂč demeure le dĂ©fendeur. La rĂšgle traditionnelle du "forum rei" nâest donc pas Ă©cartĂ©e elle est simplement assouplie au profit du demandeur. Il en est ainsi dans les hypothĂšses prĂ©vues Ă lâarticle 11 alinĂ©as 5 du code de procĂ©dure civile. A- En matiĂšre de pension alimentaire Dans ce cas, outre le tribunal du domicile du dĂ©fendeur, est Ă©galement compĂ©tent celui du domicile du demandeur. B- En matiĂšre de contestation relative Ă des fournitures, travaux, location, louage dâouvrage ou dâindustrie Dans ces hypothĂšses, la loi indique quâen plus du tribunal du domicile du dĂ©fendeur, est Ă©galement compĂ©tent celui du lieu oĂč la convention a Ă©tĂ© contractĂ©e ou exĂ©cutĂ©e. NB cette rĂšgle nâest pas applicable en droit du travail, oĂč il existe des dispositions particuliĂšres. En matiĂšre de responsabilitĂ© civile, lorsque celle-ci rĂ©sulte dâun contrat, dâun dĂ©lit ou dâun quasi-dĂ©lit Ici, outre le tribunal du domicile du dĂ©fendeur, est Ă©galement compĂ©tent celui du lieu oĂč le fait constitutif du dommage sâest produit. Section 2 Ă©viction du principe par une rĂšgle de compĂ©tence particuliĂšre Ici, contrairement aux hypothĂšses que nous venons dâexaminer, la loi ne cherche pas Ă attĂ©nuer la rĂšgle actor sequitur forum rei ». Elle retient un critĂšre de compĂ©tence diffĂ©rent. Cette solution qui peut ĂȘtre justifiĂ©e par des considĂ©rations propres Ă la matiĂšre du litige ou la juridiction saisie concerne plusieurs situations. 1- En matiĂšre immobiliĂšre Le tribunal compĂ©tent est celui de la situation de lâimmeuble litigieux. La loi article 12-1 du code de procĂ©dure civile indique que cette solution vaut en matiĂšre rĂ©elle immobiliĂšre ou en matiĂšre mixte immobiliĂšre. 2- En matiĂšre de garantie Le tribunal compĂ©tent est, aux termes de lâarticle 12-2 celui devant lequel la demande principale est pendante. 3- En matiĂšre successorale Le tribunal compĂ©tent est celui du lieu dâouverture de la succession sâagissant des demandes entre hĂ©ritiers, des demandes formĂ©es par les crĂ©anciers du dĂ©funt avant le partage ainsi que celles relatives Ă lâexĂ©cution des dispositions Ă cause de mort jusquâau jugement dĂ©finitif » article 12-3. 4- En matiĂšre dâĂ©molument et de dĂ©boursĂ©s des officiers publics ou ministĂ©riels Le tribunal compĂ©tent est celui devant lequel des frais ont Ă©tĂ© faits. Lâarticle 12-4 du code de procĂ©dure civile indique par ailleurs que sâil nây a pas eu dâinstance, le tribunal compĂ©tent est celui du domicile des dits officiers publics. 5- En matiĂšre commerciale La solution est prĂ©vue par lâarticle 13 du code de procĂ©dure civile qui indique que le tribunal compĂ©tent est au choix du demandeur - Celui du domicile rĂ©el ou Ă©lu du dĂ©fendeur et en lâabsence du domicile, celui de sa rĂ©sidence. - Celui dans le ressort duquel la promesse a Ă©tĂ© faite et la marchandise a Ă©tĂ© ou devait ĂȘtre livrĂ©e. - Celui dans le ressort duquel le paiement a Ă©tĂ© ou devait ĂȘtre effectuĂ©. Le dernier alinĂ©a de lâarticle 13 dispose in fine quâen matiĂšre commerciale, sont Ă©galement applicables les dispositions des alinĂ©as 2, 3 et 4 de lâarticle 12. 6- En matiĂšre de procĂ©dure collective procĂ©dure ayant remplacĂ© depuis lâavĂšnement de lâacte uniforme de lâOHADA la faillite et la liquidation judiciaire. La juridiction compĂ©tente est le tribunal du domicile du dĂ©biteur dĂ©faillant. 7- En matiĂšre de sociĂ©tĂ© Tant que la sociĂ©tĂ© existe, lâinstance est portĂ©e soit devant le tribunal du siĂšge social ou dâune succursale soit devant le domicile ou de la rĂ©sidence de son reprĂ©sentant. 8- En matiĂšre fiscale Le tribunal compĂ©tent est celui du lieu de lâĂ©tablissement de lâimpĂŽt. 9- En matiĂšre administrative - Celui du lieu dâaffectation de lâagent pour tout litige dâordre individuel intĂ©ressant les fonctionnaires ou les agents aux services de lâEtat ou dâune collectivitĂ© publique. - Celui dans le ressort duquel se trouvent les immeubles litigieux pour les litiges relatifs aux dĂ©clarations dâutilitĂ© publique, au domaine public et aux affectations dâimmeubles. - Celui du lieu dâexĂ©cution des marchĂ©s, contrats ou concession pour les litiges relatifs Ă cette matiĂšre. - Celui du lieu oĂč le fait gĂ©nĂ©rateur du dommage sâest produit en matiĂšre de dommage rĂ©sultant dâune cause autre que la mĂ©connaissance dâun contrat. - Dans tous les autres cas, celui dans le ressort duquel lâautoritĂ© qui a pris la dĂ©cision attaquĂ©e ou a signĂ© le contrat litigieux Ă son siĂšge. 10- En matiĂšre sociale Lâarticle du code du travail dispose que le tribunal compĂ©tent est celui du lieu du travail. Toutefois, la loi prĂ©cise que pour les litiges nĂ©s de la rĂ©siliation du contrat de travail et nonobstant toute attribution conventionnelle de juridiction, le travailleur a un choix entre le tribunal de sa rĂ©sidence et celui du lieu du travail. Pour en finir avec les rĂšgles de compĂ©tence territoriale, il faut retenir que la loi, Ă travers lâarticle 18 du code de procĂ©dure civile affirme le caractĂšre dâordre privĂ© de celle-ci rĂšgle de compĂ©tence territoriale il peut ĂȘtre dĂ©rogĂ© aux rĂšgles de compĂ©tence territoriale par convention expresse ou tacite la convention est rĂ©putĂ©e tacite, dispose la loi, dĂšs lors que lâincompĂ©tence du tribunal nâa Ă©tĂ© soulevĂ©e avant toute dĂ©fense au fond. Cependant, la loi prĂ©cise que les rĂšgles de compĂ©tence territoriale sont dâordre public dans 2 cas dâabord en matiĂšre administrative, ensuite, lorsquâune disposition lĂ©gale attribue compĂ©tence exclusive Ă une juridiction dĂ©terminĂ©e. En revanche, les rĂšgles de compĂ©tence dâattribution sont dâordre public. Est nulle toute convention y dĂ©rogeant article 9 du code procĂ©dure civile. Chapitre 3 lâĂ©tendue des rĂšgles de compĂ©tence La compĂ©tence dâattribution et la compĂ©tence territoriale dâune juridiction se dĂ©terminent en fonction de la demande introductive dâinstance. Cependant, tout au long du procĂšs, vont apparaĂźtre certains Ă©lĂ©ments qui, sâils avaient existĂ© auparavant auraient pu modifier le choix de la juridiction Ă saisir. Câest le problĂšme des questions litigieuses. Dans certaines hypothĂšses, Ă©galement, il est donnĂ© le pouvoir de juger un litige Ă une juridiction qui, par application des rĂšgles ordinaires de compĂ©tence nâaurait pas dĂ» connaĂźtre dâun tel procĂšs. Câest le problĂšme de la prorogation de compĂ©tence. Section I les questions litigieuses Elles posent le problĂšme des limites dans lesquelles sâexerce le pouvoir de statuer dâune juridiction saisie. On distingue diffĂ©rentes questions litigieuses parmi les moyens de dĂ©fense et les demandes incidentes. Paragraphe I les moyens de dĂ©fense. Il faut dâabord les prĂ©senter avant de sâintĂ©resser Ă la rĂšgle le juge de lâaction est le juge de lâexception ». A- PrĂ©sentation des moyens de dĂ©fense voir plus haut B- Le principe Le juge de lâaction est juge de lâexception » Il convient de prĂ©senter ce principe qui souffre dâune exception en cas de question prĂ©judicielle. 1- Le principe Lorsque le dĂ©fenseur oppose un moyen de dĂ©fense au demandeur, la juridiction saisie de la demande principale est-elle compĂ©tente pour connaĂźtre Ă©galement des moyens de dĂ©fense opposĂ©s Ă la demande ? La question de la juridiction saisie Ă lâĂ©gard des moyens de dĂ©fense a Ă©tĂ© rĂ©solue par la loi en fonction du principe Le juge de lâaction est juge de lâexception ». En dâautres termes, la juridiction saisie de la demande principale est compĂ©tente pour statuer sur les moyens de dĂ©fense qui opposĂ©s au principal auraient Ă©chappĂ© Ă sa compĂ©tence. Lâarticle 17 du CPC⊠énonce Ă cet Ă©gard dans tous les cas, le tribunal territorialement compĂ©tent pour connaĂźtre dâune demande principale, lâest Ă©galement pour connaĂźtre de toute demande accessoire, incidente ou reconventionnelle et toute exception relevant de la compĂ©tence territoriale dâune autre juridiction ». Des raisons de logique judiciaire justifient cette rĂšgle. Le juge pourra en effet grĂące Ă cette rĂšgle se prononcer sur le bien-fondĂ© de lâaction compte tenu des prĂ©tentions des diffĂ©rentes parties. Le procĂšs apparaĂźt ainsi dans toute son unitĂ©. En acceptant que le juge soit valablement saisi des dĂ©fenses, on lui permet dâavoir une vue dâensemble sur les prĂ©tentions des plaideurs. 2- Exception au principe en cas de question prĂ©judicielle. Ce principe subit certaines exceptions. Celles-ci tiennent Ă lâexistence dâune question prĂ©judicielle, Ă©chappant de par sa nature Ă la connaissance des tribunaux de lâordre judiciaire. Tel est le cas lorsque le jugement du procĂšs civil dĂ©pend de la solution dâune question rĂ©servĂ©e aux juridictions administratives question prĂ©judicielle administrative ; exemple exception dâillĂ©galitĂ© soulevĂ©e devant un juge civil ou aux juridictions criminelles question prĂ©judicielle pĂ©nale ; exemple voire le principe le criminel tient le civil en Ă©tat ». Dans ces deux catĂ©gories dâĂ©ventualitĂ©, le tribunal saisi de lâaction principale doit sursoir Ă statuer, jusquâĂ ce que la question prĂ©judicielle soit tranchĂ©e, et cette juridiction est liĂ©e par la dĂ©cision de la juridiction qui aura statuĂ© sur la question prĂ©judicielle. Paragraphe 2 les demandes incidentes. Est appelĂ©e demande incidente, toute demande qui nâouvre pas lâinstance, mais intervient au cours dâun procĂšs dĂ©jĂ engagĂ©, elle vient sâajouter Ă la demande initiale en venant comme se greffer Ă elle. Elle Ă©mane du demandeur demande additionnelle ou du dĂ©fendeur demande reconventionnelle ou dâun des plaideurs contre un tiers, ou dâun tiers contre lâun des plaideurs demande en intervention. A- La demande additionnelle Est appelĂ©e demande additionnelle, la demande par laquelle le demandeur en cours dâinstance, formule une prĂ©tention nouvelle, mais connexe Ă la demande initiale. Ainsi, par exemple, constitue une demande additionnelle, une demande formĂ©e aprĂšs une demande initiale en divorce et portant sur la garde dâun enfant mineur, intervenant en cours dâinstance. En effet, elle est diffĂ©rente de la demande nouvelle. Cette derniĂšre diffĂšre de la demande initiale, par lâun de ses Ă©lĂ©ments constitutifs partie objet ou cause, quâelle soit prĂ©sentĂ©e par le demandeur, le dĂ©fendeur ou un tiers, le principe de lâimmutabilitĂ© du litige tend Ă dĂ©clarer irrecevable toute demande nouvelle. B-La demande reconventionnelle. dĂ©jĂ Ă©tudiĂ©e C-La demande en intervention Il sâagit de toute demande qui tend Ă faire dâune tierce personne, une partie au procĂšs. Aux termes de lâarticle 103 du CPC⊠Lâintervention peut ĂȘtre volontaire ou forcĂ©e. Elle est volontaire lorsque le tiers au procĂšs demande lui-mĂȘme Ă y figurer pour dĂ©fendre ses droits. Elle est forcĂ©e lorsquâau cours de lâinstance, lâune des parties oblige une tierce personne Ă figurer au procĂšs. Ainsi selon les dispositions de lâarticle 103 alinĂ©as 2 du CPC⊠les parties peuvent aussi assigner en intervention forcĂ©e, ou en dĂ©claration du jugement commun celui qui pourrait user de la voie de la tierce opposition contre le jugement, Ă intervenir ». Par ailleurs, selon lâalinĂ©a 3 du mĂȘme article, le juge peut dâoffice et en tout Ă©tat de cause ordonner lâintervention dâun tiers dans une procĂ©dure, lorsquâil estime que la prĂ©sence de ce dernier est indispensable Ă lâapprĂ©ciation du litige ». Section 2 la prorogation de compĂ©tence Proroger la compĂ©tence dâune juridiction, câest lui donner le pouvoir de juger une demande qui normalement excĂšde les limites de sa compĂ©tence telle quâelle est dĂ©finie par la loi. On peut donc affirmer que la prorogation de compĂ©tence est une extension de la compĂ©tence normale dâune juridiction, non pas pour juger un moyen de dĂ©fense ou une demande incidente, mais pour juger une demande principale, ce qui est beaucoup plus grave. Si par exemple, dâun commun accord, les plaideurs dĂ©cident de saisir le TPI de Gagnoa, alors que le tribunal normalement compĂ©tent eut Ă©tĂ© celui de Korhogo, on dira que la compĂ©tence du tribunal de Gagnoa a Ă©tĂ© prorogĂ©e. PARTIE II LâINSTANCE ET LE JUGEMENT OU LA THĂORIE DU PROCĂS Le procĂšs que crĂ©e une partie au moyen dâune demande initiale ou introductive d'instance appelle des interrogations. Pour le plaideur, la question immĂ©diate est celle de son dĂ©roulement, si lâon peut sâexprimer ainsi qui fait quoi ? Quel pouvoir le lĂ©gislateur reconnaĂźt-il aux parties et au juge et comment doivent-ils les exercer ? Quels sont les types ou encore les effets des dĂ©cisions rendues suite au procĂšs ? Les parties ont-elles la possibilitĂ© de renouveler le procĂšs ? Toutes ces interrogations sont relatives au dĂ©clenchement du procĂšs civil, Ă son dĂ©roulement ou Ă son achĂšvement. Elles conduisent donc Ă sâintĂ©resser dâune part Ă lâinstance Chapitre 1 dâautre part au jugement Chapitre 2 CHAPITRE I LâINSTANCE Lâinstance implique une attente. Au plan processuel, lâinstance peut ĂȘtre dĂ©finie comme le processus permettant Ă©tant mise en Ćuvre dâaboutir Ă une dĂ©cision judiciaire. Deux 2 Ă©lĂ©ments dĂ©coulent de lâinstance le lien dâinstance et le dĂ©roulement de lâinstance. Section 1 Le lien dâinstance La demande initiale comporte cet effet particulier de crĂ©er le lien dâinstance. On appelle instance, la pĂ©riode de temps qui commence avec la demande initiale encore appelĂ©e pour cette raison, demande introductive dâinstance et qui sâĂ©tend jusquâau jugement ou jusquâĂ la survenance dâun incident y mettant prĂ©maturĂ©ment fin. Pendant toute lâinstance, les parties au procĂšs sont soumises Ă un lien juridique ou rapport juridique dâinstance. Cette expression signifie que, tant que dure lâinstance, les parties deviennent les destinataires de nouvelles rĂšgles relevant du droit judiciaire. Sous peine de diverses sanctions elles vont ĂȘtre contraintes de comparaĂźtre ou dâeffectuer certains actes de procĂ©dure. Le vocabulaire juridique reflĂšte lâexistence de ce lien puisque lâon dit que le demandeur et le dĂ©fendeur sont des parties ils sont parties au lien dâinstance. Lâinstance est une situation qui se compose de diffĂ©rents Ă©lĂ©ments. Câest aussi une situation singuliĂšre dont il faut dĂ©gager les caractĂšres spĂ©cifiques. Paragraphe 1 les Ă©lĂ©ments constitutifs du lien dâinstance Lâinstance se compose dâun Ă©lĂ©ment subjectif et de 2 Ă©lĂ©ments objectifs. A- LâĂ©lĂ©ment subjectif de lâinstance Les personnes qui participent Ă lâinstance sont naturellement les parties, c'est-Ă -dire dĂ©fendeurs. Mais, le lien du procĂšs peut englober Ă©galement des personnes qui Ă©taient des tiers et qui, relevant de la technique de lâintervention ont Ă faire connaĂźtre ce quâelles savent des faits de la cause. 1- Les parties Lâinstance se dĂ©roule normalement entre les parties. La situation la plus frĂ©quente est celle qui oppose un demandeur Ă un dĂ©fendeur. Les parties conduisent lâinstance en accomplissant tous les actes de procĂ©dure et en respectant les dĂ©lais requis. Si les parties peuvent agir et se dĂ©fendre elles-mĂȘmes, elles peuvent Ă©galement se faire reprĂ©senter ; par consĂ©quent, la rĂšgle nul ne plaide par procureur » ne signifie pas quâil est interdit de se faire reprĂ©senter, mais signifie seulement que le reprĂ©sentant du plaideur doit toujours mentionner le nom du mandant Ă cĂŽtĂ© du sien. 2- Les tiers Dans lâombre en quelque sorte des parties, se trouvent certaines personnes auxquelles la chose jugĂ©e entre demandeur et dĂ©fendeur sera opposable parce quâelles ont Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©es par lâun des plaideurs hĂ©ritiers, crĂ©anciers, dĂ©biteurs. Mais, il y a des maniĂšres plus directes pour un tiers dâĂȘtre mĂȘlĂ© Ă une instance - Les mĂ©canismes de lâintervention volontaire ou forcĂ©e sont susceptibles dâĂ©largir quant aux parties le cadre initial de lâinstance en y introduisant des personnes qui avaient primitivement la qualitĂ© de tiers, mais qui se sont spontanĂ©ment glissĂ©es dans lâinstance ou qui y ont Ă©tĂ© introduites contre leur volontĂ©. - La prĂ©sence dâun tiers peut ĂȘtre nĂ©cessaire pour mener Ă bien lâinstruction ce tiers a Ă©tĂ© tĂ©moin de certains ou bien encore, il dĂ©tient un document dont la production est nĂ©cessaire Ă la manifestation de la vĂ©ritĂ©. B- Les Ă©lĂ©ments objectifs de lâinstance Il sâagit dâune part de lâobjet et dâautre part de la cause de lâinstance. 1- Lâobjet de lâinstance Il sâagit de lâobjet de la demande. En effet, lâobjet de lâinstance est la chose demandĂ©e qui est la matiĂšre du litige. Câest la prĂ©tention qui correspond Ă ce que lâon cherche Ă obtenir par dĂ©cision judiciaire. En dâautres termes, câest ce sur quoi porte la prĂ©tention du demandeur. Par exemple le paiement dâune crĂ©ance, lâexpulsion dâun locataire, la reconnaissance dâun droit de propriĂ©tĂ©, la nullitĂ© dâun contrat, lâannulation dâun mariage. En un mot, lâobjet de la demande sâentend des mesures ou dĂ©cisions que lâon sollicite du juge. Il ne doit pas ĂȘtre confondu avec la demande elle-mĂȘme qui est lâacte par lequel le tribunal est donc saisi. Lâobjet fixe le cadre du litige. Il est introduit et dĂ©limitĂ© par lâacte introductif dâinstance et peut ĂȘtre modifiĂ© par une ou des demandes incidentes. Le juge ne peut se prononcer que sur ce qui lui est demandĂ© par les parties on dit quâil est interdit au juge de statuer ultra petita ». 2- La cause de lâinstance Il sâagit de la cause de la demande. La cause de la demande, câest lâacte ou le fait juridique qui constitue le fondement du droit dont on demande la sanction. Par exemple, si un vendeur demande en justice le paiement du prix de la cause vendue, la cause de sa demande sera le contrat de vente. En un mot, la cause de la demande est le principe gĂ©nĂ©rateur du droit invoquĂ©. La cause de lâinstance est lâensemble des faits allĂ©gĂ©s pour obtenir en justice le rĂ©sultat souhaitĂ© en application dâune norme juridique. Câest le fondement juridique de la demande. La cause ne doit pas ĂȘtre confondue avec lâobjet de la demande. Ainsi, dans lâexemple prĂ©citĂ©, on dira que lâobjet de la demande est le paiement du prix alors que la cause est le contrat de vente. Dans un contrat de prĂȘt en vertu duquel le demandeur rĂ©clame la restitution de la chose, la restitution de la chose est lâobjet de la demande alors que la cause est le contrat de prĂȘt. La cause invoquĂ©e par les parties est indicative. Il appartient au juge, sur la base des faits allĂ©guĂ©s et trouvĂ© tout au long de lâinstance de dire le droit. Paragraphe 2 Les caractĂšres de lâinstance Lâinstance est une situation juridique qui se singularise Ă un double point de vue. Elle dĂ©veloppe ses effets en prĂ©sence dâun personnage officiel qui est le juge. Elle est Ă©galement une situation juridique Ă©volutive. Par ailleurs, il faut relever que lâinstance a un caractĂšre processuel. A- CaractĂšre lĂ©gal de lâinstance Aujourdâhui, la doctrine considĂšre que le lien dâinstance revĂȘt un caractĂšre lĂ©gal. Ce sont les obligations que la loi impose aux parties dĂšs lors quâune instance est formĂ©e. On doit seulement prĂ©ciser que le dĂ©clenchement de ce statut lĂ©gal est liĂ© Ă lâacte juridique unilatĂ©ral que constitue la demande introductive dâinstance. B- CaractĂšre formel et Ă©volutif de lâinstance Lâinstance a un caractĂšre formel et Ă©volutif accentuĂ©. Un mĂȘme rapport de droit peut engendrer plusieurs instances. Ă lâinverse, une mĂȘme instance peut grouper les difficultĂ©s liĂ©es Ă plusieurs rapports de droit demandes connexes. Elle peut rĂ©unir plusieurs personnes comme demanderesse ou dĂ©fenderesses covendeur, co-assureur, co-obligĂ©s, codĂ©biteur C- CaractĂšre processuel de lâinstance Ce caractĂšre signifie que le lien juridique dâinstance nâaffecte pas en soi les rapports de droit substantiel qui peuvent exister entre les parties. Le lien juridique qui se forme entre les parties dans le cadre de lâinstance sâajoute ou se superpose aux rapports de droit substantiel, mais ne le remplace pas. ConcrĂštement, il en rĂ©sulte que si pour une raison ou pour une autre lâinstance vient Ă sâĂ©teindre avant le jugement, le droit substantiel ne sâen trouve pas affectĂ© lâextinction prĂ©maturĂ©e de lâinstance nâexerce aucune influence sur lâexistence et la consistance des droits substantiels des parties et une nouvelle demande peut ĂȘtre soumise aux juges. Section 2 Le dĂ©roulement de lâinstance Deux points doivent ĂȘtre ici analysĂ©s. Dâune part, il faut sâintĂ©resser aux principes fondamentaux gouvernant lâinstance, et dâautre part sâarrĂȘter sur la procĂ©dure de lâinstance. Paragraphe 1 Les principes fondamentaux gouvernant lâinstance Ces principes sont relatifs au droit de direction du procĂšs au rĂŽle du juge et des parties, au principe du contradictoire, encore appelĂ© principe de la contradiction et au formalisme de lâinstance. A- Droit de direction du procĂšs le rĂŽle du juge et des parties Sur cette question, en matiĂšre de lĂ©gislation, on peut concevoir 2 systĂšmes un systĂšme inquisitoire et un systĂšme accusatoire. Dans le systĂšme inquisitoire, le juge exerce un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la conduite de lâinstance et dans la recherche des preuves. Ceci sâinspire de lâidĂ©e que la justice est un service public et que le juge a le devoir de tout mettre en Ćuvre pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© Ă©ventuellement contre le grĂ© des plaideurs. Une procĂ©dure est dite accusatoire lorsque le rĂŽle principal dans le dĂ©clenchement et dans la conduite de lâinstance dans la recherche des preuves est rĂ©servĂ© aux parties. Le rĂŽle du juge se rĂ©duit Ă celui dâun arbitre chargĂ© de dĂ©partager les parties. Ă lâorigine, seul le contentieux civil et commercial Ă©tait soumis Ă un systĂšme accusatoire, le contentieux rĂ©pressif et le contentieux administratif relevaient dâun systĂšme inquisitoire. Le code de procĂ©dure civile, commerciale et administrative de 1972 maintient le principe traditionnel sur le rĂŽle des parties, mais la tendance actuelle est que le juge nâa plus un rĂŽle passif, il veille au bon dĂ©roulement de lâinstance. Autrement dit, on Ă©volue vers un systĂšme mixte. MĂȘme en matiĂšre pĂ©nale, la procĂ©dure inquisitoire subit certaines atteintes afin que les droits de lâindividu ne soient pas sacrifiĂ©s sur lâautel des impĂ©ratifs de la rĂ©pression. B- Le principe du contradictoire le respect des droits de la dĂ©fense Le principe du contradictoire offre aujourdâhui 2 visages bien distincts lâun concerne les parties et lâautre est relatif au juge. 1- Le principe du contradictoire entre les parties Les raisons du principe du contradictoire sont claires dâune part, câest un principe Ă©lĂ©mentaire de justice quâune personne puisse faire valoir ses arguments avant dâĂȘtre jugĂ©e. Dâautre part, pour rendre un jugement Ă©clairĂ©, le juge a besoin dâentendre toutes les parties au procĂšs. Câest ce quâexprime lâadage audi et alteram partem » Ă©coute aussi lâautre partie. Le principe du contradictoire se manifeste dâabord au moment de la prĂ©sentation des demandes. Il commande que le dĂ©fendeur ait connaissance des demandes qui sont formĂ©es contre lui pour ĂȘtre Ă mĂȘme de participer aux dĂ©bats. Il se manifeste ensuite pendant tout le cours du procĂšs par lâexigence dâun dĂ©bat pleinement contradictoire. 2- Le principe du contradictoire Ă lâĂ©gard du juge Câest le second sens du principe. Il signifie que le juge doit soumettre Ă la discussion des parties les initiatives quâil prend dans lâapplication du droit. C- Le formalisme de lâinstance 1- La procĂ©dure civile, une procĂ©dure orale et Ă©crite La procĂ©dure de lâinstance peut ĂȘtre Ă©crite ou orale. Lorsquâelle est exclusivement Ă©crite, le tribunal juge sur piĂšce c'est-Ă -dire les mĂ©moires ou les conclusions rĂ©digĂ©es par les parties. La procĂ©dure est orale lorsque les parties sâexpliquent verbalement et que le tribunal statue sur leurs explications. Mais en fait, aucun systĂšme nâest exclusivement oral ou exclusivement Ă©crit. Dans tous les procĂšs lâĂ©crit et lâoral se pratiquent. 2- La publicitĂ© de la procĂ©dure Le 2nd aspect de formalisme de lâinstance est constituĂ© par la publicitĂ© de la procĂ©dure. Une exigence est essentielle Ă la clartĂ© et Ă la rĂ©gularitĂ© des dĂ©bats câest leur caractĂšre public et non secret. Cette publicitĂ© dĂ©passe mĂȘme lâintĂ©rĂȘt privĂ© des plaideurs et intĂ©resse mĂȘme tous les justiciables. Ă cet Ă©gard, lâoralitĂ© des dĂ©bats est prĂ©cieuse. La publicitĂ© impose que le public soit admis Ă lâaudience que ce soit lors des plaidoiries ou lors de la lecture du jugement. Cette publicitĂ© connaĂźt cependant une certaine restriction dans certains cas, la loi exige que les dĂ©bats aient lieu en chambre du conseil, c'est-Ă -dire en dehors de tout public. Il en va ainsi par exemple gĂ©nĂ©ralement en matiĂšre de divorce oĂč des raisons de discrĂ©tion familiales imposent ce choix. Paragraphe 2 La procĂ©dure de lâinstance Elle concerne dâune part lâinstruction du procĂšs et dâautre part les incidentes instances. A- Lâinstruction du procĂšs AprĂšs production de lâacte introductive dâinstance assignation ou requĂȘte le greffier de la juridiction saisie va instruire lâaffaire. Câest la mise au rĂŽle de lâaffaire. AprĂšs la mise au rĂŽle, le tribunal va siĂ©ger et le greffier va appeler la cause. Si les 2 parties sont prĂ©sentes, on aura un procĂšs contradictoire. Si lâune des parties est absente, le procĂšs sera jugĂ© par dĂ©faut. Si les 2 parties sont absentes, lâaffaire est biffĂ©e du rĂŽle. Aux termes de lâarticle 47 du code de procĂ©dure civile si au jour fixĂ© pour lâaudience les parties comparaissent ou sont rĂ©guliĂšrement reprĂ©sentĂ©es, le tribunal peut - Soit retenir lâaffaire sâil estime quâelle est en Ă©tat dâĂȘtre jugĂ©e le jour mĂȘme. - Soit fixer la date Ă laquelle, lâaffaire plaidĂ©e et impartir les dĂ©lais utiles Ă la communication de piĂšces ou au dĂ©pĂŽt de conclusions, ces dĂ©lais devant ĂȘtre observĂ©s Ă peine dâirrecevabilitĂ© des dites piĂšces et conclusion. Cette irrecevabilitĂ© sera prononcĂ©e dâoffice par le tribunal, Ă moins que lâinobservation des dĂ©lais rĂ©sulte dâun cas fortuit ou de force majeure. - Soit renvoyer lâaffaire devant le prĂ©sident dâaudience ou devant le juge quâil dĂ©signe parmi les juges de la formation de jugement pour ĂȘtre mise en Ă©tat par ses soins ». B- Les incidences dâinstance Les incidences que rĂ©gissent les articles 107 Ă 114 peuvent ĂȘtre rĂ©parties en deux groupes. Les uns affectent la poursuite de lâinstance, les autres mettent fin Ă lâinstance. Le 1er entraĂźne lâarrĂȘt temporaire de lâinstance. Par exemple, le dĂ©cĂšs de lâune des parties ou encore la perte de sa capacitĂ© dâester en justice interrompt lâinstance qui ne reprendra quâavec ceux ayant qualitĂ© pour le faire. Le 2nd groupe produit un effet plus encore puisquâil entraĂźne lâextinction de lâinstance. On peut parler dâune extinction prĂ©maturĂ©e en ce que lâinstance sâĂ©teint avant le jugement qui en constitue le terme normal. 1- Les incidents affectant la poursuite de lâinstance lâinterruption de lâinstance Lâinterruption de lâinstance nâa aucun effet rĂ©tro actif, elle nâaffecte pas les actes antĂ©rieurs. Lâinstance se trouve seulement arrĂȘtĂ©e. Il faut prĂ©senter les causes dâinterruption de lâinstance avant de sâintĂ©resser aux formalitĂ©s de la reprise. a- Les causes dâinterruption de lâinstance Ces causes se rattachent Ă une modification dans la situation des parties par exemple le dĂ©cĂšs de lâun des plaideurs. Selon les dispositions de lâarticle 107 du code de procĂ©dure civile Lâinstance est interrompue et le dossier est provisoirement classĂ© au greffe Ă la suite du dĂ©cĂšs de lâune des parties ou de la perte de sa capacitĂ© dâester en justice du dĂ©cĂšs du reprĂ©sentant lĂ©gal ou de la perte par celui-ci de cette qualitĂ©, Ă moins que lâaffaire ne soit dĂ©jĂ en Ă©tat auquel cas le tribunal peut statuer ». Par ailleurs, lâarticle 110 du code de procĂ©dure civile Ă©nonce que lâinterruption dâinstance entraĂźne la suspension de tous les dĂ©lais en cours et la nullitĂ© de tous actes de procĂ©dure faits pendant cette interruption ». b- La reprise de lâinstance Elle est prĂ©vue par les articles 108 et 109 du code de procĂ©dure civile. Selon les dispositions de lâarticle 108 lorsquâil a connaissance du dĂ©cĂšs ou du changement dâĂ©tat dâune partie, le juge de la mise en Ă©tat doit inviter Ă rependre lâinstance ceux qui auraient calculĂ© pour le faire ». Aux termes de lâarticle 109 lâinstance est reprise [âŠ] soit Ă la requĂȘte de lâune des parties en lâencontre des hĂ©ritiers du reprĂ©sentant lĂ©gal de lâautre soit inversement. Ă dĂ©faut dâune dĂ©claration expresse, lâinstance est tenue pour reprise avec ceux qui ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă la reprendre en vertu de 1er acte de procĂ©dure fait par ces derniers ». 2- Les incidents mettant fin Ă lâinstance Ils concernent le dĂ©sistement dâinstance et la pĂ©remption dâinstance. a- La pĂ©remption dâinstance Elle Ă©teint lâinstance par lâeffet de lâinaction prolongĂ©e des parties. Cet effet que la loi accorde Ă lâinactivitĂ© des parties peut ĂȘtre envisagĂ© de 2 façons distinctes. Dâun cĂŽtĂ©, on peut que le dĂ©faut de diligence est le signe que les parties ont abandonnĂ© leur prĂ©tention. La pĂ©remption vient alors traduire et officialiser une renonciation tacite. Dâun autre cĂŽtĂ©, la pĂ©remption peut ĂȘtre perçue comme sanction, une sorte de super radiation. En ce qui concerne les conditions de la pĂ©remption, il faut quâil y ait absence de diligence des parties pendant trois 3 ans. Aux termes de lâarticle 111 du code de procĂ©dure civile lâinstance est pĂ©rimĂ©e de plein droit sâil nâa Ă©tĂ© fait Ă son Ă©gard aucun acte de procĂ©dure pendant 3 ans ; tout intĂ©ressĂ© peut faire constater la pĂ©remption ». Par ailleurs, selon les dispositions de lâarticle 112 le dĂ©lai de pĂ©remption dâinstance court contre toutes les parties ». Lâarticle 114 du code de procĂ©dure civile Ă©nonce que la demande en pĂ©remption dâinstance doit, Ă peine dâirrecevabilitĂ© ĂȘtre introduite contre toutes les parties ». Sâagissant de ses effets, la pĂ©remption Ă©teint lâinstance. Il serait plus exact de dire quâelle efface lâinstance de telle sorte quâil nâen reste rien lâarticle 113 du code de procĂ©dure civile dispose en son 1er alinĂ©a que la pĂ©remption prononcĂ©e par la juridiction du 1er degrĂ© emporte annulation de tous les actes de procĂ©dure. Elle nâĂ©teint pas lâaction ». En dâautres termes, la pĂ©remption nâĂ©teignant que lâinstance, nâaffecte pas le droit substantiel et une nouvelle demande peut ĂȘtre formĂ©e. Par ailleurs, en son 2Ăšme alinĂ©a, lâarticle 113 prĂ©citĂ© Ă©nonce que lâarrĂȘt de pĂ©remption dâinstance rendu par la cour dâappel ou en matiĂšre de demande en rĂ©tractation emporte dĂ©chĂ©ance de la voie de recours ». La disparition de lâinstance de voie de recours consolide le jugement rendu au 1er degrĂ© qui ne peut plus faire lâobjet de quelque recours que ce soit. Le jugement Ă©tant devenu irrĂ©vocable, il ne peut plus ĂȘtre formĂ© de nouvelles demandes. b- Le dĂ©sistement dâinstance Il ne doit pas ĂȘtre confondu avec le dĂ©sistement dâaction. Le dĂ©sistement dâaction sâanalyse comme une renonciation au droit substantiel le demandeur renonce au droit substantiel quâil invoquait dans sa demande. Le dĂ©sistement dâaction est soumis aux mĂȘmes conditions que toute autre renonciation au droit substantiel il faut quâil sâagisse dâun droit dont la personne puisse disposer et que cette personne ait la capacitĂ© dâexercice pour renoncer valablement. Ă lâopposĂ©, le dĂ©sistement dâinstance ne porte pas sur le droit substantiel. Le demandeur ne fait que retirer sa demande pour mettre fin Ă lâinstance. Sâagissant de ses effets, le dĂ©sistement dâinstance met fin Ă lâinstance. Comme pour la pĂ©remption, on devrait dire plus exactement quâil lâefface. Tous les actes de lâinstance Ă©teinte sont rĂ©troactivement annulĂ©s. Le dĂ©sistement ne fait pas disparaĂźtre le droit substantiel et une nouvelle demande pourra ĂȘtre formĂ©. Mais, Ă la diffĂ©rence de la pĂ©remption qui est fondĂ©e sur lâinactivitĂ© de toutes les parties, le dĂ©sistement de lâinstance repose sur la volontĂ© des parties Ă lâacte. Câest ce qui explique quâen cas de pluralitĂ© de partie, le dĂ©sistement intervenu entre certains dâentre elles ne modifie pas la situation des autres. Pour ces derniĂšres, il est res inter alios actas », c'est-Ă -dire actes passĂ©s entre dâautres ». Lâeffet relatif des contrats sâapplique aux dĂ©sistements comme autres conventions.] CHAPITRE II LE JUGEMENT Lâexercice de lâaction en justice tend Ă obtenir du juge un jugement, c'est-Ă -dire un acte par lequel la juridiction saisie dit le droit et ordonne en consĂ©quence toutes les mesures nĂ©cessaires pour en assurer le respect. Cette dĂ©finition du jugement permet de le distinguer de la dĂ©cision gracieuse. Dans la dĂ©cision gracieuse, le juge statue en dehors de toute contestation par exemple, le juge peut accorder des autorisations. On rencontre diffĂ©rentes sortes de jugement les jugements contradictoires et les jugements par dĂ©faut, les jugements en 1er ressort et les jugements en dernier ressort, les jugements dĂ©finitifs et les jugements "avant dire droit" dĂ©cision provisoire prise au cours de lâinstance par exemple, pour organiser lâinstruction une expertise ou une enquĂȘte. Un tel jugement ne dessaisit pas le juge et nâa pas dâautoritĂ© de la chose jugĂ©e. Ce dernier terme autoritĂ© de la chose jugĂ©e constitue lâun des effets du jugement que nous devons dâabord Ă©tudier avant de nous intĂ©resser aux voies de recours contre le jugement. Section 1 les effets du jugement Le jugement produit des effets variĂ©s en fonction de lâobjet du litige condamnation Ă des dommages et intĂ©rĂȘts, exĂ©cution forcĂ©e de contrat, expulsion dâun locataire⊠Sur le plan judiciaire, tout jugement produit des effets gĂ©nĂ©raux qui sont spĂ©cifiques - Le dessaisissement du juge en prononçant son jugement, le tribunal Ă©puise son droit de juridiction, c'est-Ă -dire que lâinstance sera Ă©teinte La sentence une fois rendue le juge cesse dâĂȘtre juge » selon un adage du droit romain. - Le jugement produit autoritĂ© de la chose jugĂ©e. - Le jugement Ă force exĂ©cutoire. Seuls, les deux derniers de ces effets retiendront notre attention, le premier ne prĂ©sentant aucun intĂ©rĂȘt pratique. Paragraphe 1 LâautoritĂ© de la chose jugĂ©e Dire quâun jugement a autoritĂ© de la jugĂ©e, signifie que la dĂ©cision dĂ©sormais incontestable. Cette autoritĂ© reconnue par lâarticle 1351 du code civil est trĂšs importante, car elle donne Ă lâacte sa portĂ©e. Le jugement a une valeur lĂ©gale, une prĂ©somption de vĂ©ritĂ© est attachĂ©e Ă lui. Comme le dit lâadage latin res judicata proveritate abetur », c'est-Ă -dire la chose jugĂ©e est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant la vĂ©ritĂ© ». Il faut analyser les conditions dâapplication de lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e avant quelle est la portĂ©e de lâautoritĂ© du jugement. A- Conditions dâapplication de lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e Pour que lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e sâattache Ă une dĂ©cision de justice, il faut, aux termes de lâarticle 1351 du code civil que la chose demandĂ©e soit la mĂȘme que la demande soit fondĂ©e sur la mĂȘme cause, que la demande soit formĂ©e entre les mĂȘmes parties et formĂ©e par elle et elle en la mĂȘme qualitĂ©. Ce texte prĂ©cise par ailleurs que lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e nâa lieu quâĂ lâĂ©gard de ce qui a fait lâobjet du jugement. Il faut donc une triple identitĂ© identitĂ© dâobjet, identitĂ© de cause et identitĂ© de personne. B- PortĂ©e de lâautoritĂ© du jugement Il sâagit de se demander Ă lâĂ©gard quelles personnes le jugement peut produire autoritĂ© de chose jugĂ©e. 1- PortĂ©e relative de lâautoritĂ© a- Ă lâĂ©gard des parties La relativitĂ© existe dâabord en ce qui concerne les parties. En effet, lâautoritĂ© dâune sentence est enfermĂ©e dans le cadre de la triple identitĂ© de lâarticle 1351 du code civil. Ainsi, dĂšs lâinstant oĂč une prĂ©tention est nouvelle par sa cause, son objet, la qualitĂ© des parties. Elle peut donc ĂȘtre soumise au juge sans se heurter Ă lâobstacle de la chose jugĂ©e. DĂšs lors, toute demande formĂ©e par un tiers Ă lâinstance prĂ©cĂ©dente Ă©chappe Ă la fin de non recevoir tirĂ©e de lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e quand bien mĂȘme cette nouvelle demande serait en contradiction avec la chose prĂ©cĂ©demment jugĂ©e. Si par exemple, dans un procĂšs entre Yao et Digbeu, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© est lâauteur est le propriĂ©taire de tel terrain, rien nâinterdit Ă Coulibaly de revendiquer Ă son tour le mĂȘme terrain. On dit que lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e est relative. Il faut par ailleurs prĂ©ciser que la rĂ©fĂ©rence Ă la qualitĂ© des parties est Ă prendre au sens prĂ©cis du mot. LâautoritĂ© de la chose jugĂ©e nâexiste quâau profit ou Ă lâencontre de celui qui a qualitĂ© pour que la demande soit formĂ©e pour lui ou contre lui. Par exemple, câest Ă lâĂ©gard du mineur reprĂ©sentĂ© dans un procĂšs par son administrateur lĂ©gal ou son tuteur que le jugement est dotĂ© de lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e. Le jugement est dĂ©pourvu de lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e Ă lâĂ©gard de reprĂ©sentant de la personne physique ou morale. b- Ă lâĂ©gard des tiers La relativitĂ© est donc surtout prĂ©cieuse pour les tiers. La chose jugĂ©e qui lie les plaideurs nâa aucun effet Ă lâeffet Ă lâĂ©gard de tiers. Ceux qui nâont Ă©tĂ© ni partie ni reprĂ©sentĂ©s aux dĂ©bats ne peuvent se voir opposer une sentence Ă laquelle ils sont demeurĂ©s Ă©trangers. Mais, il faut alors prĂ©ciser la notion de tiers. En principe, le tiers qui nâa pas figurĂ© Ă lâinstance prĂ©cĂ©dente. Ne sont donc pas certainement des tiers, les personnes qui ont figurĂ© Ă lâinstance en tant que partie en cause Ă titre de demandeur, de dĂ©fendeur ou dâintervenant. Les personnes qui ont Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©es par exemple le mineur reprĂ©sentĂ© par son pĂšre, administrateur lĂ©gal ou par son tuteur, les ayants causes universels des parties les hĂ©ritiers par exemple et aussi dâaprĂšs la doctrine classique française, leur crĂ©ancier chirographaire. Cependant, les personnes ci-dessus Ă©numĂ©rĂ©es âqui en principe sont rĂ©putĂ©es avoir Ă©tĂ© parties Ă lâinstance â doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des tiers lorsquâelles agissent en une qualitĂ© diffĂ©rente de celle qui Ă©tait la leur dans lâinstance prĂ©cĂ©dente. Si par exemple, un prĂ©tendu crĂ©ancier agissant en son nom personnel a Ă©tĂ© dĂ©boutĂ© dâune action tendant au paiement dâune dette, il peut former une nouvelle demande ayant un objet et une cause identique sâil agit cette fois en qualitĂ© de gĂ©rant dâune SARL par exemple. Le changement de qualitĂ© fait quâil nây a plus identitĂ© de partie de telle sorte que lâidentitĂ© des parties Ă laquelle fait allusion lâarticle 1351 du code civil est non pas une identitĂ© de personne au sens physique du terme, mais une identitĂ© de personnalitĂ© juridique. 2- Les dĂ©rogations au principe Dans des cas exceptionnels, le jugement sera dotĂ© dâune autoritĂ© absolue, c'est-Ă -dire que personne ne sera admise Ă critiquer la dĂ©cision rendue. Une telle rĂšgle se justifie par la nature particuliĂšre du litige. Ainsi, par exemple, la loi sur la nationalitĂ© dispose que les dĂ©cisions dĂ©finitives rendues en matiĂšre de nationalitĂ© ont autoritĂ© de chose jugĂ©e Ă lâĂ©gard de tous. Les jugements de divorce et de sĂ©parations de corps sont opposables Ă tous. En matiĂšre pĂ©nale, la situation de la victime dâune infraction qui nâest pas constituĂ©e partie civile devant la juridiction rĂ©pressive et qui exerce une action en rĂ©paration devant la juridiction civile constitue une dĂ©rogation Ă lâautoritĂ© relative de la chose jugĂ©e. Paragraphe 2 La force exĂ©cutoire du jugement Dire quâun jugement a force exĂ©cutoire signifie que la condamnation prononcĂ©e peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e par tous les moyens directs et indirects prĂ©vus et organiser par la loi saisi mobiliĂšre ou immobiliĂšre, exĂ©cution manu militari, astreinte⊠Le juge ne dĂ©tient donc pas seulement le pouvoir de dire le droit. Il a Ă©galement le pouvoir de commandement appelĂ© impĂ©rium. Ce pouvoir de commandement du juge se traduit par la formule exĂ©cutoire que lâon trouve Ă la suite de chaque dĂ©cision de justice. Le juge dispose donc de la force publique pour faire exĂ©cuter ses dĂ©cisions. AprĂšs avoir indiquĂ© dans quelles conditions un jugement peut ĂȘtre exĂ©cutĂ© A, il faudra prĂ©senter une institution destinĂ©e Ă faciliter cette exĂ©cution lâexĂ©cution provisoire. A- Conditions dâexĂ©cution des jugements Ces conditions sont au nombre de deux 2. La premiĂšre est relative Ă la signification prĂ©alable du jugement et la seconde concerne lâabsence de toute voie de recours ordinaire. 1- Signification prĂ©alable du jugement Le seul prononcĂ© du jugement ne suffit pas Ă le rendre exĂ©cutoire. La loi indique quâaucune dĂ©cision de justice ne peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e sans signification prĂ©alable sauf si la loi en dispose autrement. Cette rĂšgle de principe nâest Ă©cartĂ©e que dans des hypothĂšses tout Ă fait exceptionnelles oĂč la loi permet lâexĂ©cution sur minute exĂ©cution provisoire. On peut citer notamment en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© lâarticle 227 du code procĂ©dure civile qui autorise le prĂ©sident du tribunal Ă ordonner lâexĂ©cution de son ordonnance sur la minute dans les cas dâextrĂȘme urgence ». Il en est de mĂȘme des ordonnances sur requĂȘte qui elles aussi, sont exĂ©cutoires sur minute Ă cette diffĂ©rence prĂšs quâelles le sont automatiquement sans dĂ©lai, prĂ©cise lâarticle 235 du code de procĂ©dure civile ». On peut donc avancer que lâexĂ©cution sur minute constitue une dĂ©rogation Ă la rĂšgle de la signification prĂ©alable. LâexĂ©cution sur minute permet lâexĂ©cution dâune dĂ©cision que nâest pas passĂ©e en force de chose jugĂ©e et qui nâa mĂȘme pas Ă©tĂ© signifiĂ©e Ă celui contre lequel on veut la faire mettre Ă exĂ©cution. LâexĂ©cution sur minute permet un gain de temps apprĂ©ciable. Le juge remet directement au plaideur la minute de la dĂ©cision dĂšs quâil lâa rĂ©digĂ©e dispensant la partie dâen demander une copie au greffe. En outre, la dispense de signification prĂ©alable permet au plaideur de bĂ©nĂ©ficier dâun effet de surprise lorsque la procĂ©dure sâest dĂ©roulĂ©e de façon non-contradictoire, lâadversaire apprend lâexistence de la dĂ©cision au moment mĂȘme oĂč elle est mise Ă exĂ©cution. Selon les termes de la loi article 235 du code de procĂ©dure civile, lâordonnance sur requĂȘte bĂ©nĂ©ficie de plein droit dâexĂ©cution sur minute. La solution est commandĂ©e par le fait que dans la trĂšs grande majoritĂ© des cas, son efficacitĂ© est liĂ©e Ă lâobtention dâun effet de surprise exemple constat dâadultĂšre, saisie conservatoire de biens appartenant Ă un dĂ©biteur. Lâordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© ne bĂ©nĂ©ficie de plein droit que de lâexĂ©cution provisoire. Elle ne bĂ©nĂ©ficie de lâexĂ©cution sur minute quâen cas de nĂ©cessitĂ© dâextrĂȘme urgence » selon la loi article 227 alinĂ©a 2 du code de procĂ©dure civile. Lâexemple classique dâexĂ©cution sur minute est celui de lâordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© qui ordonne la saisie dâun journal. Pour ĂȘtre efficace, la saisie doit avoir lieu Ă lâimprimerie, il ne faut donc perdre aucun instant. 2- Lâabsence de toute voie de recours ordinaire Les voies de recours ordinaires, c'est-Ă -dire lâappel et lâopposition ont un effet suspensif. Ce qui a pour consĂ©quence dâinterdire toute exĂ©cution non seulement lorsque le recours a Ă©tĂ© effectivement exercĂ©. Mais aussi, pendant toute la durĂ©e du dĂ©lai imparti pour former appel ou opposition. En un mot, le dĂ©lai lui-mĂȘme est donc suspensif. Ce principe ne vaut que lorsquâil sâagit dâune voie de recours ordinaire les voies de recours extraordinaires par exemple, pourvoi en cassation, tierce opposition nâont en principe aucun effet suspensif sauf cas exceptionnel, par exemple en matiĂšre dâĂ©tat des personnes quand il y a faut incident, en matiĂšre dâimmatriculation fonciĂšre et dâexpropriation forcĂ©e sâagissant du pourvoi en cassation. Ces observations appellent des consĂ©quences pratiques suivantes - Si le jugement nâest pas susceptible dâappel, ou sâil ne peut faire lâobjet dâaucune opposition, il a force exĂ©cutoire dĂšs sa signification sans attendre davantage. DĂšs cet instant, il passe en force de chose jugĂ©e ». - Si au contraire le jugement est susceptible dâappel ou dâopposition il faut attendre lâexpiration du dĂ©lai imparti pour lâexercice de lâune ou lâautre de ces voies de recours, c'est-Ă -dire en principe un mois ou 15 jours Ă compter de la signification. Ă lâexpiration de ce dĂ©lai, de 2 choses lâune ou bien, un appel ou une opposition a Ă©tĂ© formĂ© et dans ce cas le jugement ne peut plus ĂȘtre exĂ©cutĂ© ou bien aucune voie de recours ni appel ni opposition nâa Ă©tĂ© formĂ© et Ă lâexpiration de ce dĂ©lai le jugement passĂ© en force de chose jugĂ©e » devient exĂ©cutoire. B- LâexĂ©cution provisoire Comme Ă©noncĂ© ci-dessus le jugement est exĂ©cutoire Ă partir du moment oĂč il est passĂ© en force de chose jugĂ©e », c'est-Ă -dire quâil nâest pas susceptible dâun recours suspensif ou encore lorsque le dĂ©lai dâexercice des voies de recours est Ă©puisĂ©. Mais, cette rĂšgle connaĂźt des exceptions dans certains cas notamment dans certaines hypothĂšses lâexĂ©cution du jugement peut ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e par lâexĂ©cution provisoire. Mais quâest-ce que lâexĂ©cution provisoire ? LâexĂ©cution provisoire encore appelĂ©e exĂ©cution par provision a pour effet de permettre lâexĂ©cution dâun jugement susceptible dâun recours suspensif dâexĂ©cution en le rendant exĂ©cutoire bien quâil ne soit pas passĂ© en force de chose jugĂ©e le jugement pourra ĂȘtre exĂ©cutĂ© nonobstant appel ». LâexĂ©cution provisoire peut ĂȘtre lĂ©gale ou judiciaire. Elle est lĂ©gale, lorsquâelle est prescrite dâoffice par la loi sans que le juge ait Ă la prononcer. Ainsi, par exemple, de nombreuses dĂ©cisions sont en raison de leur nature exĂ©cutoires de droit Ă titre provisoire exemple, les ordonnances de rĂ©fĂ©rĂ© sont exĂ©cutoires par provision article 227 alinĂ©a 1er du code de procĂ©dure civile. Il en est de mĂȘme pour les dĂ©cisions prescrivant des mesures provisoires ou conservatoires. LâexĂ©cution provisoire est judiciaire lorsquâelle est prononcĂ©e par le juge. Elle peut ĂȘtre ordonnĂ©e Ă la demande des parties ou ordonnĂ©e dâoffice par le juge chaque fois quâil estime nĂ©cessaire exemple les condamnations Ă caractĂšre alimentaire. Des problĂšmes peuvent se poser par rapport Ă lâexercice dâune voie de recours - Si la voie de recours nâaboutit pas, les actes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâexĂ©cution provisoire restent valables. - Si la voie de recours aboutit, le jugement va ĂȘtre infirmĂ© et les actes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâexĂ©cution vont ĂȘtre annulĂ©s, car en principe, les voies de recours ordinaires ont un effet suspensif et on aurait donc dĂ» ne pas exĂ©cuter ce jugement. Section 2 les voies de recours contre le jugement Les voies de recours constituent des moyens de remise en cause dâune dĂ©cision de justice. Il sâagit par leur biais de confĂ©rer au justiciable des garanties contre les risques dâerreur ou dâinjustice qui pourraient entacher une dĂ©cision. Il sâajoute donc par ces garanties de donner au justiciable une garantie contre ces risques en leur permettant un nouvel examen du procĂšs. Il faut, en adoptant le dĂ©coupage retenu par le code de procĂ©dure Ă©tudier dâabord les voies de recours ordinaires avant de sâintĂ©resser aux voies de recours extraordinaires. PARAGRAPHE 1 LES VOIES DE RECOURS ORDINAIRES Elles sont envisagĂ©es par les articles 153 Ă 183 du code de procĂ©dure civile. Il sâagit de lâappel et de lâopposition. A- Lâopposition Il sâagit dâune voie de recours ordinaire de rĂ©tractation ayant pour but de faire rĂ©tracter un jugement. Lâopposition permet Ă une personne condamnĂ©e par dĂ©faut de solliciter de la juridiction qui a statuĂ© la rĂ©tractation aprĂšs dĂ©bats contradictoires de la dĂ©cision rendue. Le dĂ©lai de rĂ©tractation est de 15 jours sauf augmentation Ă raison de dĂ©lai de distance. Ces dĂ©lais commencent Ă courir Ă compter de la signification de la dĂ©cision. Quant Ă ses effets, lâopposition en tant que pouvoir de recours ordinaire a un effet suspensif. Elle suspend lâexĂ©cution du jugement. Elle a aussi un effet dĂ©volutif. Cela signifie que le litige se transporte dans ses Ă©lĂ©ments de fait et de droit tels quâil sâest prĂ©sentĂ© auparavant devant le tribunal Ă nouveau saisi. B- Lâappel Câest une voie de recours ordinaire qui tend Ă faire reformer ou annuler par la cour dâappel, juridiction du 2nd degrĂ© donc hiĂ©rarchiquement supĂ©rieur un jugement rendu par une juridiction du 1er degrĂ©. Câest lâexpression du double degrĂ© de juridiction. Lâappel est normalement une voie de reformation. 1- Les conditions de lâappel a-DĂ©lai dâappel Le dĂ©lai normal ou dĂ©lai de droit commun est d'un 1 mois Ă compter de la signification de la dĂ©cision faisant lâobjet de lâappel. Il faut Ă©galement tenir compte des dĂ©lais de distance. b- Conditions relatives au jugement Il doit sâagir de jugement en 1er ressort ce qui revient Ă dire que les dĂ©cisions en 1er et dernier ressort sont exclues. Sont Ă©galement exclus, les jugements avant dire droit. 2- Les effets de lâappel Tout comme lâopposition lâappel produit en principe un effet suspensif et un effet dĂ©volutif. Paragraphe 2 les voies de recours extraordinaires A- Les diffĂ©rentes voies de recours extraordinaires Ă lâexclusion du pourvoi en cassation 1-La demande en interprĂ©tation et la demande en rectification - La demande en interprĂ©tation elle est prĂ©vue par lâarticle 184 du code de procĂ©dure civile en ses termes le jugement dont les termes sont obscurs ou ambigus peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© par le juge qui lâa rendu Ă condition quâil ne soit pas portĂ© atteinte Ă lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e et que lâinterprĂ©tation demandĂ©e prĂ©sente un intĂ©rĂȘt pour la partie qui lâa sollicitĂ© ». - La demande en rectification prĂ©vue Ă lâarticle 185 du code de procĂ©dure civile en ses termes les fautes dâorthographe, les omissions, les erreurs matĂ©rielles de nom et prĂ©nom de calcul et autres irrĂ©gularitĂ©s Ă©videntes de mĂȘme nature qui peuvent se trouver dans la minute dâune dĂ©cision de justice doivent toujours ĂȘtre rectifiĂ©es dâoffice ou sur requĂȘte par simple ordonnance du prĂ©sident de la juridiction qui statue Ă condition que la rectification demandĂ©e ne soit pas un moyen dĂ©tournĂ©e de modifier le jugement et de porter atteinte Ă lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e ». 2- La tierce opposition Les dĂ©cisions de justice ont un effet relatif et concernent de ce fait en principe les parties reprĂ©sentĂ©es ou engagĂ©es. Mais, les tiers ont cette possibilitĂ©, cette voie pour limiter les effets de la dĂ©cision rendue Ă leur Ă©gard. Lâarticle 187 du code de procĂ©dure civile dispose que la tierce opposition est une voie de recours par laquelle une personne autre que les parties engagĂ©es dans lâinstance peut attaquer une dĂ©cision qui lui cause prĂ©judice et demander Ă la juridiction qui lâa rendue dâen supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement ». 3- La demande en rĂ©vision Elle est dĂ©finie par lâarticle 194 du code de procĂ©dure civile comme la voie de recours ouverte aux parties contre les dĂ©cisions rendues en dernier ressort non susceptible dâopposition dans le but de les faire rĂ©tracter par les juges qui les ont rendues » 4- Le rĂšglement de juges Il est dĂ©fini par lâarticle 215 du code de procĂ©dure civile en ses termes le rĂšglement de juge est la dĂ©cision par laquelle la cour suprĂȘme dĂ©termine laquelle de plusieurs juridictions doit connaĂźtre dâune affaire ». 5- La prise Ă partie PrĂ©vue par lâarticle 217 du code de procĂ©dure elle est dĂ©finie comme une procĂ©dure par laquelle un plaideur peut dans les cas prĂ©cisĂ©s Ă lâarticle 218 agir en responsabilitĂ© civile contre un magistrat en vue dâobtenir contre celui-ci une condamnation Ă des dommages et intĂ©rĂȘts ». B- Le pourvoi en cassation Le pourvoi en cassation est au terme de lâarticle 204 du code de procĂ©dure civile une voie de recours qui a pour but dâobtenir lâannulation de la dĂ©cision attaquĂ©e et remettre les parties en lâĂ©tat oĂč elle se trouvait auparavant ». 1- Les causes dâouverture du pourvoi en cassation Voie extraordinaire, les causes ou cas dâouverture du pourvoi sont limitativement Ă©numĂ©rĂ©s par lâarticle 206 du code de procĂ©dure civile 8 cas - Violation de la loi ou erreur dans lâapplication ou lâinterprĂ©tation de la loi ; - IncompĂ©tence ; - ExcĂšs de pouvoir ; - Violation des formes lĂ©gales prescrites Ă peine de nullitĂ© ou de dĂ©chĂ©ance ; - ContrariĂ©tĂ© de dĂ©cision rendue entre les mĂȘmes parties relativement aux mĂȘmes objets et sur les mĂȘmes moyens ; - DĂ©faut de base lĂ©gale rĂ©sultant de lâabsence de lâinsuffisance de lâobscuritĂ© ou de la contrariĂ©tĂ© des motifs ; - Omission de statuer ; - Prononciation sur chose non demandĂ©e ou attribution de chose au-delĂ de ce qui a Ă©tĂ© demandĂ©. 2- Les conditions du pourvoi en cassation a- Les conditions relatives au dĂ©lai Le pourvoi doit ĂȘtre formĂ© au plus tard un mois signification de la dĂ©cision de dernier ressort qui a fait lâobjet du pourvoi. Il faut ici Ă©galement tenir compte des dĂ©lais de distance. b- Les conditions relatives Ă la dĂ©cision attaquĂ©e Il doit sâagir de dĂ©cision rendue en dernier ressort en matiĂšre civile quâen matiĂšre commerciale 3- Les effets du pourvoi en cassation a- Absence dâeffet suspensif voir un peu plus haut b- Absence dâeffet dĂ©volutif Il nâappartient pas en principe Ă la cour suprĂȘme Cour de cassation de juger Ă nouveau lâaffaire au fond, c'est-Ă -dire en fait et en droit. La cour a Ă©tĂ© en principe instituĂ©e pour apprĂ©cier seulement sous lâangle du droit les dĂ©cisions rendues en dernier ressort par les cours dâappel et les tribunaux. Elles se limitent au jugement de la seule question de droit posĂ©e par le procĂšs Ă travers les faits tels quâils apparaissent dans les motifs de la dĂ©cision attaquĂ©e. La cour suprĂȘme juge la dĂ©cision rendue par la juridiction du fond Ă propos de lâaffaire et non lâaffaire elle-mĂȘme. Câest pourquoi on dit traditionnellement quâelle juge en droit et non en fait et quâelle ne constitue pas un 3Ăšme degrĂ© de juridiction civile. Il en est de mĂȘme pour les dĂ©cisions prescrivant des mesures provisoires ou conservatoires. LâexĂ©cution provisoire est judiciaire lorsquâelle est prononcĂ©e par le juge. Elle peut ĂȘtre ordonnĂ©e Ă la demande des parties ou ordonnĂ©e dâoffice par le juge chaque fois quâil estime nĂ©cessaire exemple les condamnations Ă caractĂšre alimentaire. Des problĂšmes peuvent se poser par rapport Ă lâexercice dâune voie de recours - Si la voie de recours nâaboutit pas, les actes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâexĂ©cution provisoire restent valables. - Si la voie de recours aboutit, le jugement va ĂȘtre infirmĂ© et les actes ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâexĂ©cution vont ĂȘtre annulĂ©s, car en principe, les voies de recours ordinaires ont un effet suspensif et on aurait donc dĂ» ne pas exĂ©cuter ce jugement. C'est ainsi que s'achĂšve ce cours de droit judiciaire privĂ© enseignĂ© en Licence 3 de droit privĂ© ivoirien. Vous ĂȘtes libre de consulter aussi L'initiation au Droit judiciaire PrivĂ© Licence 2. Ledemandeur en rĂ©cusation qui succombe est condamnĂ© Ă une amende civile de 10.000 Ă 500.000 francs, au montant de laquelle sera imputĂ© celui de la somme consignĂ©e, sans prĂ©judice, sâil y a lieu, de lâaction du juge en dommages-intĂ©rĂȘts. Dans le cas contraire, la restitution de la provision est ordonnĂ©e. ARTICLE 158 (NOUVEAU) DICTIONNAIRE DU DROIT PRIVĂ par Serge BraudoConseiller honoraire Ă la Cour d'appel de Versailles SUCCESSION DEFINITIONDictionnaire juridique La "Succession" dite aussi "patrimoine successoral, est le nom donnĂ© Ă l'ensemble des biens, des droits et des actions qui appartenaient au dĂ©funt Ă la date de son dĂ©cĂšs et dont les divers Ă©lĂ©ments le composant, reviennent, aux personnes appelĂ©es Ă hĂ©riter. Le "droit des successions" rĂ©git les rapports qu'entretiennent ses hĂ©ritiers entre eux, et les rapports qu'en cette qualitĂ©, ils entretiennent avec les tiers. Le mot dĂ©signe aussi le mĂ©canisme juridique par lequel s'opĂšre tant activement que passivement le transfert de ces droits, du patrimoine du dĂ©funt Ă celui de ceux. qui hĂ©ritent. Relativement Ă l'attribution Ă titre gratuit du bĂ©nĂ©fice d'une assurance sur la vie Ă une personne dĂ©terminĂ©e, elle devient irrĂ©vocable par l'acceptation du bĂ©nĂ©ficiaire. Cependant, Ă moins que le contraire ne rĂ©sulte des termes d'une clause de reprĂ©sentation, cette attribution est toutefois prĂ©sumĂ©e faite sous la condition de l'existence du bĂ©nĂ©ficiaire Ă l'Ă©poque de l'exigibilitĂ© du capital ou de la rente garantie. A dĂ©faut, elle est caduque et le capital ou la rente garantie font partie du patrimoine ou de la succession du contractant. En effet, le bĂ©nĂ©fice du contrat d'assurance, n'a pas pu entrer dans dans le patrimoine de la personne bĂ©nĂ©fiaire qui est dĂ©cĂ©dĂ©e avant le souscripteur du contrat. 2e Chambre civile 10 septembre 2015, pourvoi n°14-20017, BICC n°835 du 1er fĂ©vrier 2016 et Legifrance. La Loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 portant rĂ©forme des successions et des libĂ©ralitĂ©s, applicable depuis le 1er janvier 2007, simplifie la procĂ©dure de changement de rĂ©gime matrimonial et donc le droit des succession entre Ă©poux. Elle permet en particulier, au conjoint survivant, sauf si par testament, le de cujus s'oppose Ă cette transmission ou s'il la limite, d'abandoner au profit de ses enfants ou des enfants de son conjoint dĂ©cĂ©dĂ© une partie de ses droits. Lorsque le couple n'a pas d'enfant, et sauf dispositions testamentaires contraires leur enlevant tout droit Ă la succession du dĂ©funt, les droits successoraux des parents de ce dernier sont limitĂ©s Ă un quart. Un enfant peut se dĂ©sister au profit d'un frĂšre handicapĂ© ou au profit d'une soeur handicapĂ©e ou se trouvant dans une situation prĂ©caire, Ă tout ou partie de la succession de ses parents. La validitĂ© de cette renonciation est subordonnĂ©e Ă des conditions de forme assurant la libertĂ© du choix du renonçant. Le ou les enfants d'un couple peuvent aussi renoncer Ă un bien commun de leurs parents au profit d'un frĂšre ou d'une soeur issus d'un mariage prĂ©cĂ©dent. La loi consacre le droit des enfants de renoncer au profit de leurs propres enfants Ă la succession d'un de leurs auteurs dĂ©cĂ©dĂ©s Elle prĂ©voit encore, le droit des grands parents d'inclure leurs petites enfants dans une donation-partage. La loi Ă©largit le nombre des personnes pouvant bĂ©nĂ©ficier de ce mode de transmission, notamment pour les personnes sans enfants, leur permettant de gratifier leurs neveux et niĂšces. Elle amĂ©liore enfin la gestion de l'indivision et les conditions dans lesquelles on peut y mettre fin en Ă©vitant les effets de la mauvaise volontĂ© ou de l'inertie d'un indivisaire. Le cumul des droits rĂ©sultant de la Loi et de ceux rĂ©sultant d'une libĂ©ralitĂ© n'est pas incompatible si tel est la volontĂ© du testateur 1Ăšre chambre civile 4 juin 2009, pourvoi n°08-15799, BICC n°7142 du 1er dĂ©cembre 2009 et Legifrance Voir les notes de M. Chauvin et de M. Nicod rĂ©fĂ©rencĂ©es dans la Bibliographie ci-aprĂšs. Sur le fondement de l'article 767 du code civil la succession de l'Ă©poux prĂ©dĂ©cĂ©dĂ© doit une pension au conjoint successible qui est dans le besoin cette pension alimentaire est prĂ©levĂ©e sur la succession. 1Ăšre Chambre civile 30 janvier 2019, pourvoi n°18-13526, BICC n°903 du 1er juin 2019 et Legifrance. Consulter la note de Madame Nathalie Levillain, AJ. Famille 2019, Selon l'article 826 du Code civil, Ă dĂ©faut d'entente entre les hĂ©ritiers, les lots faits en vue d'un partage doivent obligatoirement ĂȘtre tirĂ©s au sort. En dehors des cas limitativement Ă©numĂ©rĂ©s par la loi, il ne peut ĂȘtre procĂ©dĂ© au moyen d'une attribution qui serait dĂ©cidĂ©e par la juridiction saisie. 1Ăšre Chambre civile 13 janvier 2016, pourvoi n°14-29651, BICC n°842 xu 15 mai 2016 et Legifrance.. Le partage d'une succession ne peut ĂȘtre annulĂ© pour erreur que si celle-ci a portĂ© sur l'existence ou la quotitĂ© des droits des copartageants ou sur la propriĂ©tĂ© des biens compris dans la masse partageable. Une Ă©valuation erronĂ©e des biens Ă partager ou d'un allotissement dont la valeur est infĂ©rieure Ă celle Ă laquelle le copartageant Ă©tait en droit de prĂ©tendre dans la masse partageable ouvre droit Ă une action en complĂ©ment de part pour lĂ©sion si les conditions en sont rĂ©unies 1Ăšre Chambre civile 7 fĂ©vrier 2018, pourvoi n°17-12480, BICC n°883 du 1er juin 2018 et Legifrance. L'erreur commise sur l'existence ou la quotitĂ© des droits d'un copartageant, de nature Ă justifier l'annulation d'une convention de partage, ne peut ĂȘtre dĂ©duite du seul constat d'une diffĂ©rence entre la valeur du lot attribuĂ© Ă celui-ci et celle des biens partagĂ©s. 1Ăšre Chambre civile 17 octobre 2018, pourvoi n°17-26945, BICC n°897 du 1er mars 2019 et Legifrance. Consulter la note de M. David Boulanger JCP 2018, Ă©d. N., Act., 850. Dans le cadre d'une indivision successorale, le tribunal peut dĂ©signer un mandataire successoral. Il s'agit d'une mesure essentiellement provisoire qui n'enlĂšve aux hĂ©ritiers aucun moyen pour faire Ă©tablir leurs droits dans la succession. L'article 814 du code civil ne confĂšre au juge qu'une simple facultĂ© d'autoriser le mandataire successoral Ă effectuer l'ensemble des actes d'administration de la succession. En refusant d'Ă©tendre la mission du mandataire successoral au remboursement des frais qu'une des hĂ©ritiĂšre avait pris en charge dans le passĂ©, la juridiction saisie n'a fait qu'user de son pouvoir discrĂ©tionnaire. 1Ăšre Chambre civile 27 janvier 2016, pourvoi n°14-19816, BICC n°843 du 1er juin 2016 et Legifrance. La signature d'une convention d'indivision requiert le consentement de tous les coĂŻndivisaires. Une convention signĂ©e par un des co-indivisaire, tant en son nom personnel qu'en celui de mineurs, malgrĂ© l'existence d'un conflit d'intĂ©rĂȘt qui les oppose, ne peut avoir pour effet de mettre fin de plein droit Ă la mission du mandataire successoral. C'est donc dans l'exercice de son pouvoir souverain, que le juge du fond a ordonnĂ© la prolongation de cette mission. 1Ăšre Chambre civile 25 octobre 2017, pourvoi n°16-25525, BICC n°877 du 1er mars 2018 et Legifrance Si dans toute disposition entre vifs ou testamentaire, les conditions impossibles, celles qui sont contraires aux lois ou aux moeurs sont rĂ©putĂ©es non Ă©crites, ne relĂšve d'aucune de ces conditions la clause testamentaire selon laquelle tout recours au tribunal aura pour effet de rĂ©duire la part du demandeur ayant saisi le tribunal Ă la seule rĂ©serve sur les biens de la succession qui lui est reconnue par la loi ». Cependant, la clause litigieuse Ă©tant de nature Ă interdire, la cessation de l'indivision en cas de refus d'un indivisaire de procĂ©der Ă un partage amiable ou en l'absence d'accord sur les modalitĂ©s de celui-ci, une cour d'appel a pu dĂ©cider que cette clause, qui avait pour effet de porter une atteinte excessive au droit absolu, reconnu Ă tout indivisaire, de demander le partage, devait ĂȘtre rĂ©putĂ©e non Ă©crite 1Ăšre Chambre civile 13 avril 2016 pourvoi n° 15-13312, BICC n°849 du 15 octobre 2016 et Legiftrance. Consulter la note de M. Marc Nicod, JCP. 2016, Ă©d. G., Les hĂ©ritiers sont tenus Ă l'obligation d'assurer le paiement des dettes successorales. Mais on doit retenir aussi que selon l'article 786, alinĂ©a 2, du code civil, l'hĂ©ritier acceptant pur et simple peut demander Ă ĂȘtre dĂ©chargĂ© en tout ou partie de son obligation Ă une dette successorale qu'il a des motifs lĂ©gitimes d'ignorer au moment de l'acceptation, lorsque l'acquittement aurait pour effet d'obĂ©rer gravement son patrimoine 1Ăšre Chambre civile 4 janvier 2017, pourvoi n°16-12293, BICC n°862 du 15 mai 2017 et mĂȘme Chambre 7 fĂ©vrier 2018, pourvoi n°17-10818, BICC n°883 du 1er juin 2018 et Legifrance. La dĂ©charge prĂ©vue Ă l'article 786, alinĂ©a 2, du code civil ne s'applique qu'aux dettes successorales, nĂ©es avant le dĂ©cĂšs et qui sont le fait du dĂ©funt ; les sommes servies au titre de l'allocation de solidaritĂ© aux personnes ĂągĂ©es, qui peuvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es aprĂšs le dĂ©cĂšs du bĂ©nĂ©ficiaire sur une fraction de l'actif net, en application de l'article L. 815-13 du code de la sĂ©curitĂ© sociale, ne constituent pas des dettes successorales mais des charges de la succession, nĂ©es aprĂšs le dĂ©cĂšs de l'allocataire. Dans ce cas, l'article 786, alinĂ©a 2, du code civil n'est pas applicable 1Ăšre Chambre 7 fĂ©vrier 2018, pourvoi n°17-10818, BICC n°883 du 1er juin 2018 dĂ©jĂ citĂ© ci-dessus et Legifrance. Relativement au droit de retour en cas de renonciation Ă la succession de l'hĂ©ritier de la donataire, le PremiĂšre Chambre civile a rappelĂ© que l'hĂ©ritier renonçant est censĂ© n'avoir jamais Ă©tĂ© hĂ©ritier. Ainsi un descendant renonçant ne peut faire obstacle au droit de retour qu'il soit lĂ©gal ou convenu au cas de prĂ©dĂ©cĂšs du donataire. En stipulant dans la donation-partage un droit de retour empruntant la seconde hypothĂšse de l'article 951 du code civil, la donatrice avait exprimĂ© le souhait que les descendants puissent profiter de la libĂ©ralitĂ© en cas de prĂ©dĂ©cĂšs de la donataire. Les descendants ayant perdu leur qualitĂ© d'hĂ©ritier, on doit considĂ©rer que la donataire n'a laissĂ© aucune postĂ©ritĂ© pour lui succĂ©der. 1Ăšre Chambre civile 16 septembre 2014, pourvoi n°13-16164, BICC n°813 du 15 dĂ©cembre 2014 et Legifrance. Tout hĂ©ritier, mĂȘme avant partage et mĂȘme sans le concours des autres cohĂ©ritiers, a qualitĂ© pour intenter une action en revendication contre un tiers dĂ©tenteur d'un bien qui aurait Ă©tĂ© soustrait Ă l'actif de la succession. 1Ăšre Civ. - 5 novembre 2008., BICC n°698 du 15 mars 2009. L'article 778 du Code civil, dispose que sans prĂ©judice de dommages et intĂ©rĂȘts, l'hĂ©ritier qui a recelĂ© des biens ou des droits d'une succession ou dissimulĂ© l'existence d'un cohĂ©ritier est rĂ©putĂ© accepter purement et simplement la succession, nonobstant toute renonciation ou acceptation Ă concurrence de l'actif net, sans pouvoir prĂ©tendre Ă aucune part dans les biens ou les droits dĂ©tournĂ©s ou recelĂ©s. Les droits revenant Ă l'hĂ©ritier dissimulĂ© et qui ont ou auraient pu augmenter ceux de l'auteur de la dissimulation sont rĂ©putĂ©s avoir Ă©tĂ© recelĂ©s par ce dernier. Cette sanction prĂ©cĂ©demment prĂ©vue par l'article 792 du code civil, n'est pas applicable Ă un associĂ© qui dĂ©tourne des sommes au prĂ©judice d'une personne morale. L'associĂ© rĂ©pond de tels actes non pas en sa qualitĂ© d'hĂ©ritier d'un autre des associĂ©s, mais comme auteur du dĂ©lit dont seule cette personne morale a Ă©tĂ© victime. Les parts sociales subsistant dans l'actif successoral, il ne se produit aucune distraction d'effets de la succession 1Ăšre Chambre civile 18 mai 2011, pourvoi n°10-12127, BICC n°749 du 15 octobre 2011 et Legifrance. La Loi 2019-222 du 23 mars 2019 a repris l'ancien texte sur la justification de la qualitĂ© d'hĂ©ritier l'hĂ©ritier justifie de sa qualitĂ© d'hĂ©ritier par la production d'un acte de notoriĂ©tĂ©, dĂ©livrĂ© par un notaire il est co-signĂ© par des tĂ©moins. Lorsqu'il en est dressĂ© un, la dĂ©livrance d'un acte de notoriĂ©tĂ© aprĂšs dĂ©cĂšs est mentionnĂ©e en marge de l'acte de dĂ©cĂšs. Quant Ă son contenu qui rĂ©sulte des affirmations des personnes comparantes, l'acte de notoriĂ©tĂ© fait foi jusqu'Ă preuve contraire. En application de cette loi, le DĂ©cret n° 2006-1805 du 23 dĂ©cembre 2006 relatif Ă la procĂ©dure en matiĂšre successorale et modifiant certaines dispositions de procĂ©dure civile, traite successivement de l'inventaire, de "l'acceptation Ă concurrence de l'actif net", autrefois dĂ©nommĂ©e "l'acceptation sous bĂ©nĂ©fice d'inventaire", de la dĂ©claration de renonciation Ă une succession, des successions vacantes et des successions en dĂ©shĂ©rence et notamment de la mission du curateur, de la reddition de compte et de la fin de la curatelle, du mandataire successoral lorsqu'il est dĂ©signĂ© en justice et du partage amiable ou judiciaire. Depuis le DĂ©cret n° 2009-1366 du 9 novembre 2009, la dĂ©claration de renonciation Ă une succession peut ĂȘtre, soit adressĂ©e par courrier, soit, ĂȘtre dĂ©posĂ©e au greffe du Tribunal judiciaire. La dĂ©claration prĂ©cise les nom, prĂ©noms, profession et domicile du successible, et la qualitĂ© en vertu de laquelle il est appelĂ© Ă la succession. Le Greffe inscrit la dĂ©claration dans un registre tenu Ă cet effet et il en adresse ou dĂ©livre rĂ©cĂ©pissĂ©. L'acte par lequel un lĂ©gataire universel renonce Ă titre onĂ©reux Ă son legs sans dĂ©signer de bĂ©nĂ©ficiaire est rĂ©putĂ© accompli au profit de tous les hĂ©ritiers indistinctement, au sens de l'article 780, alinĂ©a 2, 2°, dans sa rĂ©daction antĂ©rieure Ă celle issue de la loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 1Ăšre chambre civile, 8 juillet 2010, pourvoi n°09-65007, Legifrance. Relativement Ă l'acceptation Ă concurrence de l'actif net, il rĂ©sulte de l'article 792, alinĂ©a 2, du code civil qu'il incombe aux crĂ©anciers d'une succession de dĂ©clarer leurs crĂ©ances dans un dĂ©lai de quinze mois Ă compter de la publicitĂ© nationale dont fait l'objet l'enregistrement de la dĂ©claration d'acceptation de la succession Ă concurrence de l'actif net. Le crĂ©ancier muni d'un jugement assorti de l'exĂ©cution provisoire doit dĂ©clarer sa crĂ©ance dans ce dĂ©lai. 1Ăšre Chambre civile 22 mars 2017, pourvoi n°15-25545, BICC n°868 du 1er octobre 2017 et Legifrance. Selon l'article 820, alinĂ©a 1, du code civil, Ă la demande d'un indivisaire, le tribunal peut surseoir au partage pour deux annĂ©es au plus, notamment si sa rĂ©alisation immĂ©diate risque de porter atteinte Ă la valeur des biens indivis. Lorsque le partage rĂ©sulte d'une dĂ©cision de justice irrĂ©vocable, il ne peut plus ĂȘtre sursis Ă la licitation, laquelle constitue une modalitĂ© du partage. Ayant constatĂ© que le partage de l'indivision avait Ă©tĂ© ordonnĂ© par une dĂ©cision de justice irrĂ©vocable, une cour d'appel en a exactement dĂ©duit que la demande de sursis Ă la licitation sur le fondement de l'article 820 du code civil ne pouvait ĂȘtre accueillie. 1Ăšre Chambre civile 3 octobre 2019, pourvoi n°18-21200, BICC n°917 du 1er mars 2020 et Legifrance. La licitation de biens indivis en l'occurence des voitures automobiles dĂ©pendant d'une succession, laquelle est autorisĂ©e sur le fondement de l'article 815-6 du code civil, ne rĂ©alise pas un partage puisque le prix de vente se substitue dans l'indivision aux biens vendus. Le juge du fond n'a donc oas pas Ă procĂ©der Ă la recherche consistant Ă savoir si le bien qui doit ĂȘtre licitĂ©, est ou non partageable en nature 1Ăšre Chambre civile 2 dĂ©cembre 2015, pourvoi n° 15-10978, BICC n°841 du 1er mai 2016 et Legifrance. Consulter la note de M. JerĂŽme Casey, Revue AJ. Famille, 2016, >p>L'acceptation d'une succession entraĂźne pour les hĂ©ritiers acceptants, l'obligation d'en rĂ©gler les dettes s'il s'en trouve. Ils disposent cependant de la facultĂ© d'y renoncer. En abandonnant leur qualitĂ© d'hĂ©ritiers, ils sont ainsi dĂ©gagĂ©s de toute obligation Ă l'Ă©gard des crĂ©anciers du dĂ©funt. Lorsque la succession a Ă©tĂ© acceptĂ©e par un hĂ©ritier Ă concurrence de l'actif net, les crĂ©anciers de la succession doivent dĂ©clarer leurs crĂ©ances en notifiant leur titre au domicile Ă©lu de la succession. toute notification adressĂ©e Ă un autre domicile est invalide. 1Ăšre Chambre civile 8 mars 2017, pourvoi n°16-14360, BICC n°866 du 15 juillet 2017 et Legifrance. On peut consulter sur le site du MinistĂšre de la Justice une prĂ©sentation trĂšs complĂšte de cette rĂ©forme et sur le site "Successions en Europe" un tableau gĂ©nĂ©ral des dispositions lĂ©gales sur la dĂ©volution successorale dans les diffĂ©rents Ătats europĂ©ens. Relativement Ă la compĂ©tence pour connaĂźtre de la liquidation et du partage d'une personne de nationalitĂ© française qui Ă©tait propriĂ©taire de biens mobiliers et immobiliers, les uns situĂ©s en France et d'autres en Espagne, la Cour de Cassation a approuvĂ© l'arrĂȘt d'une Cour d'appel ayant dĂ©cidĂ© que les juridictions françaises se trouvaient compĂ©tentes pour le tout par l'effet du renvoi de la loi Ă©trangĂšre. La Cour de cassation a estimĂ© qu'ayant retenu, par motifs adoptĂ©s, que les juridictions françaises Ă©taient compĂ©tentes pour connaĂźtre partiellement des opĂ©rations de liquidation et partage de la succession, tant mobiliĂšre en vertu de l'article 14 du code civil, qu'immobiliĂšre en raison de la situation d'un immeuble en France, la cour d'appel, constatant que la loi espagnole applicable aux dites opĂ©rations relatives aux meubles et Ă l'immeuble situĂ©s en Espagne, renvoyait Ă la loi française, loi nationale du dĂ©funt, en avait exactement dĂ©duit que les juridictions françaises Ă©taient, par l'effet de ce renvoi, compĂ©tentes pour rĂ©gler l'ensemble de la succession Ă l'exception des opĂ©rations juridiques et matĂ©rielles dĂ©coulant de la loi rĂ©elle de situation de l'immeuble en Espagne. 1Ăšre chambre civile 23 juin 2010, pourvoi n°09-11901, BICC n°731 du 15 novembre 2010 et Legifrance. Consulter les notes de Madame Pouliquen et de M. BoichĂ© rĂ©fĂ©rencĂ©es dans la Bibliographie ci-aprĂšs et 1Ăšre Civ., 27 mai 1970, pourvoi n° 68-13643, Bull. 1970, I, n° 176 et, 1Ăšre Civ., 11 fĂ©vrier 2009, pourvoi n° 06-12140, Bull. 2009, I, n° 29. Aux termes de l'article 4 du rĂšglement UE n° 650/2012 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 4 juillet 2012 relatif Ă la compĂ©tence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exĂ©cution des actes authentiques en matiĂšre de successions et Ă la crĂ©ation d'un certificat successoral europĂ©en, sont compĂ©tentes pour statuer sur l'ensemble d'une succession les juridictions de l'Ătat membre dans lequel le dĂ©funt avait sa rĂ©sidence habituelle au moment de son dĂ©cĂšs. Il rĂ©sulte des considĂ©rants 23 et 24 du prĂ©ambule de ce rĂšglement qu'afin de dĂ©terminer la rĂ©sidence habituelle, l'autoritĂ© chargĂ©e de la succession doit procĂ©der Ă une Ă©valuation d'ensemble des circonstances de la vie du dĂ©funt au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dant son dĂ©cĂšs et au moment de son dĂ©cĂšs, prenant en compte tous les Ă©lĂ©ments de fait pertinents, notamment la durĂ©e et la rĂ©gularitĂ© de la prĂ©sence du dĂ©funt dans l'Ătat concernĂ© ainsi que les conditions et les raisons de cette prĂ©sence, la rĂ©sidence habituelle ainsi dĂ©terminĂ©e devant rĂ©vĂ©ler un lien Ă©troit et stable avec l'Ătat concernĂ©, compte tenu des objectifs spĂ©cifiques du rĂšglement. Dans les cas oĂč il s'avĂšre complexe de dĂ©terminer la rĂ©sidence habituelle du dĂ©funt, par exemple lorsque celui-ci vivait de façon alternĂ©e dans plusieurs Ătats ou voyageait d'un Ătat Ă un autre sans s'ĂȘtre installĂ© de façon permanente dans un Ătat, sa nationalitĂ© ou le lieu de situation de ses principaux biens peut constituer un critĂšre particulier pour l'apprĂ©ciation globale de toutes les circonstances de fait 1Ăšre Chambre civile 29 mai 2019, pourvoi n°18-13383, BICC n°911 du 15 novembre 2019 et Legifrance. Aux termes de l'article 10, paragraphe 2, du rĂšglement UE n° 650/2012, lorsque la rĂ©sidence habituelle du dĂ©funt au moment du dĂ©cĂšs n'est pas situĂ©e dans un Etat membre et qu'aucune juridiction d'un Ătat membre n'est compĂ©tente en vertu du paragraphe 1, les juridictions de l'Ătat membre dans lequel sont situĂ©s des biens successoraux sont nĂ©anmoins compĂ©tentes pour statuer sur ces biens. S'agissant de biens situĂ©s hors de France qui dĂ©pendent de la succession d'un Ă©tranger dĂ©cĂ©dĂ© en France, il est jugĂ© que en application de la loi du Forfor, des parts sociales constituant des biens mobiliers leur situation Ă l'Ă©tranger est sans incidence sur leur dĂ©volution. Les rĂšgles qui doivent ĂȘtre suivies par le juge français sont celles de la loi française en raison de la localisation du dernier domicile du de cujus, lieu d'ouverture de la succession PremiĂšre Chambre civile 20 octobre 2010 pourvoi n°08-17033, BICC n°736 du 15 fĂ©vrier 2011 et Legifrance. Consulter aussi, la note de M. StĂ©phane Valory et 1Ăšre Civ., 28 novembre 2006, pourvoi n°05-19838, Bull. 2006, I, n° 522 ; 1Ăšre Civ., 3 dĂ©cembre 1996, pourvoi n° 94-17863, Bull. 1996, I, n° 426. Le RĂšglement UE n° 650/2012 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 4 juillet 2012 est applicable aux successions ouvertes Ă compter du 17 aoĂ»t 2015 Ă la reconnaissance et l'exĂ©cution des dĂ©cisions, et l'acceptation et l'exĂ©cution des actes authentiques en matiĂšre de successions et Ă la crĂ©ation d'un certificat successoral europĂ©en. Il fixe en particulier les rĂšgles Ă retenir portant sur la compĂ©tence gĂ©nĂ©rale des tribunaux de l'Ătat membre de la rĂ©sidence habituelle du dĂ©funt. Et si celle-ci se trouve dans un Ătat tiers, il dispose de la possibilitĂ© d'un accord d'Ă©lection de for lorsque le avait choisi sa loi nationale pour rĂ©gir sa succession. Il s'applique Ă tous les aspects d'une succession lieu d'ouverture, dĂ©volution, liquidation, partage et administration, il exclut explicitement tout ce qui a trait aux donations, aux contrats d'assurance-vie, aux pactes tontiniers, aux trusts, aux rĂ©gimes matrimoniaux, aux obligations alimentaires, Ă la nature des droits rĂ©els et Ă la fiscalitĂ©. Pour faciliter la circulation de la preuve de la qualitĂ© d'hĂ©ritier d'un Ătat membre dans un autre il créé le certificat successoral europĂ©en en vue d'ĂȘtre utilisĂ© dans un autre Ătat membre indiquant notamment la qualitĂ© et les droits de chaque hĂ©ritier ou lĂ©gataire ainsi que les personnes habilitĂ©es Ă administrer la succession et leurs pouvoirs. Consulter le site "Lynxlex". Concernant une succession immobiliĂšre de biens situĂ©s en France et en Espagne appartenant Ă deux Ă©poux, le mari Ă©tant de nationalitĂ© française, et son Ă©pouse, de nationalitĂ© française et espagnole, viole les 44 et 45 du du code de procĂ©dure civile, et 3 alinĂ©a 2 du code civil une Cour d'appel qui dĂ©cide de faire prĂ©valoir la loi française Ă l'Ă©gard d'un binational, alors que la loi nationale de rattachement, au sens du code civil espagnol, devait ĂȘtre dĂ©terminĂ©e selon les dispositions de la loi Ă©trangĂšre telles qu'interprĂ©tĂ©es par son droit positif. Chambre civile 15 mai 2018, pourvoi n°17-11571, BICC n°889 du 15 octobre 2018 et Legifrance. Consulter la note de M. Davis Boulanger JCP. 2018, Ă©d. N, Act.,512. Voir aussi les mots "AdultĂ©rin enfant", "DegrĂ©", "Ascendant", "Conjoint survivant", "LibĂ©ralitĂ©", "QuotitĂ© disponible", "Don, donation, "Legs", "DĂ©livrance de legs", "Envoi en possession", Pacte, "Partage", "Partage d'ascendants", "Testament", "Notaire", "Recel", "Substitution". Rapport successoral Mandat successoralSalaireViager contrat. . PublicitĂ© fonciĂšre. . Textes, Code civil, art. 720 Ă 892 numĂ©rotation modifiĂ©e depuis l'l'ordonnance 2016-131 du 10 Code de procĂ©dure civile, 1328 et s, 1334 et s, 1342 et s, 1341, 1354 et s. . Loi n°2006-728 du 23 juin 2006. DĂ©cret n° 2006-1805 du 23 dĂ©cembre 2006. Loi n°2007-1775 du 17 dĂ©cembre 2007recherche des bĂ©nĂ©ficiaires des contrats d'assurance sur la vie non rĂ©clamĂ©s. DĂ©cret n°2009-1366 du 9 novembre 2009 relatif Ă la dĂ©claration de renonciation Ă une succession et Ă la dĂ©signation en justice d'un mandataire successoral. Loi n°2010-1609 du 22 dĂ©cembre 2010 relative Ă l'exĂ©cution des dĂ©cisions de justice, aux conditions d'exercice de certaines professions rĂ©glementĂ©es et aux experts judiciaires. DĂ©cret n°2011-1043 du 1er septembre 2011 relatif aux mesures conservatoires prises aprĂšs l'ouverture d'une succession et Ă la procĂ©dure en la forme des rĂ©fĂ©rĂ©s. DĂ©cret n° 2013-429 du 24 mai 2013 portant application de la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe et modifiant diverses dispositions relatives Ă l'Ă©tat civil et du code de procĂ©dure civile. Loi n°2014-617 du 13 juin 2014 relative aux comptes bancaires inactifs et aux contrats d'assurance vie en dĂ©shĂ©rence. Loi n°2015-177 du 16 fĂ©vrier 2015 relative Ă la modernisation et Ă la simplification du droit et des procĂ©dures dans les domaines de la justice et des affaires intĂ©rieures. RĂšglement UE n° 650/2012 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 4 juillet 2012 relatif Ă la compĂ©tence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exĂ©cution des dĂ©cisions, et l'acceptation et l'exĂ©cution des actes authentiques en matiĂšre de successions et Ă la crĂ©ation d'un certificat successoral europĂ©en. DĂ©cret n°2015-1395 du 2 novembre 2015 portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union europĂ©enne en matiĂšre de successions transfrontaliĂšres. DĂ©cret n° 2020-446 du 18 avril 2020 relatif Ă l'Ă©tablissement du certificat de dĂ©cĂšs. Bibliographie Azema F. -M., Le droit des successions, MB Edition, Droit mode d'emploi,2003. Banget-Hovasse S., La propriĂ©tĂ© littĂ©raire et artistique en droit des successions, thĂšse, Rennes I, 1990. Beignier B., Do Carmo Silva J. M., Fouquet A., Liquidations de rĂ©gimes matrimoniaux et de successions, 2e Ă©dition, DefrĂ©nois / Hors collection. Beignier B.et Torricelli-Chrifi S., Editeur L. G. D. 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EntrĂ©e en vigueur 2007-01-26. Par dĂ©rogation Ă l'article 31, le prĂ©sident du tribunal de premiĂšre instance ou le juge chargĂ© de la section dĂ©tachĂ©e a seul qualitĂ© pour dĂ©livrer un DICTIONNAIRE DU DROIT PRIVĂ par Serge BraudoConseiller honoraire Ă la Cour d'appel de Versailles EXEQUATUR DEFINITIONDictionnaire juridique L'"exequatur" est une procĂ©dure permettant de rendre exĂ©cutoire en France, soit une dĂ©cision de justice Ă©trangĂšre, soit une sentence arbitrale, Monopolequ'elles aient Ă©tĂ© rendues en France ou qu'elles aient Ă©tĂ© rendues Ă l'Ă©tranger. Ainsi, en l'absence d'exequatur, une dĂ©cision de mise en liquidation judiciaire prononcĂ©e aux Etats Unis, ne peut produire en France, aucun effet de suspension des poursuites individuelles. Les actions en remboursement formĂ©es en France par des crĂ©anciers en exĂ©cution de reconnaissances de dettes souscrites par leur dĂ©biteur restent recevables encore que ce dernier ait Ă©tĂ© placĂ© en liquidation judiciaire par la juridiction amĂ©ricaine qui l'a fait bĂ©nĂ©ficier ensuite d'une remise de dettes, le libĂ©rerant ainsi de toute dette antĂ©rieure Ă cette dĂ©cision 1Ăšre Chambre civile 28 mars 2012, pourvoi n°11-10639, BICC n°765 du 1er juillet 2012 et Legifrance. C'est Ă la sentence arbitrale elle-mĂȘme que l'exequatur est accordĂ©, et non Ă sa traduction en tant que telle. 1re Chambre Civile 14 janvier 2015, pourvoi n° 13-20350, BICC n°820 du 15 avril 2015 et Legiftrance. Consulter la note de M. Philippe Roussel Galle rĂ©fĂ©rencĂ©e dans la Biographie ci-aprĂšs. La dĂ©cision d'exequatur n'est, en tant que telle, susceptible d'aucun recours, dĂšs lors, les moyens tirĂ©s de l'insuffisance ou de l'imperfection des piĂšces soumises au juge de l'exequatur ne constituent pas un des cas d'ouverture du recours contre la sentence. 1Ăšre Chambre civile 7 octobre 2015, pourvoi n°14-17490, BICC n°837 du 1er mars 2016 et Legifrance. La requĂȘte aux fins de dĂ©claration constatant la force exĂ©cutoire en France d'un jugement Ă©tranger est soumise au greffier en chef d'un tribunal judiciaire. Elle n'a pas Ă ĂȘtre obligatoirement prĂ©sentĂ©e par un avocat 2Ăšme Chambre civile 29 septembre 2011, pourvoi n°10-14968, BICC n°754 du 15 janvier 2012 et Legifrance. Il appartient Ă la partie qui demande l'exĂ©cution d'une dĂ©cision Ă©trangĂšre, de produire tout document de nature Ă Ă©tablir que, selon la loi de l'Ătat d'origine, la dĂ©cision est exĂ©cutoire et qu'elle a Ă©tĂ© signifiĂ©e Cass. 1Ăšre Civ., 16 nov. 2004 ; L. c/ StĂ© de droit britannique Sweet Factory International Limited Juris-Data n°2004-025629, et 1Ăšre Civ. - 28 mars 2006 BICC n°644 du 15 juillet 2006. Ces deux conditions sont cumulatives et le contrĂŽle de leur effectivitĂ© est confiĂ© tant, au juge de l'Ătat requis, qu'au juge de l'Ătat d'origine. Il appartient au juge que le requĂ©rant a saisi, de s'assurer que les dĂ©fendeurs ont eu connaissance de l'instance engagĂ©e Ă l'Ă©tranger ou Ă dĂ©faut, que les prescriptions des articles 20 de la Convention de Bruxelles et 15 de la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 ont Ă©tĂ© respectĂ©es par la juridiction Ă©trangĂšre. L'Ă©tat des personnes est exclu du champ d'application du rĂšglement CE n° 44/2001 du Conseil du 22 dĂ©cembre 2000 concernant la compĂ©tence judiciaire, la reconnaissance et l'exĂ©cution des dĂ©cisions en matiĂšre civile et commerciale. Lorsque le jugement Ă©tranger statue d'une part sur la paternitĂ© du dĂ©fendeur et d'autre part sur la pension alimentaire demandĂ©e par la mĂšre ainsi que sur le remboursement des dĂ©penses liĂ©es Ă la grossesse et l'accouchement, seules les condamnations pĂ©cuniĂšres sont susceptibles d'exĂ©cution matĂ©rielle. 1Ăšre Chambre civile 3 dĂ©cembre 2014, pourvoi n°13-22672, Legifrance. Le respect, des rĂšgles procĂ©durale qui sont d'ordre public, n'exige pas, au cas oĂč le dĂ©fendeur a eu connaissance de l'instance Ă©trangĂšre, que la signification soit faite Ă partie et comporte l'indication des voies de recours. Par exemple, si la notification de la dĂ©cision a Ă©tĂ© faite selon le droit italien au domicile de l'avocat de la partie française, cette notification au conseil de la partie qui la reprĂ©sente en justice, ouvre le dĂ©lai de recours. En application tant de l'article 7-1 du rĂšglement CE n°1348/2000 du 29 mai 2000, que de l'article 34 1 du rĂšglement CE du 22 dĂ©cembre 2000 Bruxelles I, une telle notification n'est pas jugĂ©e de nature Ă rendre la reconnaissance de la dĂ©cision manifestement contraire Ă l'ordre public de l'Ătat requis. 1Ăšre Chambre civile 14 octobre 2009, pourvoi n°08-14849, BICC n°720 du 15 avril 2010 et Legifrance. Voir aussi 1Ăšre Civ., 29 novembre 1994, pourvoi n°92-19648, Bull. 1994, I, n°347 ; 1Ăšre Civ., 24 octobre 2000, pourvoi n°98-20650, Bull. 2000, I, n°261. La demande de reconnaissance en France d'une dĂ©cision Ă©trangĂšre n'est pas soumise Ă l'exigence de la dĂ©tention sur le territoire français, par le dĂ©biteur de nationalitĂ© Ă©trangĂšre, non domiciliĂ© en France, d'actifs pouvant faire l'objet de mesures d'exĂ©cution forcĂ©e. 1Ăšre Chambre civile 26 juin 2019, pourvoi n°17-19240, BICC n°913 du 15 dĂ©cembre 2019. et Legifrance. Pour accorder l'exequatur, en l'absence de toute convention internationale, le juge français doit s'assurer que trois conditions sont remplies, Ă savoir la compĂ©tence indirecte du juge Ă©tranger fondĂ©e sur le rattachement du litige au juge saisi, la conformitĂ© Ă l'ordre public international de fond et de procĂ©dure, ainsi que l'absence de fraude. 1Ăšre Chambre civile 17 dĂ©cembre 2014, pourvoi n°13-21365, BICC n°819 du 1er avril 2015 et Legifrance. L'accueil d'un jugement Ă©tranger dans l'ordre juridique français exige le contrĂŽle de la compĂ©tence internationale indirecte du juge Ă©tranger fondĂ©e sur le rattachement du litige au juge saisi, de sa conformitĂ© Ă l'ordre public international de fond et de procĂ©dure ainsi que l'absence de fraude 1Ăšre Chambre civile 29 janvier 2014, pourvoi n°12-28953, BICC 800 du 15 avril 2014 et Legifrance. JugĂ© donc qu'au regard de la loi française, le juge de l'exequatur ne peut dĂ©clarer recevable une demande qui a pour consĂ©quence, de rendre exĂ©cutoire en France une dĂ©cision Ă©trangĂšre consacrant une situation contraire Ă l'ordre public français. Ainsi, en est il d'un jugements Ă©tranger prononçant l'adoption conjointe d'un enfant par deux personnes du mĂȘme sexe. La transcription d'une telle dĂ©cision sur les registres de l'Ă©tat civil français, valant acte de naissance est jugĂ©e contraire Ă un principe essentiel du droit français de la filiation 1Ăšre Chambre civile, 7 juin 2012, deux arrĂȘts, n°11-30261, et n°11-30262, LexisNexis, BICC n°771 du 15 novembre 2012 et Legifrance. Pour ce qui est de l'application du droit europĂ©en Ă la demande d'exequatur, l'Ă©tat des personnes est exclu du champ d'application du rĂšglement CE n° 44/2001 du Conseil, du 22 dĂ©cembre 2000, portant sur la compĂ©tence judiciaire, la reconnaissance et l'exĂ©cution des dĂ©cisions en matiĂšre civile et commerciale. La demande d'exequatur portant sur un jugement Ă©tranger est nĂ©cessairement limitĂ©e aux condamnations pĂ©cuniaires. Ansi donc, si par un mĂȘme jugement, il est statuĂ© d'une part, sur l'existence d'un lien de filiation, et d'autre part, sur une demande d'aliments et le remboursement des dĂ©penses liĂ©es Ă la grossesse et l'accouchement, seuls les chefs de la dĂ©cision relatifs aux aliments et Ă l'indemnisation de la mĂšre de l'enfant dont le dĂ©fendeur a Ă©tĂ© dĂ©clatĂ© ĂȘtre le pĂšre peuvent bĂ©nĂ©ficier de la procĂ©dure de reconnaissance simplifiĂ©e prĂ©vue par les articles 33 dudit rĂšglement et 509-2 du code de procĂ©dure civile 1Ăšre Chambre civile 3 dĂ©cembre 2014, pourvoi n°13-22672, BICC n°818 du 15 mars 2015 et Legifrance Au regard du droit international, le juge doit rechercher si, pour ĂȘtre reconnue en France, la dĂ©cision Ă©trangĂšre, respecte toutes les conditions de rĂ©gularitĂ©, exigĂ©es par l'ordre public international de procĂ©dure et de fond 1Ăšre Civ. - 3 janvier 2006, pourvoi n°04-15231, BICC n°641 du 1er juin 2006 ; 1Ăšre Civ. 17 janvier 2006, pourvoi n°04-11894, BICC n°641 du 1er juin 2006 et Legifrance. En l'absence de convention internationale comme c'est le cas, relativement aux relations entre la France et la FĂ©dĂ©ration de Russie, le juge français doit s'assurer que trois conditions sont remplies, Ă savoir la compĂ©tence indirecte du juge Ă©tranger fondĂ©e sur le rattachement du litige au juge saisi, la conformitĂ© Ă l'ordre public international de fond et de procĂ©dure ainsi que l'absence de fraude. Tel est le cas, lorsque les parties ont librement acceptĂ© une clause attributive de compĂ©tence au profit de la juridiction russe, expressĂ©ment invoquĂ©e par l'un des contractants, alors aussi que les contrats de prĂȘt et le cautionnement devaient s'exĂ©cuter en Russie et ce d'autant que l'avocat n'avait pas contestĂ© la compĂ©tence de la juridiction russe. La saisine des juridictions russes s'est donc inscrite, sans fraude, dans le champ des engagements de caution solidaire et d'une clause attributive de compĂ©tence figurant au contrat. 1Ăšre Chambre civile 30 janvier 2013, pourvoi n°11-10588, BICC n°782 du 15 mai 2013 et Legifrance Le jugement Ă©tranger qui produit ses effets sur le territoire français selon la loi du for, produit, mĂȘme s'ils n'ont pas Ă©tĂ© demandĂ©s, les intĂ©rĂȘts moratoires prĂ©vus Ă l'article 1153-1 du code civil Ă compter de la dĂ©cision d'exequatur 1Ăšre Chambre civile 19 novembre 2015, pourvoi n°14-25162, BICC n°840 du 15 avril 2016 et Legiftance. Voir le commentaire de cet arrĂȘt au D. 2015, somm., Si un jugement Ă©tranger est annulĂ© aprĂšs qu'une dĂ©cision d'une juridiction française l'ait dĂ©clarĂ© exĂ©cutoire en France, cette dĂ©cision d'exequatur ayant perdu tout fondement juridique, elle doit ĂȘtre annulĂ©e sur le fondement de l'article 12 du code de procĂ©dure civile. 1Ăšre Chambre civile 23 septembre 2015, pourvoi n°14-14823, BICC n°836 du 15 fĂ©vrier 2016 et Legifrance. Entre dans le champ d'application de la Conventionn de New York toutes les sentences, y compris celles qui mettent en jeu les rĂšgles du droit administratif français, et ce, qu'elles soient rendues Ă l'Ă©tranger ou en France en matiĂšre d'arbitrage interntional. En effet, la Convention de New-York du 10 juin 1958, est applicable Ă l'exequatur en France d'une sentence rendue Ă Londres, elle interdit toute discrimination entre les sentences Ă©trangĂšres et les sentences nationales ainsi que toute rĂ©vision au fond. 1Ăšre Chambre civile 8 juillet 2015, pourvoi n°13-25846, BICC n°834 du 15 janvier 2016 avec un commentaire du SDER et Legifrance. Encore que la procĂ©dure devant le juge français de l'exequatur opposant deux ex-Ă©poux de nationalitĂ©s iranienne et canadienne dĂ©clarĂ©s divorcĂ©s par un jugement d'une juridiction Ă©trangĂšre, concerne leurs biens situĂ©s en France, le fait que la dĂ©cision Ă©trangĂšre ait dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e exĂ©cutoire en France, ne confĂšre pas au juge de l'exĂ©quatur saisi mais au seul juge du fond, compĂ©tence pour dĂ©signer la chambre dĂ©partementale des notaires aux fins de liquidation du rĂ©gime matrimonial des ex-Ă©poux et, le partage de leurs intĂ©rĂȘts patrimoniaux. 1Ăšre Chambre civile 28 mars 2013, pourvoi n° 11-19279, BICC n°786 du 15 juillet 2013 et Legifrance Pour ce faire, il doit prendre en considĂ©ration l'ensemble des documents produits sans exclure les piĂšces de procĂ©dure. En revanche, il n'entre pas dans ses attributions de vĂ©rifier la rĂ©alitĂ© des formalitĂ©s accomplies par la juridiction de l'Ătat d'origine et mentionnĂ©es dans la dĂ©cision dont l'exĂ©cution est poursuivie. Ainsi, le juge de l'exequatur qui retient qu'une condamnation au paiement d'une somme d'argent Ă titre de sanction d'une injonction d'un juge Ă©tranger constitue une dĂ©cision de nature civile, en dĂ©duit exactement qu'elle est susceptible d'exequatur 1Ăšre Civ. - 28 janvier 2009, pourvoi 07-11729, BICC n°703 du 1er juin 2009 et Legifrance. Statuant sur un recours mettant en cause l'application des rĂšgles relatives Ă l'effet international des jugements, la PremiĂšre Chambre civile de la Cour de cassation a pareillement jugĂ© qu'une Cour d'appel doit rechercher si un jugement Ă©tranger remplit toutes les conditions de rĂ©gularitĂ© internationale, tant au regard de la compĂ©tence du juge saisi, qu'au regard de l'application de la loi appropriĂ©e au litige ayant donnĂ© lieu Ă ce jugement 1Ăšre juillet 2006 pourvoi n°04-17590, BICC n°650 du 15 novembre 2006. L'appel de la dĂ©cision qui accorde la reconnaissance ou l'exĂ©cution d'une sentence arbitrale rendue Ă l'Ă©tranger est ouvert si l'arbitre a statuĂ© sans convention d'arbitrage 1Ăšre Chambre civile 6 juillet 2011, pourvoi n°08-12648, LexisNexis et Legifrance. Est jugĂ©e contraire Ă la conception française de l'ordre public international de procĂ©dure, la reconnaissance d'une dĂ©cision Ă©trangĂšre non motivĂ©e lorsque ne sont pas produits les documents de nature Ă servir d'Ă©quivalents Ă la motivation dĂ©faillante 1Ăšre Civ. - 22 octobre 2008, pourvoi n°06-15577 n°697 du 1er mars 2009. Consulter la note de Madame Gallmeister rĂ©fĂ©rencĂ©e dans la Bibliographie ci-aprĂšs. Ne peut ĂȘtre reconnu en France, le divorce dit "sous contrĂŽle judiciaire" rĂ©gi par les articles 81, 82, 85 et 88 du code de la famille marocain, qui consacrent un dĂ©sĂ©quilibre des droits entre les Ă©poux au dĂ©triment de la femme laquelle ne peut engager la procĂ©dure qu'avec l'accord de son Ă©poux, alors que celui-ci dispose du droit d'agir unilatĂ©ralement. Une telle dĂ©cision, qui constate la rĂ©pudiation unilatĂ©rale par le mari sans donner d'effet juridique Ă l'opposition Ă©ventuelle de la femme, est contraire au principe d'Ă©galitĂ© entre Ă©poux lors de la dissolution du mariage, Ă©noncĂ© par l'article 5 du protocole 7 du 22 novembre 1984, additionnel Ă la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertĂ©s fondamentales. 1Ăšre Chambre civile 23 octobre 2013, pourvoi n°12-25802, BICC n°796 du 15 fĂ©vrier 2014 avec un commentaire du SDER et Legifrance Mais il est interdit au juge de l'exequatur procĂ©der Ă la rĂ©vision au fond de la dĂ©cision Ă©trangĂšre, ce qu'il fait lorsqu'il motive sa dĂ©cision de refus en retenant que la dĂ©cision Ă©trangĂšre se borne Ă affirmer que les voies d'exĂ©cution ont Ă©tĂ© entreprises sur le fondement d'une crĂ©ance certaine, liquide et exigible, correspondant Ă des factures impayĂ©es, sans prĂ©ciser les circonstances et justifications contractuelles de cette crĂ©ance et lorsqu'il motive sa dĂ©cision par le fait que la partie demanderesse Ă la procĂ©dure d'exequatur s'est abstenu de produire les justifications de la crĂ©ance dont elle entendait poursuivre l'exĂ©cution en France" 1Ăšre Chambre civile, 14 janvier 2009, pourvoi n°07-17194, BICC n°702 du 15 mai 2009 et Legifrance. Le DĂ©cret n°2011-48 du 13 janvier 2011 portant rĂ©forme de l'arbitrage, a créé une nouvelle numĂ©rotation des articles relatifs Ă l'exequatur des sentences arbitrales. Ces dispositions sont consultables dans le texte du Code de procĂ©dure civile. Elles concernent particuliĂšrement les sentences rendues en France, soit qu'elles ont un objet relatif Ă des conflits de droit interne français, soit encore qu'elles mettent en cause des intĂ©rĂȘts du commerce international lorsque, par exemple, les parties dĂ©cident de soumettre l'arbitrage Ă la loi de procĂ©dure française. Le DĂ©cret concerne donc, d'une part, les sentences rendues en France et d'autre part, les sentences rendues Ă l'Ă©tranger. Parmi ces nouvelles rĂšgles se trouve le principe, dĂ©jĂ admis en jurisprudence, aux termes duquel les juridictions françaises sont encore compĂ©tentes en matiĂšre internationale, si une des parties est exposĂ©e Ă un risque de dĂ©ni de justice. Tribunal judiciaire dans le ressort duquel la sentence Ă©tĂ© rendue lorsqu'elle a Ă©tĂ© prononcĂ©e en France, ou de la compĂ©tence du Tribunal de Paris, lorsqu'elle a Ă©tĂ© rendue Ă l'Ă©tranger. La procĂ©dure d'exequatur n'est pas contradictoire. La PremiĂšre Chambre de la Cour de cassation a jugĂ© que la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 instituant une procĂ©dure non contradictoire pour obtenir l'exequatur en France d'une dĂ©cision rendue dans un autre Ătat contractant, n'Ă©tait pas contraire Ă la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertĂ©s fondamentales dĂšs lors que l'exercice des voies de recours accordait Ă l'autre partie les garanties d'un procĂšs Ă©quitable. 1Ăšre Civ. 6 mars 2007, pourvoi n°05-20869, BICC n°665 du 1er juillet 2007 et BICC n°667 du 15 sept 2007 Quant Ă la sentence, lorsqu'elle est rendue en France, elle ne peut faire l'objet que d'un recours en annulation, tandis que si la dĂ©cision qui statue sur une demande de reconnaissance ou d'exequatur d'une sentence arbitrale est rendue Ă l'Ă©tranger, elle est susceptible d'appel. Mais, sauf Ă saisir le Premier PrĂ©sident statuant en la forme de rĂ©fĂ©rĂ© ou, dĂšs qu'il est saisi, le Conseiller de la mise en Ă©tat, que la sentence ait Ă©tĂ© rendue en France ou qu'elle ait Ă©tĂ© rendue Ă l'Ă©tranger, le recours en annulation formĂ© contre la sentence de mĂȘme que l'appel de l'ordonnance ayant accordĂ© l'exequatur, ne sont pas suspensifs. Et pour Ă©viter les recours ne soient introduits que dans le seul but de retarder que la sentence puisse ĂȘtre exĂ©cutĂ©e, ces recours cessent d'ĂȘtre recevables s'ils n'ont pas Ă©tĂ© exercĂ©s dans le mois suivant la date de la notification de la sentence et non plus dans le mois de la signification de la sentence revĂȘtue de l'exequatur. Consulter les articles "Arbitrage" "Arbitrage multipartite" "Clause compromissoire" "Compromis", "renvoi" "Suspicion lĂ©gitime" RĂ©cusation Amiable compositeur. Textes Code de procĂ©dure civile, Articles 1487 et s. Code de l'Organisation judiciaire, Article L311-11. Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative Ă la signification et la notification Ă l'Ă©tranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matiĂšre civile ou commerciale. Convention Bruxelles du 27 septembre 1968 concernant la compĂ©tence judiciaire et l'exĂ©cution des dĂ©cisions en matiĂšre civile et commerciale, Article 25 rĂšglement CE n° 2201/2003 du Conseil du 27 novembre 2003 relatif Ă la compĂ©tence, la reconnaissance et l'exĂ©cution des dĂ©cisions en matiĂšre matrimoniale et en matiĂšre de responsabilitĂ© parentale. DĂ©cret n°2010-1165 du 1er octobre 2010 relatif Ă la conciliation et Ă la procĂ©dure orale en matiĂšre civile, commerciale et sociale. DĂ©cret n°2011-48 du 13 janvier 2011 portant rĂ©forme de l'arbitrage. Bibliographie BollĂ©e S., Observations sous 1Ăšre Civ., 4 juillet 2007, Bull. 2007, I, n°253, Revue de l'arbitrage, octobre-dĂ©cembre 2007, n°4, p. 805-820, Effets internationaux des jugements - Pouvoirs du juge - RĂ©vision au fond non. 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