62 La notion de bouc émissaire. moments de crise autoritaire comme le montre l’usage de discours politiques mettant en avant l’autonomie, la solidarité, la responsabilité. Ce fonctionnement idéal est rompu dans des toute forme de soumission à la tutelle de l’État et régie par des valeurs spécifiques comme politique et laUne carte blanche de Vincent Laborderie, politologue UCLouvainLe dernier Codeco devait être celui d’une levée partielle des contraintes liées à la lutte contre le Covid19. Mais, outre la fin du port du masque en Flandre, il fut en réalité marqué par la déclaration d’Alexander de Croo à l’encontre des non-vaccinés "Cette épidémie est en train de devenir une épidémie de personnes non vaccinées. On rassemble aujourd'hui dans les soins intensifs des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ce n'est pas acceptable. Ces personnes mettent en danger d'autres personnes".Les mots sont lourds, en particulier venant d'un Premier ministre censé représenter tous les Belges mais qui, ce jour-là , a décidé de pointer du doigt nos compatriotes qui n'ont pas fait le choix de la vaccination. À l'entendre, les non-vaccinés seraient devenus les vecteurs quasi uniques de l'épidémie et donc les responsables de la prolongation de la crise. Comme l'a rappelé Yves Coppieters dans ces colonnes, cette vision n'a aucun fondement scientifique. Ce discours anti-nonvax » semble pourtant largement partagé par nos dirigeants. Ainsi, Elio Di Rupo appelait tout récemment les non-vaccinés à faire leur examen de conscience » et à mesurer les conséquences de leur inaction », alors que Conner Rousseau leur reprochait, il y a déjà quelques semaines, leur danger de la discriminationCes déclarations se déploient dans un contexte particulier qui voit les cas de discriminations envers les non-vaccinés se multiplier dans les milieux les plus divers. On a ainsi vu une entreprise séparer les salariés selon leur statut vaccinal ou, plus fréquemment, des écoles prévoir de réserver certaines activités aux élèves vaccinés tout en mettant la pression sur les autres. Pour mémoire, Unia, l’organisme interfédéral chargé des luttes contre les discriminations, a eu l’occasion de rappeler que refuser un service sur base du statut vaccinal constitue bien une à cela, se tenaient les discussions autour de l’extension du Covid Safe Ticket à Bruxelles et en Wallonie. Les deux phénomènes sont bien sûr liés. Aux pouvoirs publics s’interrogeant ouvertement sur la meilleure manière de contraindre les non-vaccinés à franchir le pas, répondent des citoyens persuadés d’assurer la sécurité de tous en excluant ces mêmes non-vaccinés jugés dangereux, car contaminants. À ce sujet, rappelons que, malgré une croyance fort répandue, les personnes vaccinées peuvent toujours contracter le Covid-19 et le transmettre. La vaccination ne fait que réduire cette transmission, dans des proportions qui restent toujours à déterminer. L’intérêt des vaccins réside plutôt dans leur remarquable efficacité à prévenir les formes graves de la devenue notre société?Dès lors, il faut s’interroger sur la volonté que manifestent certains à exclure une partie de la population et à la rendre responsable de la situation. Celle-ci en dit en effet long sur ce qu’est devenue notre société après 18 mois d’une crise qui a, malheureusement, largement dépassé sa dimension non-vacciné n’est en réalité que le dernier d’une longue série de boucs émissaires. Il a succédé dans ce rôle à ceux qui ne respectaient pas les mesures, aux Bruxellois, aux jeunes, aux vacanciers osant revenir de l’étranger, aux rassuristes, aux étudiants, aux Wallons, aux organisateurs de lockdown parties » parfois des soirées pizza à six, aux skieurs, etc. On en oublie responsable de notre malheur une minorité qui pense et agit différemment n’a rien de nouveau. René Girard a même décrit le bouc émissaire comme un élément constitutif d’une société. Il prend d’ailleurs comme exemple dans ses travaux les Juifs du Moyen-âge, accusés alors de propager les épidémies de peste. En cas de crise, certains reviennent donc aux fondamentaux. En l’espèce, le clivage vacciné/non vacciné est d’autant plus fort qu’il repose sur un statut médical clair. On peut ainsi diviser la société en deux parties inégales avec une majorité et une minorité. La stigmatisation de cette minorité a aussi l’avantage d’épouser, dans l’esprit de certains vaccinés, cette idée vieille comme le monde selon laquelle si les autres faisaient comme soi, tous les problèmes seraient nouveau clivage dans notre sociétéAujourd’hui, le risque est grand de voir une division entre vaccinés et non-vaccinés s’installer durablement. Des politiques et des médias seront tentés d’exploiter ce clivage pour récolter intentions et de vote et audience. C’est peut-être à cette aune qu’il faut comprendre certaines déclarations expliquer aux 85% d’électeurs vaccinés que tout est de la faute des autres peut, électoralement, rapporter est donc en place pour que se rajoutent un clivage et une nouvelle minorité dans une société belge déjà fort situation est encore plus aiguë à Bruxelles, où les populations pointées du doigt étaient déjà stigmatisées pour d’autres raisons. En plus d’être pauvres et d’origine étrangère, elles sont maintenant considérées comme responsables de la prolongation de la crise. Mais le plus souvent, le nouveau clivage traverse des groupes déjà constitués. Il menace de séparer les familles, les amis, les collègues de travail. On retrouvera partout des non-vaccinés, des vaccinés respectueux du choix d’autrui et d’autres qui, au contraire, penseront que les non-vaccinés sont de dangereux irresponsables qu’il faut contraindre ou exclure. On a la faiblesse de penser que l’un des rôles des politiques consiste à permettre aux citoyens de vivre en bonne intelligence, d’apaiser les tensions et non de les exacerber. De ce point de vue, l’extension du Covid Safe Ticket ne fera qu’aggraver la division. D’abord en la rendant visible, puisque nous serons sommés de montrer notre statut vaccinal à tout bout de champ. Ensuite en excluant de fait les non-vaccinés, qui seront tentés de créer les lieux de rencontre et de culture question de l'obligation vaccinaleLe plus singulier est de voir que, tout en envoyant ces messages excluants, ces mêmes politiques refusent de poser le débat de l’obligation vaccinale. Il s’agirait pourtant d’une manière saine d’aborder le sujet. En effet de deux choses l’une soit il est autorisé de ne pas être vacciné contre le Covid19, soit ceci est interdit car jugé trop dangereux pour la société. Dans ce dernier cas, il faudrait alors justifier scientifiquement l’obligation objectent qu’une telle obligation serait impossible à contrôler. Osons une suggestion on pourrait par exemple effectuer un contrôle du statut vaccinal à chaque entrée dans un café, un restaurant, une salle de sport, un hôpital, etc. soit précisément ce que prévoit le Covid Safe Ticket dans sa version étendue. Voilà qui nous révèle la nature de cette mesure une série de sanctions liées à une obligation, sans que cette obligation ne soit prononcée – et donc débattue et assumée par les pouvoirs avons aujourd’hui le pire des deux mondes un harcèlement permanent et des contraintes croissantes à l’encontre d’une partie de la population qui a fait un choix présenté, à un moment, comme licite et légitime. Tout se passe comme si, ne voulant pas assumer cette obligation, nos dirigeants comptaient sur la pression mise par tous sur les derniers récalcitrants. Mais c’est oublier les souffrances et les divisions profondes ainsi crise sanitaire finira un jour, en grande partie grâce aux vaccins. Mais il importe de s’interroger sur la société que l’on laissera après celle-ci. Et de se poser cette question fondamentale veut-on d’une société où le discours de peur et bientôt de haine envers une minorité est présenté comme scientifiquement validé et politiquement légitime ?Aux hyper-pragmatiques insensibles aux grands principes, on rappellera que l’on est toujours la minorité de quelqu’un. Et que la prochaine crise belge est déjà programmée, au soir des élections fédérales prévues, au plus tard, en mai 2024.
LaDGS de Narbonne, bouc-émissaire d’un combat de chefs au sein de l’exécutif municipal ?! Ecrit par Michel Santo le 21 novembre 2017.Publié dans Accueil, Actualités, Chroniques narbonnaises, Politique. Je ne reviendrai pas ici sur les conditions administratives et juridiques dans lesquelles madame Umbach quitte ses fonctions de DGS de la Ville de
Image trouvée sur Eléazar BAFOUNTA Eléazar BAFOUNTA Formateur Published Apr 30, 2018 Le franc CFA est une catastrophe pour les Africains ! Rien que ça. Avec beaucoup de recul, je me refais le film d’une discussion récurrente avec mes cousins et quelques personnes croisées ci et là , et qui s’intéressent à l’Afrique. Qu’il est doux et agréable de se remémorer d’un paradis perdu dont aucun historien ne peut attester l’existence…ni le contraire, d’ailleurs. La colonisation a abouti à un déséquilibre de la Force », de l’harmonie qui existait alors en Afrique. Cette tragédie se poursuit aujourd’hui et se cristallise autour du franc CFA. Je reconnais volontiers la force du mythe fondateur pour souder un peuple, une nation. Mais est-ce parce que le CFA est le relais d’une monnaie coloniale, fabriqué en France et dépendant partiellement de la France que les pays africains ne performent pas ? Certes la monnaie est un instrument capital pour l’économie d’un pays mais il ne faudrait pas non plus en faire l’Alpha et l’Omega. En effet, les pays africains qui maîtrisent leur monnaie ne réalisent pas plus de miracles…sauf à ce qu’ils soient cachés au regard du profane. Je ne sais si le CFA sera encore la monnaie des pays concernés dans la décennie à venir mais il est clair que pour sortir durablement l’Afrique dans l’ornière où elle semble végéter, il est utile de trouver d’autres instruments, d’autres outils. Explore topicsLejour de Yom Kippour, en plus du bouc choisi par tirage au sort pour Hashem, ils sacrifiaient un sacrifice de ‘Hatat du Moussaf et un gros bétail du Grand prêtre. Ces deux sacrifices n’avait pour seul but d’expier qu’une seule faute, la faute d’avoir fait entrer une impureté dans le Temple. Le Bouc Émissaire, en revanche avait une caractéristique que nous ne trouvons dans
Les ventes de La Peste », d'Albert Camus, qui explosent en librairie, Contagion », le film de Steven Soderbergh, sorti il y a neuf ans, qui cartonne dans les téléchargements… Alors que les cas de coronavirus se multiplient en France, une peur irrationnelle s'empare de la population. S'il est logique de s'inquiéter et d'adopter quelques indispensables gestes de prévention se laver les mains, éternuer dans son coude, etc., notre angoisse ne prend-elle pas parfois une ampleur démesurée ? Quel effet le Covid-19 a-t-il sur le psychisme humain ? Notre manière de réagir dit-elle quelque chose de la société actuelle ? Le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez, qui a travaillé longtemps sur l'épidémie de sida, nous répond. L’idée que l’autre, avec lequel nous cohabitons pacifiquement dans les transports, au travail … puisse devenir dangereux, voilà ce qui terrorise. ELLE. Beaucoup d'entre nous sont très angoissés, même s'ils ne font pas partie des populations à risque, même s'ils savent que le virus est surtout dangereux pour les personnes âgées et celles souffrant d'affections respiratoires ou cardio-vasculaires. Comment peu-ton l'expliquer ?SERGE HEFEZ. L'angoisse de l'épidémie est aussi vieille que l'humanité. Dans l'Antiquité, il y a eu la célèbre peste d'Athènes, la peste antonine à Rome. Ou la peste noire au Moyen Âge ou encore la terrible grippe espagnole en 1918. La crainte de l'épidémie fait presque partie de notre bagage génétique. Elle se réveille à chaque nouveau virus. En fait, dans une épidémie comme celle du coronavirus, ce qui fait peur aux gens, ce n'est pas tant le virus lui-même que la contagion. La question de la maladie, c'est une histoire que l'on gère avec soi-même, généralement assez bien comment va-t-on se soigner, quels vont être les risques, va-t-on avoir mal, etc. Mais ce qui angoisse vraiment c'est la contagion. L'idée que l'Autre, avec lequel nous cohabitons pacifiquement, dans les transports, au travail, dans les restaurants, puisse devenir dangereux, voilà ce qui terrorise. Le lien social se transforme, s' Que se passe-t-il quand le lien social est empoisonné » comme vous le dites ? On se méfie des autres. La confiance n'existe plus, alors qu'elle est la base même des rapports sociaux. La foule cherche un responsable, pour l'exclure, le mettre au ban. Gustave Le Bon, le grand psychologue du XIXe siècle qui a écrit Psychologie des foules », dit qu'il y a alors une forme de contagion psychique ». Chacun communique sa peur à l'autre. Cela débouche sur une grande angoisse collective indifférenciée. La population perd tout bon sens, ne peut plus retrouver la raison. Et désigne des boucs émissaires. D'où des rumeurs, des théories du complot. On l'a vu au Moyen Âge quand les juifs ou les sorcières ont été accusés d'avoir provoqué la peste, ou quand les homosexuels dans les années 80 ont été violemment stigmatisés pendant l'épidémie de sida... Et dans une moindre mesure quand certains Chinois, récemment, ont été victimes de racisme. Il y a eu aussi cette fake news selon laquelle le coronavirus serait dû à un laboratoire franco-chinois situé à Wuhan. Dans les situations d'épidémie, les scientifiques sont souvent accusés d'être responsables, comme c'est arrivé avec le virus Ebola. Nommer un coupable, c'est ramener ce qui est incompréhensible dans un registre de Mais il y a tout de même de vraies raisons d'être angoissé par cette épidémie, non ? Oui, bien sûr. Par définition, la transmission par les postillons, la salive, etc. est très angoissante. Car il est difficile de l'éviter. Avec le sida, on pouvait au moins se protéger du sexe. Mais comment se retenir de respirer ?ELLE. Le virus réveille-t-il d'autres peurs en nous ? Une des grandes craintes est celle de ne plus être protégé par l'État. Comme on le voit dans les films catastrophe, tout d'un coup, avec l'arrêt de l'économie, il n'y a plus de transports, de policiers, de ravitaillement. Les villes se retrouvent livrées au pillage. C'est le règne de l'anomie, du chaos, de l'absence de loi. Il existe en tout être humain une peur d'être ainsi livré à soi-même comme un enfant sans défense, comme si l'État protecteur n'était plus là pour nous défendre, à la manière d'un parent Le coronavirus génère aussi parfois une certaine fascination. J'ai entendu des amis dire Ah, j'aimerais bien être confiné pendant quatorze jours ! » C'est normal. Nous sommes tous animés par Éros et Thanatos, les forces de vie et de mort. Cela explique notre fascination pour le processus de déliaison » en cours dans une épidémie. Dans notre vie quotidienne, nous sommes tenus » par toute une série de liens à nos enfants, nos proches, notre travail, etc. Mais nous possédons tous aussi un désir inconscient de destruction, le fantasme que les liens s'effondrent. Enfin je vais savoir ce qu'est la liberté ! Plus de patron, de conjoint, d'enfants pour m'embêter !... » C'est un fantasme de jouissance absolue, d'absence de contraintes, comme celle que connaît le petit enfant. Mais c'est à la fois assez régressif et Tout semble à l'arrêt. L'activité économique ralentit, les déplacements aussi. On ne fait plus de projets à long terme, on attend. Cela a-t-il un effet sur notre psychisme ?S. H. Oui. Dans cette situation de blocage, le monde semble partager le même destin. Il n'y a plus de riches, de pauvres, de Noirs, de Blancs ou de Jaunes. Nous sommes tous égaux devant l'adversité. On l'a vu quand une rumeur a couru selon laquelle notre jupitérien président serait malade ! Ces jours-ci, le monde entier semble habité par la même crainte. On assiste à la mondialisation d'une émotion. C'est un fait extrêmement rare. On le voit parfois lors d'une coupe du monde de football, mais ce n'est pas aussi fort. Cette immense émotion collective provoque une angoisse, mais aussi une jouissance, celle de fusionner, de faire partie d'un tout, d'une gigantesque Qu'est-ce que ce virus dit de notre époque ? C'est en quelque sorte une métaphore de notre société hyper connectée dans laquelle nous sommes happés par notre Smartphone et notre ordinateur. Le principe de la contagion fait écho à celui des réseaux sociaux, où la moindre information se propage en un millième de seconde partout sur la planète. Ne dit-on pas qu'une info est virale » ? Cela crée une sorte de folie collective où nous sommes à la fois acteur et observateur. Mais cette folie, il faut s'en méfier. Comme je le disais, elle peut se révéler extrêmement nocive. On bascule dans l'irrationnel, on n'arrive plus à distinguer le vrai du faux, le juste de l'injuste. D'où la nécessité de ne pas abuser des chaînes d'information en continu ou des réseaux lire Je rêvais d'un autre monde », de Serge Hefez et Dounia Bouzar éd. Stock, 2017.
3kjvmn.