Pour marquer le centenaire de la Première Guerre mondiale, un ouvrage présente des photographies en couleurs du conflit. Ces images rares permettent de découvrir la vie quotidienne des soldats sous un autre jour. Depuis le début des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, la publication de nombreux livres de photographies sur "la Der des Der" nous offre une plongée dans le quotidien des "poilus". Les éditions Taschen offre un regard différent en proposant un ouvrage tout en couleurs. À travers plus de 320 images provenant d’archives d’Europe, des États-Unis ou d’Australie, ce livre présente le conflit sous un angle plus humain et l’époque, la technologie de l’autochrome venait toute juste d'être mise au point. Ce procédé, qui produisait des diapositives en couleur sur plaques de verre, avait été breveté en 1903 par les frères Lumière. Un petit groupe de pionniers comme les photographes Paul Castelnau, Fernand Cuville, Jules Gervais-Courtellemont, Léon Gimpel, Hans Hildenbrand, Frank Hurley, Jean-Baptiste Tournassoud ou encore Charles C. Zoller, a choisi le terrain de la guerre pour expérimenter cette nouvelle kilos d'équipementDans "La Grande Guerre en couleurs", pas de clichés à vif dans les tranchées ou en plein combat, mais des témoignages sur les villes ravagées par les bombardements ou sur les conditions de vie des soldats à l’arrière. Comme l’explique l'auteur de ce livre Peter Walther, ces photos sont surtout "des mises en scènes minutieuses" car l’autochrome nécessitait une technique contraignante."Rien que le caractère encombrant de l’équipement, qui pesait jusqu’à 15 kilos, avec les plaques et les divers objectifs, ne permettait pas [des prises d'image sur le vif]. Les temps d’exposition relativement longs des plaques d’autochromes – les personnes photographiées devaient rester immobiles six secondes par ciel couvert, et tout de même une bonne seconde si le soleil brillait – empêchait la réalisation d’instantanés", peut-on ainsi lire dans la préface. Au total, ce sont environ 4 500 photographies en couleur de la guerre qui nous sont parvenues. Les couleurs de la Grande Guerre
Achaque réunion de préparation de la commémoration de la guerre 14-18 qui se déroulera sur le territoire de la communauté de communes du 3 au 12 octobre 2014, le nombre de participants s'accroît. Ils étaient plus de 70 personnes samedi dernier dont pour la première fois des représentants de la gendarmerie.publié par le 10 Déc 2015 • 14 h 09 3 commentaires Est-il possible de retrouver une tombe, ou ne serait-ce qu’une plaque au nom de son aïeul, poilu décédé pendant les combats de la Première Guerre mondiale ? Comment savoir si Ernest Joseph Marie Barbu, soldat disparu sur le champ de bataille, dispose d’une sépulture identifiée ? Voici quelques pistes à explorer Si le militaire que vous recherchez est Mort pour la France, vous pouvez consulter la base Sépultures de guerre du site Mémoire des Hommes. Cette base recense les lieux d’inhumation de personnes décédées au cours de conflits contemporains, à commencer par la guerre 1914-1918, qui reposent dans les nécropoles nationales et les carrés militaires communaux entretenus par le ministère de la Défense. Il suffit de rentrer le nom du soldat recherché, Barbu Ernest » par exemple, dans le moteur de recherche pour qu’il vous indique s’il y a ou non une fiche à son nom. Et cette fiche nous précise quel est le lieu et le type de sépulture du soldat recherché le lieutenant Ernest Barbu repose dans la tombe individuelle n°1716 de la nécropole nationale de La Croix-Ferlin, à Bligny Marne. Mais si le poilu que vous recherchez n’y apparaît pas, tout n’est pas perdu pour autant ! S’il était Dionysien, ou qu’il est mort à Saint-Denis, vous pouvez consulter en salle de lecture des Archives municipales de Saint-Denis les listes de militaires décédés pendant la Première Guerre mondiale et inhumés à Saint-Denis[1] qui recensent les soldats quelle que soit leur nationalité. Le registre des pompes funèbres de Saint-Denis pour la période 1918-1920[2] indique quant à lui le lieu d’inhumation des personnes mortes à Saint-Denis et, quand la personne est enterrée dans le cimetière de la ville, le type de sépulture concession décennale ou perpétuelle, carré militaire…. Mais ce dernier commence en décembre 1918 et ne comporte que quelques noms de militaires décédés dans la ville. Par contre, il existe un cahier qui recense les transferts de corps de militaires décédés notifiés aux familles entre novembre 1920 et octobre 1926. On y trouve les lieux de sépulture de plus de 600 soldats qui ont été réinhumés, comme Jean[-Louis] Perdu, enterré d’abord à Saint-Gilles avant d’être réinhumé dans la tombe n°1873 de la nécropole nationale de la Croix-Ferlin. Enfin, à défaut d’une sépulture, vous pouvez retrouver les monuments aux morts qui rendent hommage à votre aïeul. Le site MémorialGenWeb, réalisé par des bénévoles, constitue ainsi une base de données toujours en cours d’alimentation en relevant les noms inscrits sur les monuments aux morts des communes françaises, sur les plaques et sur les tombes des cimetières militaires. Il peut donc vous aider à dénicher les lieux ou documents où il est rendu hommage au soldat que vous recherchez. En consultant cette base, on découvre ainsi que la nécropole nationale de La Croix-Ferlin n’est pas le seul endroit où est saluée la mémoire d’Ernest Barbu son nom figure également sur le monument aux morts de Le Palais, sa ville natale. [1] Cote CT 929. [2] Cote 1 I 258.Maisson journal de bord tenu sur Facebook, dans lequel il décrit son quotidien pendant la guerre, est, lui, totalement vraisemblable. En créant ce personnage virtuel, le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux (Seine-et-Marne), avec l’appui de l’agence de communication DDB, tente de raconter la guerre de 14-18 en alliant précision
Accueil Découvrez toutes nos études L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif Déjeuner de poilu, Reims, 1er avril 1917. Vente des journaux sur un éventaire, Rexpoede Nord, 6 septembre 1917. Déjeuner de poilu, Reims, 1er avril 1917. Date de création 1917 Date représentée 01-avr-17 © Ministère de la Culture / Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN - Grand Palais / Paul Castelnau 11-565568 / CA000333 Vente des journaux sur un éventaire, Rexpoede Nord, 6 septembre 1917. Date de création 1917 Date représentée 06-sept-17 © Ministère de la Culture / Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN - Grand Palais / Paul Castelnau 08-518078 / CA000668 Date de publication Avril 2009 Auteur Alexandre SUMPF Les hommes dans la guerre totaleDurant la guerre de 14-18, la France a mobilisé plus de huit millions d’hommes dans la force de l’âge. Après l’enthousiasme mesuré et la résignation décidée des premières semaines, la lassitude s’est progressivement emparée des combattants, enfermés en plein air dans les tranchées, condamnés à l’attente – de la prochaine attaque, de la permission qui ne vient pas, du repas refroidi, de la lettre désirée, de la fin de la guerre… Les petits groupes de copains » qui ne se connaissaient pas avant guerre partagent la même expérience du feu et adoptent les mêmes rituels, inventant peu à peu un mode de vie parallèle dont les codes échappent pour une large part aux populations de l’arrière. Même si c’était le cinéma qui incarnait la véritable nouveauté dans la documentation du réel de la guerre, la photographie a joué un certain rôle dans la stratégie militaire repérages et dans la communication à l’adresse des soldats du front ou des civils de l’arrière. D’abord appelé au Service géographique de l’armée, Paul Castelnau 1880-1944 est versé aux côtés de Ferdinand Cuville à la Section photographique des armées, créée en 1915, et couvre pendant deux ans l’ensemble des fronts en France, puis au Proche-Orient en 1918. Il utilise pour ces images le L’arrière-front au quotidienLe cliché pris au début du mois d’avril 1917 dans un Reims désert constitue un document très complet sur l’équipement du soldat français, tout en proposant une scène posée mais ayant su conserver un certain naturel. La composition et l’absence de couleurs vives à l’arrière-plan font ressortir le soldat saisi dans une position peu réglementaire, assis voire affalé au pied d’un lampadaire. Son uniforme bleu horizon attire immanquablement le regard, qui peut ensuite détailler à loisir le reste de son attirail. Le casque Adrian en métal a remplacé en 1915 l’inefficace képi, les bandes molletières et les godillots pleins de boue rappellent discrètement le monde des tranchées. Le fusil Lebel est appuyé contre le vélo de ce soldat préposé à la transmission, photographié en plein déjeuner avec ses timbales en fer-blanc, la gourde où il conserve le vin généreusement distribué aux combattants tout comme l’inévitable miche de pain qu’il tient pensivement et dont il s’apprête à couper une tranche. La scène composée autour d’un kiosque improvisé comme en témoigne le carreau cassé qui laisse passer des fils électriques appartient elle aussi aux représentations collectives tout en documentant la soif de lecture et d’information des soldats cantonnés au front. La pose se fait ici plus évidente le préposé et le gradé cherchent à sortir de l’encadrement du guichet, l’un des soldats ne fait même pas semblant de lire et regarde lui aussi l’objectif. Les deux autres personnages tiennent aussi la pose, inconfortable pour le soldat à demi assis, plus simple et plus naturelle pour celui qui lit attentivement un journal. Cette mise en scène collective apparaît d’autant plus œcuménique qu’elle rassemble des soldats de différentes unités et de grades divers. Dans ce cliché soigneusement organisé, seul le soldat venu poster sa lettre, contre le bord du cadre à gauche, paraît s’être invité il a bougé pendant que le photographe exposait sa plaque. Repos du poilu, répit du combattant À l’instar des photographies que les combattants prennent eux-mêmes dans les longs temps de répit et d’ennui que laisse la guerre, les clichés de Castelnau renseignent le quotidien du poilu avec une proximité convaincante, sans allusion directe au danger pourtant omniprésent. Le second cliché essaye ainsi de saisir dans des attitudes figées une normalité » de la situation, un enjouement et une camaraderie scellée par la lecture qui ne peut tromper l’œil – exercé après deux années de guerre – des populations civiles. Celles-ci savent que le combattant ne fait pas plus confiance qu’elles à la presse nationale l’échantillon est représentatif avec Le Figaro, Le Journal, La Victoire, L’Écho de Paris, L’Humanité, etc. où l’assurance crâne des communiqués le dispute à la bravoure d’emprunt des journalistes et à l’imitation maladroite du parler poilu ». Les journaux muselés par la tatillonne censure officielle pratiquent aussi l’autocensure patriotique fondée sur le conformisme et l’exagération, tout en multipliant les scoops afin de vendre du papier. Les bandes dessinées affichées sur les panneaux rappellent que, dans l’esprit des combattants, triomphent la causticité et l’irrévérence des journaux de tranchées, tolérés par l’état-major mais réservés à un public restreint de poilus. Ce qui frappe dans le premier cliché, c’est la solitude incongrue de ce soldat il ne s’agit pas d’une scène de vigie attentive aux mouvements de l’ennemi, ni d’un portrait en pied d’un combattant appartenant à une arme particulière, exerçant une fonction spéciale, ou d’origine exotique. Il goûte son éphémère repos et son frugal repas en passant, entre les deux étapes de sa mission. Nul militaire autour de lui, et un Reims aussi désert que détruit, privé de visages et de façades. Dans la riche série de clichés sur Reims 200 autochromes sur les 375 conservés à la médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, Castelnau a tiré le portrait individuel de certains survivants qui n’avaient pas fui la ville ; mais il semble n’avoir pris aucun cliché associant civils et militaires. Songeur, le soldat ne fixe pas l’objectif, mais le vide devant lui, insensible à sa blessure légère à la main et inquiet de son futur. Ce repos mis en scène, paré de couleurs pour regonfler le moral de la population, peine toutefois à convaincre qu’il est plus qu’un fragile répit arraché à la guerre, bien présente à l’esprit de ceux que visent le cliché. Jean-Jacques BECKER, La Première Guerre mondiale, Paris, Belin, 2008 rééd..François COCHET, Rémois en guerre l’héroïsation au quotidien, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, POURCHER, Les Jours de vie des Français au jour le jour entre 1914 et 1918, Paris, Plon, VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004. Alexandre SUMPF, L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Les troupes coloniales au service de la patrie La plus grande France » dans la guerre totaleSi la Grande Guerre a été mondiale, les combats n’ont pas eu la même intensité sur tous les… La contre-propagande allemande sur le thème de la barbarie » Dans la bataille de propagandes à laquelle se livrent les belligérants entre 1914 et 1918, les Allemands, en réponse aux accusations d’assassinats… L’emprunt de la libération de 1918 Combler les déséquilibres financiers du premier conflit mondialDurant le premier conflit mondial, la France a financé son effort de guerre par l’… L’Escadrille Lafayette des soldats pas comme les autres Un groupe de soldats pas comme les autresPris pour la mémoire et la documentation de l’armée, destinés à la presse et au public ou encore à un… L'envers de la première guerre mondiale devant l'objectif Les hommes dans la guerre totaleDurant la guerre de 14-18, la France a mobilisé plus de huit millions d’hommes dans la force de l’âge. 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